Citations de Tyler Knott Gregson (113)
C'est pour
elle
que j'ai
construit
la folle notion
de me battre
pour elle.
Ecarte ces draps
comme des eaux sacrée,
voila ta peau :
je la gonflerai
comme un pèlerin
extasié.
Tant de nuit ! tant de nuit...
ça à toujours été comme ça ?
La lune,
si je me souviens bien,
flirtait, autrefois,
de temps en temps,
avec moi.
Cette frontière, comment la traverser ?
Comment même savoir où tu t'es refugiée ?
J'étends mes mains,
pour te chercher.
Le grelot de ton rire,
d'abord doux,
puis en éclats
fusant de ta poitrine,
m'arrête, ralentit mon pas.
Ce rire,
mon Dieu, ce rire
me remplit de tout ce qui s'était enfui
de moi.
Il est le masque à oxygène
du grand accident aérien
qu'était ma vie
avant toi.
L'oreille contre la poitrine,
j'écoute la rumeur marine ;
dis-moi que l'océan est chaud,
j'irai me baigner sous ta peau.
Dis-moi que tu es une sirène,
et je te suivrai dans la mer ;
je veux que la vague me prenne,
je veux que les vagues m'enterrent.
Je nous exige. Je veux nager dans tous
mes ressentis de toi. Je veux m'en faire
un justaucorps, je veux que ma peau
les éponge ; je veux qu'ils plongent en moi
jusqu'à l'os.
Je veux devenir cet instant où ton regard
me fixe à travers la foule.
Je
ne
demande que
la passion
et
sa
tendre
extase.
Cours. Sauve-toi. Que ta joie s'élance. Que le calme et que la paix accourent.
Cours. Car tes jambes sont puissantes ; tes poumons brulent de gouter l'air.
Cours. Car après tout, ça sert à quoi, une vie qui marche ou pas ?
J'adorerais te dire
que j'ai des fourmis dans les jambes
quand je revois.
Mais, pour être tout à fait sincère,
tu fais oublier à mon corps
l'existence
de ses jambes.
Certains jours de cette vie, tu es
la voie s'étirant vers le mystère
de merveilleuses distances.
D'autres, tu es le train, puissant,
le feu au ventre, fusant plein
de promesse vers ta destination.
Mais certains jours, ami, tu seras
comme une pièce sur les rails,
et ces jours-là, lorsque le poids
du monde menacera, figé dans
le silence et la froidure,
souviens-toi de cela : bientôt,
quelqu'un viendra. Ignorant
la distance, ignorant le fracas
du train qui est passé,
quelqu'un ira chercher ce
nouveau toi, brillant et lisse.
Quelqu'un te piochera,
te gardera pour toujours, et
quand le grand âge aura
conquis sa peau, ni les rails
ni les trains n'habiteront
sa mémoire, mais toi,
oui : toi, la pièce.
Bourrasque de jalousie
quand le vent a le droit,
et pas moi,
de te mettre les cheveux
en bataille.
L'AIR PUR ET LES CHOSES QUI LE GÂTENT
Quand
tu souris
tout va du
difficile
à la chose la plus facile
au monde.
Au moment où mes doigts,
posés au coin
de tes commissures,
comme une baguette magique,
ont fait de ta bouche un sourire,
j'ai espéré que tu comprennes
que moi, et moi sel, pourrai être
à jamais,
le chef d'orchestre
du plus grand bonheur
de ton existence.
Métal froid et verre brisé ; bois vieux fendu,
d'où les échardes fusent comme des plumes.
Regarde et vois : la vie éclate malgré elle.
Entre l'écartelé et le rouillé, le fracassé,
le fragmenté : la vie. C'est ce qu'on est,
c'est ce qu'on a toujours été, et rien ne peut
nous empêcher de trouver la lumière
dans les débris. Regarde-nous croitre.
Ce qui m'épuise
me réveiller
face à la toile vierge du matin
et savoir que j'en serai,
sans toi,
le seul peintre.
Et peu importe la chambre,
et peu importe la décoration ;
d'un seul regard
je raccrocherai à ton oreille
une mèche de cheveux démise,
d'un seul regard
je poserai à ton cou une bise.
Je détisserai
ce qui recouvre ta peau,
la décorerai de petits picots
de chair de poule. Au bout d'un temps,
je clignerai des yeux, rencontrerai les tiens,
et je me rendrai compte que je n'ai pas
quitté ma chaise un seul instant.
C'est un là-bas
que je désire, je crois,
pas l'ici-bas, pas cette attente,
mais l'être nomade,
les pas perdue le long d'une rue
lointaine, leur écho trébuchant,
et la lune suspendue,
de nuit en nuit,
pas tout à fait pareillement.
Tu es le poème
que je n'ai jamais su
écrire,
et cette vie, c'est l'histoire
que j'ai toujours voulu
raconter.
Tu étais le bruit de l'errance,
le bruit de la pluie dans les arbres,
et on pensait,
mon Dieu, comme on pensait
que nous aurions toujours assez
de temps.
J'étais la mousse
où s'imprimait tes pas,
je chérissais chacune de mes crevasses.
Je n'étais rien,
et puis tu m'as trouvé.
Tu étais tout,
et je suis fier
des traces de toi que j'ai gardées.