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Critiques de Thibaud Collin (4)
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Les lendemains du mariage gay : Vers la fin..



Voici un texte qui permet de se poser la question sainement et d’éviter d’être cloche et de sonner des inepties ..

Je trouve inadmissible qu’on se drape de religion et de logiques bénitier pour discriminer et faire ouvertement la promotion de la discrimination et celle de l’injure ..

Je suis croyant et juif observant et voilà ce que modestement je trouve à dire sur le mariage gay ... :

il ne saurait y avoir de citoyenneté à deux vitesses ...

Les homosexuels ont les droits de payer des impôts , de voter et de ce fait ils ne sauraient être légalement discriminés par ailleurs , sur la base de je ne sais quel critère archaïque et inhérent à leur supposé nature , qui deviendrait de ce fait et de facto différente de celle du reste du genre humain et du reste de leur concitoyens .

Il est certainement plus facile d' établir la tangibilité des discriminions dont est l'objet le public homosexuel , que de prouver l'existence du D...X tout puissant qui est celui des croyants .

En tant que juif , je vous citerais le Tanakh ( la bible ) alors que David s'exclame « Je suis en détresse à cause de toi , mon frère Jonathan, tu m'étais très cher, ton amour était pour moi plus merveilleux que l'amour des femmes » Schmoél 1,19, 7

D... x ( pluriel de majesté ) , le très haut , nous a livré un texte ( biblique ) souvent apparemment contradictoire et nous devons nous montrer prudent dans notre lecture de ce texte qui est vivant et qui respire littéralement d'ailleurs , l'essentiel des formulations bibliques laissent clairement entendre que nous devons suivre ce texte de façons ouvertes , qu'il est plus en devenir que figé , car les notions fondamentales ne sont pas plus figées que lui , pas plus que l'idée que nous nous faisons de la nature humaine qui est fondamentale sur cette question et qui évolue au file de l'eau et des siècles .

Je me souviens d'une séance de lilmoud ( d' étude ) , ou un Rav orthodoxe insistait par exemple sur le fait qu'il valait mieux accepter comme témoin de mariage un homosexuel moralement juste , qu'une autre personne plus observante en mitzvoth , mais moralement douteuse , bien que aux nombreux mérites reconnus par ailleurs .

La bible est vivante , elle est une sorte d'équilibre fragile de chaque instant , si nous fermons notre esprit et notre coeur ( lieu de l'intelligence ce dans le premier testament ) et si nous nous crispons sur des archaïsmes , ou sur l'idée que nous nous faisons des définitions , alors nous éteignons l'étincelle de vie , l'étincelle de bible qui est en nous ...

Le saint bénit soit-il , nous enseignes , « Aime ton frère comme toi-même « comment l'aimer en lui déniant un statut qui ferait de lui notre semblable , et qui fait de lui un être diffèrent ?

Comme un cheval ou un lapin ...

Il fut un temps où les esclaves n'avais pas d'âme et de ce fait étaient légitiment serviles , par la grâce de D...x , l'homme est perfectible , car aujourd'hui tous les hommes et toutes les femmes ont une âme , tel que nous le disent depuis toujours d'ailleurs les textes sacrés . ...

Souvent la meilleure des prières , nous dis un petit conte moral haggadique , est encore de réciter l'aléph béth , l'alphabet , pour prier , et de laisser ainsi , le saint bénit soit-il , mettre en ordre les lettres et assembler les mots car il est plus doué que nous pour le faire ,

... enfin généralement ...

Il n'est pas charitable de dire que les homosexuels ne sont pas des êtres tels que les autres, car naturellement différents et n'ayant ayant pas de ce fait les mêmes droits que leurs contemporains ..

Prenons garde , au larchone raah ( aux mauvaises paroles ) car la parole est un medium créateur de réalité et à ce titre il corrompt ou élève le monde , au même titre que la tsédakha , la justice ( la charité en français ) le rend meilleur également ...

Les homosexuels furent déportés comme nous autres juifs du fait de leur nature subtilement différente de celle du reste du genre humain , tout comme celle des juifs l'étaient aux yeux des bourreaux et des bien-pensants ...

S'ils furent assez humain pour se tenir avec nous et pour subir le martyr , je ne vois pas ce qui dans leur nature les empêcheraient d'être aujourd'hui nos égaux comme ils le furent naguère alors que nous avions les mêmes bourreaux ..

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Sur la morale de Monsieur Peillon

Il y a deux conceptions de la mission de l’école : l’une basée sur l’instruction, c'est-à-dire la transmission de savoirs, et l’autre basée sur l’éducation, c'est-à-dire la fabrication de l’homme nouveau. Monsieur Peillon relevant de la deuxième conception, il est tout à fait légitime de se demander ce que sa « morale laïque » risque de recéler de prosélytisme et d’endoctrinement.

J’étais donc intéressée par une analyse critique de cette proposition. Le tirage au sort dans Masse critique m’a permis de recevoir le livre de Thibaud Collin.



Je n’avais jamais entendu parler des Editions Salvator (« sauveur »). Il s’agit d’une maison d’édition religieuse fondée en 1924, qui publie entre autres des ouvrages d’obédience chrétienne sur les grands sujets de société d’aujourd’hui.



Le thème est plutôt bien posé dans le premier chapitre, qui analyse le discours de V. Peillon et en révèle les ambiguïtés, dont la principale est une prétendue intention de donner à chacun les moyens de penser par lui-même, alliée à la volonté d’inculquer des valeurs décrétées comme justes et bonnes. (M. Peillon parle même de « redressement intellectuel et moral », on imagine le tollé si une telle expression avait été employée dans un autre camp, je ferme la parenthèse). Or, selon T. Collin, « pour inculquer des notions, il faut les croire justes et se sentir dépositaires d’une autorité légitimant un telle transmission ». Se pose donc le problème de savoir selon quels critères il convient de diviser les valeurs en bonnes et en mauvaises, et quelle instance est autorisée à poser un tel arbitrage. T. Collin demande : « Ces bonnes valeurs pourraient-elles alors être comparées à des dogmes ? »



T. Collin analyse ensuite la position prise par le philosophe Ruwen Ogien dans sa critique du projet Peillon, pour aboutir à la conclusion que le « contenu » de cet enseignement moral rejoindra les espoirs égalitaires et libertaires de Ruwen Ogien, malgré la critique qu’il dresse : en effet, pour T. Collin, le projet Peillon relève d’un relativisme déjà existant, qui en sortira encouragé et renforcé.



Arrive ensuite une intéressante analyse de la pensée des grands acteurs du débat sur l’école, la laïcité et la morale au XIXe siècle (Jules Ferry, Jules Simon, Paul Bert, Edgar Quinet...). Elle nous rappelle qu’ils se sont débattus eux aussi avec cette périlleuse notion de laïcité : comment parler de morale sans faire référence à la religion ? Comment concevoir et « gérer » l’universalisme ? Tous n’avaient d’ailleurs pas la même façon de traiter le sujet, ni la même approche quant au lien (ou à la différence) entre la morale enseignée dans l’école républicaine, et la morale basée sur la religion. Les débats et postures de l’époque montrent déjà de nombreuses ambiguïtés entre l’émancipation laïque du jugement et le conformisme moral, la formation de l’esprit critique et l’adhésion à des valeurs « universelles » et donc « obligatoires »… Entre le spiritualisme de Jules Simon et le relativisme de Jules Ferry, où placer le curseur ?... L’auteur regrette le constructivisme larvé qui préside à l’approche de Peillon.



Plusieurs chapitres sont ensuite consacrés à la religion et à la spiritualité. En effet, la question qui taraude l’auteur est celle du fondement de cette morale scolaire : anthropologique et/ou religieux ?... Tout au long de ces chapitres, je me suis sentie parfois déconnectée du sujet principal. Et j’ai compris pourquoi à la fin ! En effet, les dernières pages révèlent que seuls le premier et le dernier chapitre sont inédits. Les cinq autres sont des réécritures de divers articles et conférences de T. Collin, élaborés entre 1999 et 2011. Le projet de morale laïque a donc été pour l’auteur l’opportunité de décliner une nouvelle fois ses thèmes de prédilection. Si l’on ajoute à cela de nombreuses coquilles, l’ouvrage donne un peu l’impression d’avoir été « bricolé » à la va-vite pour coller à l’actualité.



Le dernier chapitre du livre revient sur le projet Peillon, l’auteur estimant que le meilleur terrain de diffusion de la morale est l’école privée catholique, du moins à titre de « laboratoire ». Il s’appuie sur Habermas qui souligne que « le débat public dans la société laïque ne doit pas se fermer à un contenu sous prétexte qu’il est formulé dans une langue religieuse ». Il estime que « l’école catholique peut éduquer selon une éthique du bien humain sans être nécessairement dans une démarche confessionnelle. » Cette posture est une marque de courage car elle ne manquera pas de déclencher des cris d’orfraie. Si on parle du livre, bien entendu…

Même si cette conclusion me paraît être le point faible de la démonstration, cet ouvrage apporte une bouffée d’oxygène par rapport aux habituels schémas superficiels et manichéens. Malgré ses défauts, je considère que sa lecture est utile pour nourrir intelligemment la réflexion et le débat. Il n’est pas toujours aisé à lire, mais il nous donne l’occasion de réviser certaines notions philosophiques, de revisiter certains auteurs et surtout de se nourrir aux sources historiques. Après tout, il n’y a que comme cela que l’on peut vraiment penser par soi-même, avec ou sans la morale de Monsieur Peillon !

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Sur la morale de Monsieur Peillon

Voilà que je clos, à regret, cette lecture studieuse. Cet essai de philosophie appliquée m’a passionné. Et, pour tout vous avouer, ce n’était pas gagné. Thibaud Collin, enseignant en classe préparatoire, réussit ici, à faire de la philosophie une réalité palpable, concrète et efficace.



En effet, bien que le thème soit ardu et fasse appel à des notions que je ne maîtrise pas tout à fait, le verbe pédagogue de l’auteur m’a conduit à mieux comprendre les ressorts des réformes sociétales en cours. Et, de fait, je lui suis reconnaissant de ce décryptage moral et politique de notre aujourd’hui social.



On assiste au fil de ces 140 pages, au combat d’un individualisme relativiste libertaire face à l’affirmation d’un bien commun supérieur et partagé par tous. Finalement, la morale laïque est l’occasion de s’interroger sur la nature même de l’humanité. Or dans ce siècle où tout va si vite, ce livre est salutaire. Il offre cet oasis où l’on peut s’arrêter et se questionner.



S’il y a une certaine jubilation à prendre ce temps de questionnement, force est de constater toutefois que cette lecture est aussi un combat contre notre paresse intellectuelle. Il faut accepter de devoir relire certains passages pour être sûr de bien les saisir. Il faut souffrir parfois de devoir « digérer » avant que de poursuivre notre festin littéraire.



Je conseille donc vivement la lecture de ce traité et remercie Babelio et les éditions Salvator de me l’avoir adressé suite à l’opération Masse Critiques.

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Sur la morale de Monsieur Peillon

Voilà très longtemps que je n'ai pas lu un livre de philosophie et j'ai donc ouvert celui-ci avec plaisir

Sauf qu'un problème majeur s'est posé rapidement: Thibaud Collin est un philosophe catholique qui entretient des relations étroites avec l'église catholique

Pour info, ce philosophe est contre le PACS, contre la théorie du genre, contre le mariage gay, bref contre tout ce qui n'est pas en accord avec l'église catholique (il cite même sans problème le cardinal Ratzinger lorsqu'il compare l'avortement à un attentat...)

J'ai donc pris un gros recul par rapport à la thèse développée par l'auteur car je ne comprends pas comment on peut philosopher en admettant l'existence de Dieu: la pensée est forcément biaisée (merci les cours de philo qui m'ont permis de comprendre cela !)

Thibaud Collin affirme dans cet ouvrage que la morale laïque ne peut être enseignée car la morale nécessite un référentiel, or la laïcité ne permet pas d'avoir de référentiel puisqu'il s'agit de s'appuyer sur des généralités, généralités instables et discutables puisqu'elles deviennent en permanence particularités au cours de l'histoire

Et donc, selon Thibaud Collin, le référentiel ne peut être que...Dieu (mais Dieu vu par la religion catholique bien sûr)

Une phrase résume l'essence du livre (p.118-119): "Grande et actuelle est donc la tâche qui consiste à fournir aux hommes d'aujourd'hui ce grâce à quoi ils pourront se regarder et se comprendre comme recevant et partageant une nature commune, nature humaine donnée par une Source divine dont la gracieuse surabondance est inépuisable"

Le ton est donné ! Je considère donc que le propos et la pensée de Thibaud Collin sont complètement biaisés...(même si l'auteur s'arrange pour se placer aux dessus de tout le monde et dire que c'est le peuple qui a un raisonnement biaisé puisqu'il ne peut pas utiliser correctement sa raison sans directives de Dieu, montrant ici un ego de l'auteur assez affolant...)

Les références sont elles aussi biaisées: p.122 "Je deviendrai ce que je ferai de moi-même. Le médiateur entre moi aujourd'hui et moi demain est l'acte que j'ai la possibilité de poser. J'expérimente ainsi mon propre pouvoir d'autodétermination" avec pour référence Karol Wojtyla (le futur pape Jean-Paul II), Personne et acte... sauf que c'est exactement ce que dit Jean-Paul Sartre avec son existentialisme, qui est, à mon sens, une référence nettement plus puissante (oui mais gros problème Sartre était athée...)

On peut noter quelques bonnes idées cependant: par exemple, la morale ne peut pas s'enseigner dans un cours mais s'apprend par la pratique, position que je partage

Bref, un livre à oublier rapidement qui n'apporte aucune réflexion profonde mais qui est plutôt un ouvrage publicitaire vantant les mérites et le bien-fondé de l'église et de l'école catholique (c'est d'ailleurs la conclusion de Thibaud Collin: seule l'école catholique peut enseigner correctement la morale laïque...)
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