Citations de Théodule-Armand Ribot (23)
Au début, l'art est une dépendance et un auxiliaire de l'utile; l'activité esthétique est trop faible pour vivre de ses propres forces ; plus tard elle s'émancipera. Nous reviendrons sur cette vieille question des « rapports du beau et de l'utile, qui ne s'éclaircit qu'à la condition de sortir des époques civilisées, où le divorce est accompli, pour remonter jusqu'à l'époque lointaine des origines.
L'absence fait s'exalter les grandes passions, mais s'attiédir le simple sentiment.
C'est l'imagination qui invente, qui fournit aux facultés leur matière, la position et même la solution de leurs problèmes.
Quel est le plus émotionnel de tous les arts? La musique ... Aucun art n'a une puissance de pénétration plus profonde, aucun ne peut traduire des nuances si tenues de sentiment qu'elles échappent à tout autre mode d'expression.
Le plaisir est l'accompagnement d'une activité saine dans la mesure ou elle n'excède pas le pouvoir ordinaire de réparation que l'organisme possède.
Ce fut en 1839 que le nom de Schopenhauer fut enfin connu du public d'une façon tout à fait inattendue. La Société royale des sciences de Norvège ayant rois au concours la question de la liberté, le mémoire de Schopenhauer sur la Liberté de la volonté fut couronné et l'auteur fut nommé membre de cette Académie.
L'apprentissage de la numération chez les enfants, mieux encore chez les sauvages, montre combien le mot, d'abord accolé aux objets, puis aux images, s'en détache progressivement pour vivre d'une vie indépendante.
Le mot ressemble à la monnaie fiduciaire (billets de banque, chèque, etc) offrant la même utilité et les mêmes dangers.
On s’est beaucoup occupé des effets de l’attention, très peu de son mécanisme. Ce dernier point est le seul que je me propose d’étudier dans ce travail. Même dans ces limites, la question est importante, car elle est, comme on le verra plus tard, la contre-partie, le complément nécessaire de la théorie de l’association. Si cet essai contribue si peu que ce soit à bien montrer cette lacune de la psychologie contemporaine et à engager d’autres à la combler, il aura atteint son but.
Il n'y a pas de forme de l'activité mentale qui témoigne plus hautement en faveur de la théorie de l'évolution. De ce point de vue, et de celui-là seul, on comprend la nature de la mémoire; on comprend que son étude ne doit pas être seulement une physiologie, mais encore plus une morphologie, c'est-à-dire une histoire de ses transformations.
Notre unique but est d'appeler l'attention sur le rôle prépondérent des éléments moteurs dans l'activité inconsciente de l'esprit et nos remarques préliminaires n'auront d'autres fin que d'y préparer.
Le principe fondamental qui domine la psychologie de la volonté sous sa formes impulsive, à l'état sain comme à l'état morbide, c'est que tout état de conscience à toujours tendance à s'exprimer, à traduire par un mouvement, par un acte.
Chacun perçoit d'une façon particulière, suivant sa constitution et l'impression du moment. Un peintre, un sportsman, un marchand, un indifférent, ne voient pas le même cheval de la même manière; les qualités qui intéressent l'un sont négligées par un autre.
Toute création imaginative, grande ou petite, est organique, exige un principe d'unité : il ya donc aussi un facteur synthétique qu'il sera nécessaire de déterminer.
L'imagination est dans l'ordre intellectuel l'équivalent de la volonté dans l'ordre des mouvements.
L'invention dans les beaux arts et dans les sciences n'est qu'un cas particulier. Dans les inventions mécaniques, militaires, industrielles, l'esprit humain a dépensé autant d'imagination que partout ailleurs.
Le gouvernement d’un peuple, à certains moments de son histoire, est aux mains de demi-fous.
“C'est l'imagination qui invente, qui fournit aux facultés leur matière, la position et même la solution de leurs problèmes.”
L'homme avant la civilisation est un pure imaginatif...
La personnalité humaine, — la seule dont nous puissions parler pertinemment, surtout dans une étude pathologique, — est un tout concret, un complexus. Pour le connaître, il faut l'analyser, et l'analyse ici est fatalement artificielle, car elle disjoint des groupes de phénomènes qui ne sont pas juxtaposés, mais coordonnés, dont le rapport n'est pas de simple simultanéité, mais de dépendance réciproque. Ce travail est pourtant indispensable.