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Citation de ThibaultMarconnet


Cependant, ils dansaient lentement dans la lumière grise du crépuscule, mélange de tristesse et de beauté, semblable à la lumière perdue des profondeurs sous-marines parmi lesquelles lui, triton perdu, nageait sans pouvoir oublier son exil. Et tandis qu’ils dansaient, elle, qu’il n’osait pas toucher, lui offrait son corps, lui murmurait doucement à l’oreille, serrait de ses doigts effilés sa main chaude. Elle, qu’il n’osait pas toucher, reposait au creux de son bras, telle une gerbe de blé, témoignant ainsi que le monde n’est pas sans consolation – n’était-ce pas là le port de salut, n’était-ce pas là qu’il pourrait échapper à la hantise du seul visage qui comptât pour lui, le baume qui calmerait la blessure qui avait nom Laura – tout un monde fugitif de beauté destiné à le charmer et à le consoler. Douleur, orgueil et mort déroulaient dans le crépuscule leur tragique cortège, rehaussant sa tristesse d’une joie solitaire. Il avait perdu ; mais tout long voyage à travers le monde se solde par une perte : une seconde où l’on s’attache, une seconde où l’on s’arrache, les milliers de formes fantomatiques qui brillent comme un phare et, haut dans le ciel, la véhémente désolation des étoiles.

(p. 441)
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