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Critiques de Valérie Charolles (3)
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Le libéralisme contre le capitalisme

Ce livre illustre à merveille l'aphorisme de Nietzsche "il n'y a pas de faits, il n’y a que des interprétations »

L’auteure de cet essai est philosophe, membre de la Cour des Comptes.

Le propos de cet essai annoncé dans le titre est de souligner cette opinion en trompe l’oeil, capitalisme et libéralisme ne sont pas synonymes, et de plaider pour une sorte de réhabilitation du libéralisme capturé pour servir de caution idéologique aux intérêts de la finance mondialisée.

Au-delà, Valérie Charolles dénonce aussi l’abus commis par les économistes, dans la faction dominante qui inlassablement, par des arguments d’autorité très contestables et surtout très idéologiques se drapent dans des axiomes qui se veulent établis scientifiquement

Sans entrer dans le riche argumentaire, il sera rappelé que les libéraux historiques au premier rang Adam Smith, sont partisans s’un système basé sur la liberté, c’est-à-dire où chacun est partie prenante, et où le capital et le travail sont placés sur un strict pied d’égalité.

Le libéralisme « historique » n’est pas contre l’Etat et différentes formes de régulation si nécessaire, ce n’est nullement la loi de la jungle, une sorte de darwinisme à la solde des puissants.

L’auteure rappelle l’évidence, aujourd’hui, la loi du plus fort prévaut et ne récompense pas le triomphe par les mérites mais protège les intérêts d’une idéologie et de ceux qui en profitent. Le capitalisme boursier n’a rien de libéral

L’ultra domination de cette idéologie s’exprime par exemple dans les normes comptables en vigueur, par lesquelles seul le capital est présumé créer de la valeur et pas le travail qui est « par définition » une « charge », tout particulièrement le travail en provenance de la sphère publique.

Autre élément de réflexion, l’abus de langage autour de la « science économique ». La rigueur du travail d’un chercheur suppose que son activité soit in dépendante de l’objet de ses recherches. Quelle que soient les hypothèses, la sensibilité, voire les croyances spirituelles de l’astro physicien, la vie et la mort de l’étoile observée ne dépendra pas de ses travaux.

Or, l’économie ne se limite pas à la description de ce qui peut relever d’une certaine réalité mais est partie prenante dans la réalité étudiée

En effet, un économiste, surtout s’il bénéficie d’une notoriété, de ses entrées sur les plateaux télé etc… pourra influer sur le cours de l’économie.

Pour reprendre la comparaison espiègle de Keynes du concours de beauté, fondamentalement, l’avis exprimé des économistes et des acteurs qui pèsent dans cette activité ne reposent pas les qualités intrinsèques de la candidate sur laquelle se portent les suffrages, il ne s’agit pas des jugements personnels des membres du jury. Chacun vote en anticipant ce qu’il pense que la majorité va voter. Autrement dit la loi est « mieux vaut avoir tort avec tout le monde que raison tout seul » L’avis exprimé par LE spécialiste et de ceux qui adhèrent à la même idéologie ont ainsi de grande chance de se réaliser. Cette version moderne de l’oracle de Delphes servira de boussole aux marchés financiers, aux agences de notation etc.. , nous sommes pour Valérie Charolles dans la pure auto réalisation.

L’économie est par conséquent une science de l’homme.

Ce qui pourrait sembler accessoire ou byzantin relève pour Valérie Charolles d’une forme d’idéologie totalitaire au sens où Hannah Arendt l’avais décryptée, la prétention à tout expliquer au cas présent notamment par des modélisations mathématiques, le refus des expériences en contradiction. La force de cette idéologie joue le rôle du malin génie de Descartes.

Un livre très stimulant

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Les qualités de l'homme. Manifeste

L'auteure dresse un portrait de notre esprit en terme, d'abord, de passions primaires, telles qu'ont pu les définir Descartes, Aristote ou encore Spinoza : la joie, le désir, la tristesse, l'espérance... Puis elle différencie également les passions en fonction de leur objet, de leur régime, de leur mesure. Les passions libérées, l'amour et la sexualité, sont des passions très basiques, communes à tous, sous réserve de ne point être brimées. Les passions plus récentes, telles que la consommation, le travail, la finance, sont des passions de société, qui ne se basent sur aucun élément physique et naturel, mais qui amènent aussi à de grands tremblements dans l'être actuel, au dépend de passions ancestrales telles que la religion, le nationalisme, l'honneur et l'humilité. Il y a également des états qui sont souvent présents mais sur lesquels on s'accorde à faire l'impasse, tels que le déni, l'ennui, la présence.



Avant, pour discuter de ces passions, nous avions la philosophie, depuis toujours une bonne institutrice pour apprendre à se connaître ; aujourd'hui, nous pouvons déjà mieux comprendre comment fonctionne notre esprit grâce aux progrès de la science. Mais peut-on ramener notre esprit et tout ce qui en découle à notre seul cerveau ?



Après avoir disséqué l'esprit penseur de Descartes et Damasio, Valérie Charolles s'appuie sur Darwin afin de tracer la frontière en savoir vieux et savoir neuf, donc à différencier les connaissances qui s'appuient sur les observations faites sur une longue durée, qui ne sont parfois pas scientifiquement appuyée par des faits, des preuves et des sources précises, et les connaissances qui se veulent précises, fondées, nouvelles, stables et étudiées.



Pour finir, elle dresse quelques règles "pour la direction de la vie", en restant dans un système de pensée philosophique, pour que l'homme puisse revenir à des passions plus saines, naturelles, et adopter une ligne de conduite qui l'amène à se défaire des nouvelles passions qui visent à le détruire plutôt qu'à le construire, à retrouver plus ou moins son libre arbitre ainsi qu'à respecter celui des autres et à se révolter contre un ordre injuste établi afin que le pouvoir soit remis à chacun dans une mesure équilibrée.



C'est donc un livre qui pousse plus à la réflexion qu'à la rigueur, mais qui n'en est pas moins bien pensé et appuyé sur des références pertinentes. Il se pose à notre époque et arrive à poing nommé pour faire basculer l'ordre social et économique qui ne semble plus au goût de tout le monde. Tourné vers ce qu'il y a de plus humain en nous, il nous incite à agir de la même manière pour toutes nos passions, c'est-à-dire : vivre pour le plaisir, être à l'écoute de soi et d'autrui, ne pas s'auto-détruire, retrouver le pouvoir.


Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Philosophie de l'écran

Un ouvrage qui fait mine de parler des écrans pour mieux montrer comment nous sommes passés d'un monde spatial et immuable à un monde temporel et toujours en mouvement.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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