Tristan Demers et Jean-Sébastien
Girard présentent "Québec 80" - Salon du livre de Montréal 2021
Pour commander le livre : https://bit.ly/3nzDKxR
Les années 90 se sont avérées teintées d’une certaine urgence de vivre, en raison
notamment d’une fin de millénaire qui annonçait non seulement le bogue de l’an 2000,
mais aussi la venue des voitures volantes imaginées depuis longtemps dans nos des-
sins d’enfants. Si rien de tout ça n’est arrivé, on constate avec le recul que ce fut plutôt
une décennie bipolaire où l’humeur citoyenne fut partagée entre les déchirements
provoqués par un référendum (et le désarroi qu’a causé son résultat, ce qui fut per-
sonnellement notre cas) et la continuité des années 80 où l’expression de soi passait
par la surcharge théâtrale... du moins pour les optimistes résilients. Une fois de plus,
les ados adhéraient à des styles opposés. Après les granos et les discos, les preps et
les alternatifs, voilà qu’on devenait grunge ou pop, voire amateur de techno ou de
simili girl power.
L’accueil enthousiaste pour
Québec 80 ne pouvait qu’inspirer une suite. Nouveau tan-
dem, même rigueur et des souvenirs saupoudrés avec un sourire en coin, car la nostal-
gie étalée de façon aussi ostentatoire demande une énorme dose d’autodérision. Avec
le recul, qui peut prétendre sérieusement que de draguer dans un rave affublé d’un
collier de boules de bois et d’un tatouage tribal était une bonne idée ?
L’humain étant ce qu’il est, quelques catastrophes mondiales ont évidemment défini le
monde dans les années 90. La conscience environnementale en était à ses balbutie-
ments, le 11 septembre n’était pas encore arrivé, mais heureusement, l’invention d’In-
ternet allait supposément « rallier les bonnes âmes et faire de la planète un lieu de
grandes conversations respectueuses pour enfin mieux se comprendre ». Mouais…
Malgré tout cela, nous avons choisi de célébrer cette décennie. Cet ouvrage est le
déclencheur de mémoire ultime pour vous dessiner un sourire sur les lèvres. Il est
le remède à vos journées maussades de même qu’une boîte à souvenirs qui vous
ramènera à votre période d’enfance ou d’adolescence.
Concocté avec amour, notre livre est à la fois un rétroviseur et une photo polaroid qui
vous fera crier « Ben voyons donc ! » ou « Ah oui, t’en souviens-tu ? ».
Que vous le lisiez en continu ou de façon décousue, nous en sommes convaincus,
vous aurez beaucoup de fun !
Entre les hits des boys band et la rhétorique politique des
boys club, les années 90 ont pour préoccupation des interrogations identitaires cruciales. Les résultats du référendum de Charlottetown et de celui sur la souveraineté du Québec laissent les indépendantistes sur leur faim. Outre Jacques Parizeau, de grands acteurs portent la cause
nationale, notamment Lucien Bouchard, fondateur du Bloc Québécois, personnage clé d’une campagne référendaire émotive, puis premier ministre péquiste. Kim Campbell devient la première femme à la tête du Canada (et Jean Chrétien la remplace aussitôt), l’ADQ apparaît sur l’échiquier politique, Bill Clinton tourne la page sur la guerre du
Golfe et subjugue la planète avec un psychodrame adultère, le mur de Berlin est chose du passé et le tunnel sous la Manche est inauguré pendant que l’aéroport de Mirabel est démantelé.
Oka est le théâtre d’une crise autochtone sans précédent, la très aimée Marie-Soleil disparaît dans le ciel avec son Jean-Claude, et Lady Diana perd la vie, poursuivie par les paparazzis. L’Ordre du Temple solaire fait les manchettes pour de tristes raisons et le génocide du Rwanda rappelle le pire de l’humain.
Si mère Teresa quitte notre monde, mère Nature le bouscule : une crise du verglas plonge une partie de la province dans le noir et un déluge immense met en lumière la résilience des Saguenéens.
Heureusement, tout ne peut pas mal aller ! La libération de Nelson Mandela annonce la fin de l’apartheid, la coupe Stanley revient à Montréal et Patrick Roy en est le prince, le Viagra soulève les passions, Jacques Villeneuve est déclaré champion du monde et Montréal célèbre ses 350 ans avec panache! Et pour faciliter l’expression de nos artistes et assurer une vitalité culturelle qui nous ressemble, on annonce, au milieu de
la décennie, la création de la SODEC. Riche d’anecdotes et de surprises, ce livre est bien plus qu’un assemblage de « polaroids nostalgiques », c’est une machine à voyager dans le temps. Une autre preuve, s’il en fallait une, de l’importance qu’ont les créateurs dans nos vies, vecteurs d’émotions
et fabricants de souvenirs.
Inauguré en 1957 au cœur du parc La Fontaine, le Jardin des merveilles abrite un zoo puis un théâtre de marionnettes, où seront adaptées les aventures de Tintin pendant près de 10 ans.
Exit le retour à la terre des années pré-référendum; bienvenue aux excentricités modernes venues de nos voisins du Sud ou de l'Angleterre! Une façon comme une autre de s'affranchir des questions identitaires et d'embrasser la nouvelle décennie avec sa musique et ses synthétiseurs, son énergie gonflée à bloc et, bien entendu, ses vêtements. L'arrivée des vidéoclips, cette innovatrice expression artistique et commerciale, a l'effet d'une bombe dans l'industrie du prêt-à-porter.
Dans les années 90, je suis passé de « parfait inconnu » à « grosse vedette ».
Entre autres à cause de Bob Binette. Franchement, je ne m’attendais pas à ça,
et je ne m’attendais surtout pas à me faire dire « Euh l’sais » à tout bout de
champ ni à ce que certains profs interdisent à leurs élèves d’imiter mon
personnage. J’avais créé un monstre… mais je me suis amusé comme jamais !
Entre deux danses sur un speaker, les années 90 m’ont vu devenir professionnel,
père, propriétaire, un brin plus responsable et surtout festif. Écrire ce livre m’a
permis de revisiter les subtilités d’une décennie bourrée de petits excès.
— Tristan
À partir des année 1960, le Salon du livre de Montréal est une manifestation littéraire en plein essor. Après Henri Vernes en 1964, Hergé est invité d'honneur l'année suivante. Une visite qui sera marquante.
La bande dessinée, aussi appelée le neuvième art, est né en même temps que le cinéma à la fin du XIXe siècle. Leur parenté, qui pourra paraître surprenante pour plusieurs, est pourtant bien réelle.
La diffusion des aventures radiophoniques de Tintin débute le lundi 15 octobre 1962, à 18h15, sur les ondes de CBF 690, le réseau français de Radio-Canada. Le succès est immédiat, les enfants suivent chaque jour religieusement l'émission et le diffuseur est emballé. Rassuré, le réalisateur communique avec Hergé, pour lui faire part du taux d'audience et indique, en plaisantant, que le scénariste manquera bientôt de matière première. " On aimerait bien une aventure de Tintin au Québec", ajoute Binet.
- Tu imagines le travail que représente ce miracle pour les yeux? Ne touche pas, hein? Le plâtre, ça se casse...