Ta déclaration
est la mienne : je la proclame,
sans pour cela
émettre le moindre son.
À quoi bon
n'allumer
une vie
qu'à moitié ?
Brule-moi
jusqu'aux cendres,
tant que l'on mène ensemble
une vie incendiée.
Je
t'aime.
Dis-moi les mots
que tu voudrais entendre.
Je les
dirai.
Encore et encore et encore
et au cœur de l'écho
ces mots
résonneront
comme des hymnes
dans une cathédrale en ruine.
Elle s'est retournée,
la moitié du visage plongé
dans l'oreiller,
et a souri,
sourire léger,
et j'ai compris,
en un très grand
chamboulement,
que l'existence
c'est tellement plus que la survie.
Si je n'étais
pas moi mais
un oisillon,
tu n'aurais pas besoin
de trouver des excuses
pour me tenir, tout doux,
tout tendre, entre tes doigts.
Si je n'étais
pas moi mais
un oisillon,
je n'aurais pas besoin
de trouver des excuses
pour rester là, au lieu
de m'envoler loin de toi.
On doit vivre dans l'immobilité.
Ce n'est jamais facile. Ça vaut toujours la peine.
Tu n'as pas eu besoin de me couper le souffle, il s'est , en te voyant, donné très librement.
Je vais là où le vent décide de me chasser,
et toi mon amour toi tu es un ouragan.
Vois-tu ? Je tombe en toi et tu ruisselles en moi,
moi navire qui chavire, tout en moi chavirant,
et toi mon amour toi tu es l'océan.
Regarde par les hublots de mes yeux
la mer la mer bleu vert où nous voguons.
Je vais là ouu les vagues veulent me porter,
et toi mon amour toi tu es cette marée.
Vois-tu ce dont j'essaie de te parler ?
Vois-tu ce que je meurs d'envie de te dire ?
Je vais là où la lumière m'attire,
et toi mon amour toi tu es constellation.
Lève-toi et trouve la grâce, car elle est là autour de toi, partout.
Trouve-la. Trouve la grâce.
Comprends : peu importe les coups que l'on donne, ce qui compte ce sont ceux que l'on prend.
C'est fou ce que c'est facile la vie lorsque l'on a le bon drap et les bons bras dessous.
La manière dont les mots tombent de ma bouche
s'est modifiée, ces derniers temps.
Avant, ils ruisselaient comme de l'eau,
fontaine,
fonts baptismaux,
m'auréolant. J'étais renouvelé par leur bénédiction.
Maintenant ces mots sont une déflagration,
des confettis dans une brise légère,
et je me précipite pour attraper tous ces fragments
disséminés par le vents.
Je suis peut-être né
avec toi
en moi.
Je t'ai peut-être portée
toutes ces années
en moi.
Peut-être est-tu ce qui
reste sauvage
en moi.