Je suis toujours étonné par ceux qui réussissent à tisser des fils si clairs de leur existence, comme si le réel était un grand chemin transparent, une belle surface plane où l'on peut construire de beaux bâtiments, des dessins parfaits.
J'ai la sensation que la vie progresse comme une série de parenthèses, des parenthèses pas refermées, encastrées les unes dans les autres, parenthèses de parenthèses, décevant toute syntaxe acceptable. À l'échelle d'un homme, l'histoire ne bégaye pas, elle déraille, intervertit les syllabes, elle fourche à chaque mot et on n'apprend presque jamais de ses erreurs de prononciation. (p. 87)