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Citation de paulotlet


Le 12 décembre 1934, Lavachery se trouve dans le jardin de Victoria avec une autre Ana: Ana Eva Hey Vehi. Il dessine les tatouages de cette très vieille dame, veuve du dernier "roi" le l'île, empoisonné par les Chiliens il y a de cela cinquante ans. Sans le secours de Victoria, qui l'a recueillie chez elle, la vieille reine serait morte de faim dans l'indifférence générale.
La vieille chantonne en se balançant doucement. Du jardin, on a vue sur la mer et sur l'horizon gris. Un vent léger agite les feuilles de bananier.
De la maison sortent des rires flûtés des amies de Victoria qui passent en revue les derniers ragots. La maîtresse de maison écoute sans rien dire, comme à son habitude. Lavachery ne peut la voir, mais il imagine un léger sourire flotter sur ses lèvres.
Soudain on entend des cris d'enfants: "Pahi! Pahi! Pahi!", "Un navire!". "La vieille reine arrête de chanter, raconte Lavachery. Elle prête aussi l'oreille aux cris lointains. Tout à coup, sa main gainée de bleu s'empare de la mienne et la porte à ses lèvres, d'un geste d'affection qui lui est particulier. Je sens des larmes sur ma paume. La vieille me dit en son doux pascuan: "Est-ce que tu vas partir, mon fils?"
Un homme arrive à cheval; c'est Pablo Paté, le sculpteur. "Tres palos, sin chimenea, annonce-t-il. Su buque, Enliqué, el Melcatol!", "trois mâts sans cheminées, c'est ton navire Henri, c'est le Mercator!"
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