Un beau jour, il y eut quelque chose de changé dans les jardins. Les légumes voyaient leurs feuilles les plus tendres diminuer sous la première gelée blanche et pendre lamentablement comme des haillons fanés. Dans les bois, les feuilles, qui jusque-là étaient descendues de leurs branches à loisir, tombèrent soudain et toute hâte et par multitudes, et toutes les teintes dorées qu’on avait vues au-dessus de soi étaient maintenant amalgamées dans la masse informe qu’on voulait aux pieds et où des myriades chaque jour plus rousses et plus dures s’enroulaient avant de tomber en pourriture.