Avis sur Les loups ne se mangent pas entre eux à 11:49
L'odeur du sang plane dans l'air et, même si on fait tout pour l'éviter, la terreur s'échappe de nous. Les loups ne s'attaquent pas aux humains, quand ils ont d'autres options.
Le hurlement est asset fort pour fendre le sol. Il grimpe le long de mon dos et arrête mon coeur. Les loups y répondent par un cri de triomphe.
Ils ont pris l'un d'entre nous.
Parfois ce qui compte, c'est pas ce qui nous vient naturellement, mais ce qu'on fait pour l'autre, même si ça va à l'encontre de ce qu'on est.
Sans notre conversation, la forêt plonge dans le silence. Où est passé l'ululement des grands-ducs? Où est passé le gémissement des épicéas noirs courbés sous le poids de l'hiver ?
Le silence est terrifiant. Pas parce que j'ai peur de ce qui se cache dessous, mais parce qu'il permet à mon esprit de vagabonder.
Les températures glaciales me meurtrissent d'un coup, comme l'absence de ma famille : violentes et cruelles, impitoyables.
On cohabite, les loups ne font pas de mal aux humains et on ne les touche pas. C'est notre pacte. Je le sais, mais quand un grognement s'élève dans la tempête, un souffle glacé s'engouffre dans mes muscles, plus puissant que le blizzard...
Le cycle de la vie n'a rien d'un cycle. C'est une ligne droite, avec des prédateurs à un bout et des proies à l'autre. Quand j'ai un fusil dans les mains, c'est facile de deviner à quelle catégorie j'appartiens.
Je suis un arc-en-ciel de courage et de peur, de tristesse et d'espoir, de vulnérabilité et d'intuition. Je suis la palette de couleur d'un peintre. Et maintenant, je me tiens debout en attendant la mort, en refusant de partir en courant, parce que je suis courageuse, et ce n'est pas parce qu'on a eu un peu peur pendant un moment que l'on doit toujours avoir peur...
On a tous du bon, et du mauvais en nous. Certains ont juste plus de l'un et moins de l'autre.