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Citations de Tim McLoughlin (28)


Une fois assis derrière mon bureau, je feuilletai le pamphlet mal imprimé. La validité de l’attestation kasher délivrée par le Dobrover y était remise en question. Des irrégularités étaient rapportées. Une boîte de gélatine contenant du porc avait été découverte dans la cuisine de la boulangerie Reismann. La poudre d’œufs utilisés dans les matzot Horowitz-Margareten provenait de grands cartons industriels sans indication d’origine. Et les marchands de pizzas-falafels de Borough Park, qui dépendaient eux aussi de l’attestation Dobrover, n’étaient inspectés qu’une fois par mois maximum. Quand on pensait à tout ce qui pouvait arriver pendant les vingt-neuf jours entre chaque inspection ! s’indignait le rédacteur, avant de conclure que l’attestation kasher de Dobrov était tout sauf kasher.
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Enfin des signes de deuil tangibles. J’étais pratiquement certain que c’était la signification de ces larmes car, en général, on ne pleure pas après une naissance, du moins si l’enfant est en bonne santé.
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Aucun des rabbins appointés pour siéger dans notre tribunal ne risquerait un tel suicide politique. Puisque je ne pouvais compter sur l’aide de personne autour de moi, il fallait que j’aille la trouver ailleurs.
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Je me sentis une obligation de porter ce meurtre en plein jour, de réhabiliter l’innocent et de dénoncer le coupable, mais comment m’y prendre ? Et qui accuser ? Ce beau-frère était un intrigant, un makher comme on dit en yiddish ; toutefois, il ne pouvait pas avoir agi tout seul. Il y avait des gens puissants derrière lui, mais je ne pouvais pas accuser tous les Szebed.
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Je me rendis à ma séance d’études bibliques du soir mais, sur le chemin du retour, je bifurquai et me retrouvai de nouveau sur Keep Street, devant l’immeuble des Szebed, cherchant quelque chose sans trop savoir quoi.
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Au cours de cette journée habituelle, à faire mes trucs habituels, je m’arrêtai avant le service du matin au mikveh pour l’immersion que tous les hommes hassidim doivent faire une fois par jour, deux fois le vendredi en l’honneur du shabbat, et le mot qui frappa mon cerveau en pleine rumination, au milieu du brouhaha masculin, était MEURTRE.
Assassiné de sang-froid, a dit une voix d’homme.
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À la fin de la journée, quand je ferme à clef la porte de mon bureau avec tous mes dossiers à l’intérieur, elle voudrait que je fasse de même avec mon cerveau analytique, et que je rentre à la maison l’esprit libre et clair, prêt à accorder, à elle et aux enfants, toute mon attention. Et elle a probablement droit à un tel mari, mais il n’existe pas de bouton pour enclencher ou arrêter l’habitude de ruminer.
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C’ÉTAIT un jour comme les autres, un jour habituel où je faisais mes trucs habituels à mon rythme habituel, que ma femme, qui est rapide en tout, appelle, non sans une certaine pointe d’ironie, mon rythme méditatif. J’ai déjà essayé de lui expliquer que la lenteur est ma méthode, ma façon de travailler, que c’est ainsi que je résous mes enquêtes et que je gagne ma vie
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Quelques Afro-Américains étaient éparpillés parmi la foule assise, d’autres se tenaient sur les côtés. Il aperçut quelques bonshommes ventripotents qui tenaient cinq ou six exemplaires de son livre : des collectionneurs, qui voulaient des bouquins signés pour pouvoir les vendre sur eBay ou un site de fans quelconque. Il ne distingua pas de visages plus âgés, de ces visages encore marqués par Galway, la Sicile ou l’Ukraine. Il ne vit pas de masques bouffis aux paupières tombantes comme celui qu’affichait Seanie Mulrane.
Son dernier roman et cinq ou six livres plus anciens, sortis en poche, étaient empilés sur la table à la gauche du pupitre, prêts à être signés, et Carmody commença à se détendre. Il se disait : ce n’est qu’une séance de dédicace de plus. Il se disait : ça pourrait se passer à Denver, à Boston ou à Berkeley.
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Dans ses souvenirs, il faisait toujours froid dans leur appartement, les fenêtres étaient bordées de givre en hiver, et lui et ses sœurs dessinaient avec leurs ongles sur la vitre, dans la lumière froide et bleutée d’une ampoule fluorescente qui pendait du plafond. Son père était froid, lui aussi, un homme amer qui en voulait au monde entier et à la jeunesse de ses enfants. Sa mère était alcoolique, et ses remords glacés se libéraient parfois en explosions de rage. Tous deux hochaient simplement la tête ou émettaient un grognement quand Carmody leur confiait ses ambitions, et sa mère lui avait lancé, un jour, d’une voix pâteuse : « Tu te prends pour qui, de toute façon ? »
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« Écrivain ? C’est quoi, ce truc ? Moi aussi, je suis écrivain. J’écris des contraventions. Ah ah ! Écrivain… Comment tu vas gagner ta vie avec ça ? Pourquoi tu deviendrais pas avocat ? Ou médecin ? Ou faire des études de, comment on appelle ça, de criminologie ? Au moins, t’aurais une chance de devenir inspecteur… »
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Il se rappelait le visage dur et fermé du père de Molly, la première fois qu’il était venu la chercher pour l’emmener au cinéma. Patty Mulrane, le flic. Et sa silhouette quand il sortait en uniforme pour son service de seize heures à minuit, son revolver à la ceinture, son dos habituellement voûté se redressant au fur et à mesure pour lui donner la stature imposante qu’il affectionnait. Et la mine horrifiée de Patty Mulrane quand Carmody lui avait dit qu’il utiliserait sa bourse de l’armée pour devenir écrivain.
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Si les immeubles étaient bien les mêmes qu’autrefois, il n’en était pas de même pour les boutiques. Le Fitzgerald’s, le bar où son père aimait s’imbiber, avait disparu, ainsi que la droguerie Sussman’s, l’épicerie Fischetti, la boucherie Freedom Meats et la pharmacie. Comment s’appelait cette quincaillerie ? Là, juste au coin. Une boutique de loisirs créatifs, à présent. De loisirs créatifs ! Moloff’s. La quincaillerie s’appelait Moloff’s, et à côté il y avait une boulangerie. « Notre Boulangerie », comme on l’appelait. Et maintenant il y avait un magasin de matériel informatique à la place de l’atelier de réparation de téléviseurs. Et un pressing à la place du Rattigan’s, où les hommes chantaient de vieilles rengaines accoudés au bar. Tout avait disparu. Même la vieille fabrique de pendules avait été transformée en copropriété.
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Il distinguait à présent les lumières allumées dans ces vieux appartements, et les ombres qui se déplaçaient comme des fantômes derrière les stores ou les rideaux baissés. Il observa une rue près du port et remarqua quelques plaques de neige noire qui n’avaient pas encore fondu, réfugiées entre les voitures garées, et il vit au loin le mince ruban rouge du soleil qui se couchait du côté du New Jersey. À cette hauteur, le vent en provenance du port rendait la neige dure comme l’acier. Le soleil brillait d’un éclat semblable. Le jour était en train de mourir. Il allait bientôt faire nuit.
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Enfant, il avait parcouru ces rues de nombreuses fois par une soirée comme celle-ci, où les gens se dépêchaient de rentrer chez eux pour échapper au froid mordant et retrouver leur appartement au chauffage incertain. Des soirées où la neige s’entassait sur les bas-côtés et où les tramways étaient en rade.
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Il avait appris par un article du New York Times que le quartier s’était embourgeoisé, que la plupart des anciennes familles avaient déménagé, remplacées par des locataires plus jeunes qui payaient des loyers plus élevés. C’était un peu malheureux, disait le journal, mais il fallait reconnaître que le quartier avait embelli.
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Depuis la côte californienne, il avait vu des photos de blocs entiers effondrés à Brownsville et à East New York. Il n’y avait rien de tel ici. En fait, les immeubles avaient l’air en meilleur état aujourd’hui, avec leurs portes d’entrée repeintes à neuf, aux carreaux propres, à la place du zinc martelé peint en gris
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Les immeubles étaient exactement comme Carmody s’en souvenait. C’était de vieux bâtiments à loyers modérés, avec des escaliers de secours qui couraient le long des façades, mais ils lui semblaient curieusement rassurants. Ce n’était pas un de ces quartiers de New York ruinés par le temps, les incendies volontaires et l’insalubrité.
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« Ça vous fait quoi, de retourner à Brooklyn ? lui avait demandé Charlie Rose la veille, dans l’obscurité d’un petit studio de télévision de Park Avenue.
– Je ne sais pas, avait répondu Carmody. J’espère seulement qu’ils ne vont pas me jeter des livres à la figure. Surtout pas les miens », avait-il ajouté en gloussant.
Et il avait eu envie de préciser : Je ne suis jamais vraiment parti. Ou pour être plus exact : Ces rues ne m’ont jamais quitté.
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Sa montre lui indiquait qu’il avait encore une bonne demi-heure devant lui pour arriver à la librairie. Exactement comme il l’avait espéré. Il aurait un peu de temps pour visiter, mais pas beaucoup. Il traversa la rue, tournant le dos à la librairie où il était attendu, et il se retrouva sur l’avenue où, autrefois, il avait été jeune.
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