La sculpture est un dessin de tous les côtés à la fois.
Antoine Bourdelle, 1909
L'atelier de Sculpture
(..) Bourdelle attendra longtemps avant d'y voir de grands personnages car les débuts sont difficiles. Mais s'il connaît la misère et doit ardemment lutter, il ne quittera plus l'impasse (***du Maine), qu'il occupera quarante quatre années durant.Lieu à la fois de création et de vie, les deux étant intimement liées chez cet infatigable travailleur à l'imagination prodigieuse et perpétuellement en recherche.Lieu de transmission aussi car ses meilleurs élèves viennent se mêler aux praticiens pour apprendre le métier, et parmi eux un nombre significatif de femmes, d'Hedwig Woermann dès 1901 à Germaine Richier à la fin des années 1920, qui accomplissent les mêmes tâches que les hommes, dont la mise au point dans le marbre.L'artiste peuple son atelier de moulages d'oeuvres antiques et médiévales.Il y reçoit ses amis le dimanche, y organise parfois des récitals au milieu des travaux en cours où chacun s'instale comme il peut.
( p.18)
Bourdelle et ses élèves
De 1909 à 1929, à l'académie de la Grande Chaumière, située au coeur de Montparnasse, Antoine Bourdelle transmet l'art de la sculpture à des centaines d'élèves français et étrangers .(...)
Ainsi les années d'apprentissage d'Alberto Giacometti à la Grande Chaumière s'avèrent- elles fondatrices.Le jeune Suisse a été durablement marqué par le maître qui incite à voir et à penser en " architecte des formes humaines"
( p.58)
Portraits: l'esprit et le modèle
Les portraits occupent une part essentielle dans la production sculptée d' Antoine Bourdelle, pour qui le buste constitue un exercice salutaire, stimulant l'imagination et les facultés créatrices. Convaincu que chaque visage représente l'infini de la nature, le sculpteur conseille à ses élèves de " faire des bustes"
(...)
"Tous les hommes et femmes sculptés par Bourdelle sont cent fois plus eux-mêmes dans le bronze ou la pierre que dans leur enveloppe charnelle ", conclut le poète André Suarès.
( p.44(