Le monde des vivants est resté bien à sa place,emmuré dans son silence, dans son absurdité, pataugeant dans son mépris.. Rien n'avait changé, toujours aussi vide qu'avant que je m'en éloigne.
Dans ce monde là, aucun bras, aucune main pour moi, pas même un regard de compassion. Juste la voix d'un homme en soutane, un homme sans bras lui aussi.
Comme elle était douce cette voix, chaleureuse et rassurante. Mais pour ramener la brebis égarée sur le droit chemin, il fallait bien plus que ces mots: Aide-toi et le ciel t'aidera, car c'est de là que viendra la lumière.
Je n'avais que faire de ces paroles d'évangile. La seule lumière que je voulais revoir était celle du jour. Était-ce trop demander ?
Et puis d'ailleurs ces demi vérité je ne les comprenais pas. Que pouvait-il y avoir de plus dans les cieux que ce que nous possédons déjà ? L'humanité, la mansuétude, la pitié même. Est-ce que tous ces mots ne sont là que pour agrémenter nos paroles? Ce monde avait-il les mains liées par des cordons divins, les paupières suturées par les ficelles de l'absurdité ?
Du ciel, rien n'est venu. C'est Gaby qui a pris sa place...
Qui avait bien pu la mettre sur ma route, alors que je l'avais délaissée elle aussi depuis longtemps ?
La Force. Oui, la Force, celle qui nous attire et nous unit les uns aux autres.
La Force, encore et toujours.
Ceux qui la refusent se trompent.
Ceux qui ne savent pas, un jour, sauront
Parce qu’il est des hommes qui n'atteindront jamais le bonheur,
Parce qu’il en est d’autres qui ne feront que l'entr’apercevoir,
Il n’est point de femme qui de temps ne possède
À faire du « Laisser-faire » une arme.
Parce qu’elles savent qu’il ne suffit pas de tuer le temps pour qu’il s’arrête.
Alors nul homme ne connaîtra le repos, sauf celui qui s’en détourne.