- On croit que tout le monde commence avec une page vierge. Bien propre, bien blanche. On croit que ce que chacun y écrit dépend de lui, seulement de lui. Que ce soit moche et pourri, ou grand et magnifique, c'est de sa faute, ou grâce à lui, selon le cas.
Je l'écoutais en silence. Sa voix avait quelque chose d'envoûtant et je ne voulais pas rompre le charme.
- Mais ça se passe pas du tout comme ça, poursuivit-il. La belle feuille blanche est déjà toute gribouillée avant qu'on commence à y écrire notre histoire. Des fois, c'est des bonnes chose qu'il y a de gribouillé, des fois des mauvaises. Pour Barney, c'était des mauvaises. Pour la petite Angela aussi. Et vous avez beau être devenu quelqu'un, je parie qu'elles étaient mauvaises aussi pour vous. J'ai pas raison ?