C’est bon pour les idiots ces trucs-là, c’est juste une légende inventée pour faire peur, pour rendre le troupeau docile, pour faire accepter au peuple sa condition de misère, sa condition d’exploité, d’intouchable, pas de chance, tu es mal né, mais t’inquiète pas, tu renaitras, tu verras, et ce sera vachement mieux pour toi, enfin peut-être, ce n’est pas non plus contractuel, hein, faut pas déconner non plus, les voies du Seigneur sont impénétrables, tu sais bien… Réveille-toi Arno, tu es un homme intelligent! Raisonnable ! Tu as lu Balzac quand même !
L’histoire n’était pas encore écrite. Peut-être allaient-ils éviter de se déchirer, pourquoi pas, en regardant bien c’était complètement crétin d’en arriver là, en tout cas ça n’était pas une fatalité, il n’était écrit nulle part qu’il s’agissait d’un chemin obligé. Peut-être s’endormiraient-ils ce soir tous les deux dans les bras l’un de l’autre. Réconciliés. Parce qu’après tout ce n’était pas grand-chose quoi, un petit rien, une broutille. Et puis parce que les grandes histoires ne s’étaient jamais écrites par un alignement ridicule de petites histoires. Tout simplement.