Tous les soirs, un ou deux de ceux qui sont descendus en ville reviennent morts ou fous. Et chaque nuit les clameurs aigües des chants funèbres retentissent dans un dans une des maisons du faubourg.
Mais les ruelles en pente et les terrains vagues de ce faubourg sont tout mouchetés de maisons flanquées de vastes jardins. Dans ces jardins, des femmes, grandes et petites, vêtues de gilet en peau de chèvre, pétrissent de la pâte feuilletée sur des planches de bois blanc et font cuire des böreks dont le parfums se répand et imprègne leurs cheveux noirs../.. En mangeant, en ne pensant qu'à manger elles oublient la mort et les défunts. Mais dès le lendemain la mémoire leur revient et elles reprennent leur rouleau à pâte. Elles espèrent que la mort, en voyant toutes ces victuailles, épargnera les enfants et ne prendra que les aïeules desséchées qui passent la journée à gémir dans leur lit.
Les habitants de ce faubourg en ont assez d'avoir peur et de mourir.
D'ici quatre ou cinq ans, ils n'auront plus peur, car ils seront morts.
Il y a un homme nommé tantpissitu nemecomprendspasaisessaiedecomprendre et puis un autre, du nom de lafleurdoitsetrouveraudessousdemonmembreviril, et puis ça a été jaimebienmesconfituresarchicuites ensuite les bouteillesdrelindrelinducircassienauxcheveuxcrasseux les a rejoints, suivi de ilesttempsdeteréveillerallezbonsangréveilletoi
Les révolutionnaires s’étaient emparés d’un certain nombre d’émetteurs et s’étaient mis en tête de diffuser du matin au soir des marches entrainantes, mais il y avait eu tant de protestations qu’ils étaient passés à de jolis airs de clarinettes et à des chansons orientales, et tout le monde était content
Les mécaniciens poursuivaient le voyage en dépit du bon sens. Ils traversaient sans s’arrêter de grandes gares, s’arrêtaient dans des bleds complètement perdus et restaient des heures à papoter avec leurs collègues dans les baraquements qui faisaient office de bureau de gare
Je suis resté inachevé, je n'ai jamais mangé à ma fin, crié tout mon soûl, empoigné les choses. Le couteau cheminait dans mon esprit comme un terrible chuchotement et j’ai été coupé en deux.
Les stations radio n’émettaient plus rien d’autre que les nouvelles. Il y avait tellement d’attentats à la bombe qu’on avait renoncé à dresser la liste des sites qui avaient sauté.