AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.22/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Angers , le 27/10/1992
Biographie :

Violaine Bruder est l’hôtesse de l’air et écrivaine.

Elle est l’auteure de la trilogie fantasy jeunesse "La prophétie de la terre des mondes", publiée aux éditions Sudarènes.

Son premier roman, "L’artéfact d’Hesmon", est paru en 2016, et le tome 2 de "Salamoéna, le pouvoir suprême" en 2018. Quant au dernier volume de la saga "La bataille des peuples", il est sorti en mars 2020.

Elle réside actuellement en Seine-et-Marne.

page Facebook : https://www.facebook.com/violaine.bruder2

Ajouter des informations
Bibliographie de Violaine Bruder   (3)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

La prophétie de la terre des mondes


Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Prologue :

Il y a un peu plus de mille ans, sous l’Ère que nous nommons « Première », naquit notre Monde dans l’harmonie la plus parfaite. La Terre se peupla de Nains – petits êtres robustes venus du Nord et artisans d’exception –, de Nâgas – Seigneurs des lacs et Maîtres des rivières – et d’Elfes – sages créatures de l’Ouest au talent inné pour la magie. Les derniers venus furent les Hommes, êtres du Sud, guerriers de qualité dont l’amour du pouvoir dépassait l’entendement.
Certains Hommes, nommés Dragons, se différenciaient des autres en raison d’un pouvoir exceptionnel qu’ils avaient reçu à leur naissance, un Pouvoir Divin qui leur octroyait la capacité de maîtriser les éléments de la Nature. De nombreuses légendes prétendent que ces Hommes avaient obtenu leurs pouvoirs des dragons, majestueuses créatures des temps anciens, lézards ailés, gardiens de toute vie terrestre. Aujourd’hui encore, nombreux sont ces Humains. Ils sont reconnaissables par le tatouage de dragon, entouré de deux éléments naturels, qu’ils portent sur l’épaule.
Peu après la race humaine, sont arrivés les Centaures, coursiers des plaines, amoureux du vent et de la liberté. C’est à partir de ce jour que l’on nomma notre Terre : « Terre des Mondes ».

Pendant cinq cents ans, chaque Seigneurie de chaque Peuple mena une existence paisible sur Terre, emplie d’échanges et de partages. Il fut même créé sous l’Ère Première un organe chargé de protéger l’harmonie dans le Monde et de défendre les intérêts de la Paix. Hommes, Elfes, Nâgas, Nains et Centaures décidèrent de se réunir en une assemblée qu’ils nommèrent Conseil Majeur. Cet organe s’imposait comme le protecteur et le conservateur de l’harmonie terrestre. Trois fois par mois se réunissaient dans la Cité d’Iris, le cœur de la Terre des Mondes, vingt Seigneurs élus par leur Peuple pour débattre sur le développement du monde. Pour donner au Conseil le moyen de protéger leur Terre, les Mages et les Prêtres les plus érudits de chaque Peuple combinèrent leurs pouvoirs et reçurent deux cadeaux des Dieux Primaires Créateurs de l’Univers : la Terre, le Feu, l’Air et l’Eau.
Ces cadeaux furent quatorze Pierres de Puissance contenues dans deux Artéfacts – deux Trophées : les sept premières composaient le Trophée de Clairvoyance et conféraient à l’utilisateur la capacité de lire les plans de ses ennemis, elles portaient en elles le pouvoir de l’Eau et de la Terre. Les sept autres composaient le Trophée de Destruction, fruit du Feu et de l’Air, et octroyaient une force d’arme colossale à quiconque s’en servait.
En guise de gardiens des Présents Divins, on désigna cinq Humains auxquels les Dieux octroyèrent des pouvoirs Dragon démesurés. Leur magie rivalisait avec celle des quatorze Pierres réunies. En langue ancienne ce pouvoir se nomme Salamoéna, ce qui signifie communément « Pouvoir Suprême ».

L’harmonie qui régna sur Terre pendant cinq cents ans aurait pu perdurer si le cœur des Humains n’était pas tant corrompu par le pouvoir. Au début de l’Ère Seconde, des tensions commencèrent à se créer entre les Hommes et les autres Peuples. Tous reprochaient aux Humains leur soif de conquête et leur amour pour la guerre. Les Pierres de Puissance ne cessaient d’attirer la convoitise des grands Rois de l’époque, qui pensaient en avoir besoin pour agrandir leurs Terres. Mais les Hommes ne sont pas les seuls à blâmer. Les Nains, pour leur part, commencèrent à mépriser les Elfes qu’ils accusaient de se prendre pour les seuls médiateurs de la Terre des Mondes et pour les êtres les plus nobles et les plus sages. Une dernière tension naquit entre Centaures et Nâgas, les premiers reprochant aux seconds leur manque d’intérêt pour les affaires de la Terre des Mondes, les seconds reprochant aux premiers leur manque de participation active durant les réunions du Conseil.
Les Nâgas et les Centaures furent d’ailleurs les premiers à se retirer de l’assemblée, lassés de participer à un Conseil dont l’autorité déclinait de jour en jour. Ils furent suivis de près par les Nains. Seuls les Elfes et les Hommes restèrent. Ce fut bien évidemment le commencement d’une sombre époque, qui perdurera jusqu’à nos jours.
Nombreux furent les Seigneurs Hommes qui comprirent que la puissance de la Terre des Mondes s’amenuisait au fil du temps. L’un d’entre eux, nommé Fendhur, fils de Trévor et Souverain du Royaume de Morner fut le premier à tenter l’inévitable. Il convainquit son frère, représentant de la race Humaine au Conseil, de dérober les deux Artéfacts Divins pour que le Royaume s’approprie leurs pouvoirs. Bien évidemment, il s’arrangea pour éliminer les détenteurs de Salamoéna, avant même que l’Assemblée de la Terre des Mondes ne comprît leurs intentions.
Par un odieux stratagème, Fendhur sépara les Cinq Dragons. Ainsi affaiblis, il parvint à les éliminer.

Ce furent les Elfes qui se rendirent compte les premiers de la folie des Hommes. Fen, Seigneur Elfique et membre du Conseil, tenta de prendre des mesures contre les traîtres. Mais il agit trop tard. Le mal planait déjà sur la Terre des Mondes, telle une obscurité grandissante dans la clarté de la paix, un orage de lances et d’épées prêt à éclater sur les Peuples libres du monde.
La tempête éclata bien vite. Les Pierres Divines furent réveillées, le pouvoir de la Création, qui avait jusqu’alors connu un sommeil profond, venait de se lever. Morner détenait la puissance ultime, ou du moins une partie de celle-ci car il arriva une chose à laquelle personne ne s’attendait. À l’heure de réveiller les Pierres de Vision, le Trophée resta endormi et le rituel échoua. Seul le pouvoir de Destruction avait été conféré à Fendhur et ses hommes. Ainsi leur Armée devint puissante mais à quel prix ? Il est impossible d’utiliser les pouvoirs d’un Trophée sans ceux de l’autre, au risque de bouleverser l’harmonie de la Nature en séparant l’Eau et la Terre de l’Air et du Feu.
Une malédiction ne tarda pas à frapper le Royaume de Morner pour le punir de son crime, transformant la totalité de ses habitants en bêtes. Toute trace d’humanité disparut de leurs âmes. Seules leur restaient la quête de la gloire et l’envie de régner sur le monde. Ils attaquèrent nombre de Royaumes libres, qu’ils conquirent sans difficultés, et détruisirent les derniers Dragons susceptibles de reconstituer le pouvoir de Salamoéna. Ils se vengèrent des Elfes qui les avaient empêchés de nuire à l’harmonie de la Terre des Mondes, éliminant avec haine une grande partie des nôtres.
La seule ombre dans leur tableau était que le Trophée de Clairvoyance restait définitivement éteint. Ils tentèrent à plusieurs reprises d’activer les Pierres de Vision, mais sans succès…
Jusqu’au jour où Tréyen Trémior, le fils de Fendhur, s’empara du Trophée de Clairvoyance pour l’éloigner de la folie de son père. Il traversa la Terre des Mondes pour trouver refuge dans le Royaume d’Hesmon, le seul Royaume humain capable de résister à la puissance de son géniteur.

Mais Fendhur ne tarda pas à découvrir le vol du dernier Trophée et la trahison de son fils. Morner déclara la guerre à Hesmon de façon immédiate et mit en marche ses plus puissantes Armées. Ce fut sans nul doute la plus grande bataille de toute l’Ère Seconde.
Elle s’acheva cinq ans plus tard lorsque le Roi d’Hesmon activa les Pierres de Vision, sa seule chance de repousser l’assaillant. À l’aide du Pouvoir de Clairvoyance et de ses alliés, Hesmon parvint à évincer Morner.
Mais en dépit de ses intentions louables, le Souverain hesmonnois fut puni à son tour pour avoir utilisé un seul Trophée. Une malédiction frappa son royaume, le réduisant à néant.

Il fut rebâti quelques siècles plus tard et devint un Empire, prospère et plein de richesses. Il reste d’ailleurs l’un des Pays les plus brillants de nos jours, sous l’Ère Troisième.
Quant à Morner, plus personne n’en entendit parler. Le Royaume était toujours debout, toujours maudit mais ne semblait plus représenter de menace.

Toutefois, la guerre avait eu de terribles conséquences et la vie ne redevint jamais ce qu’elle était auparavant. Les Elfes, massacrés par Fendhur, s’exilèrent de la Terre des Mondes ou s’isolèrent. Les Nains ne sortirent plus de leurs mines et les Nâgas ne quittèrent plus leurs lacs. Les Centaures se retirèrent à l’Est. Seuls les Royaumes des Hommes restèrent au centre de la Terre des Mondes.

C’est dans ce contexte que notre Terre entra dans l’Ère Troisième, et c’est ainsi qu’elle demeura longtemps, jusqu’à ce que l’Histoire ancienne fût oubliée et ne demeurât plus qu’un mythe.

Mais dans les Montagnes de Sévran, au Nord de la Terre des Mondes, je sens qu’une menace grandit de jour en jour. Il y a quelques années, Morner s’est réveillé, soucieux de reprendre ce qu’il possédait jadis pour reformer le pouvoir des deux Trophées et lever à jamais sa malédiction. Il a pour désir de devenir le Royaume le plus puissant et le plus vaste de tous les temps.

Mais il n’est pas le seul. Je sens grandir dans mon cœur un espoir, chaque jour une lueur brille devant mes yeux… Je sens grandir un autre pouvoir que celui des deux Artéfacts, un pouvoir éteint depuis des Ères entières, qui sera bientôt mis à l’œuvre et qui jouera un rôle décisif dans la survie de la Terre des Mondes. Salamoéna s’est aujourd’hui réveillé : le pouvoir qui pourrait nous sauver tous… »

Namiren Sérendelle

Commenter  J’apprécie          30
Violaine Bruder
— Gerremi, c’est toi ? Qu’est-ce que tu fais ?
— Rien, répondit-il en luttant pour masquer l’excitation de sa voix.
— Alors, pourquoi tu ouvres la porte ? Tu vas quelque part ?
Gerremi ne répondit pas. Il s’apprêtait à sortir lorsqu’il vit son ami se lever et enfiler une tunique.
— Je n’ai plus envie de dormir, je t’accompagne. Mais explique-moi d’abord ce que tu comptes faire.
— Nous n’avons pas toute la nuit, lâcha Gerremi, assez bas pour ne pas réveiller Hugues – s’il se réveillait, lui aussi, le jeune Dragon pouvait faire une croix sur la cache d’Erenor, sa maladresse les ferait repérer dès la sortie du dortoir – donc voilà à peu près ce qui s’est passé : hier, j’ai surpris Erenor qui quittait la chambre au beau milieu de la nuit. J’ai trouvé cela étrange et, comme je n’avais pas sommeil, je l’ai suivi jusqu’à une petite salle secrète. Il semblait étudier des pierres. Comme il m’a repéré et m’a signalé qu’il allait changer de pièce, je me suis mis en tête de le suivre, cette nuit, pour voir où il comptait s’installer, mais je pense que c’est raté.
Une lueur d’excitation s’alluma dans les yeux d’Enendel. Il attrapa une lanterne, le fourreau de son épée, qu’il noua autour de sa taille, et enfila un long manteau d’intérieur pour le dissimuler.
— Gerrem’, même si nous ne trouvons pas sa nouvelle salle, ce soir, il est peut-être intéressant de voir l’ancienne.
Gerremi acquiesça à contre cœur. Tout ce qu’il voulait, c’était retrouver Erenor et savoir ce qu’il préparait. Il maudit son ami en silence. Pourquoi fallait-il qu’Enendel soit encore à moitié éveillé à cette heure ? Il aurait cent fois préféré être seul.
Gerremi eut beaucoup de mal à retrouver la tenture. Il leur fallut quinze bonnes minutes de recherche – durant lesquelles ils durent redoubler d’ingéniosité pour se cacher des patrouilles de gardes –, pour parvenir au couloir désiré.
Lorsque le jeune homme ouvrit la porte dérobée, il découvrit, sans surprise, que la pièce avait été vidée. Elle n’était plus qu’un salon comme tant d’autres.
— Ça ne nous coûte rien d’essayer de fouiller la salle, observa Enendel, il a peut-être laissé quelques traces de ses expériences diaboliques.
Gerremi n’était pas du même avis mais il se retint de le lui faire remarquer. Erenor était un rôdeur, probablement un espion, il ne laisserait aucune trace de son passage.
Lorsqu’ils eurent fouillé tous les moindres recoins de la pièce, Gerremi se laissa tomber sur un divan.
— Enendel, il n’y a rien ici.
Mais le jeune Elfe ne voulait pas s’avouer vaincu. Il tâtait chaque pan de mur avec précaution, tout en y collant son oreille. Son ami l’interrogea du regard.
— Tu n’as jamais lu de romans d’espionnage ? demanda Enendel.
— Si, mais…
— Tu as donc déjà entendu parler des fausses cloisons qui dissimulent des passages secrets.
Gerremi soupira. Son ami avait, décidément, beaucoup d’espoir. Il s’apprêtait à lui faire remarquer qu’il doutait fort qu’un passage secret soit dissimulé dans cette pièce, lorsque le jeune Elfe poussa un cri de victoire.
— Viens-voir ! Ça sonne creux !
Gerremi colla son oreille contre la boiserie et, lorsque Enendel frappa dessus, il dut admettre qu’il avait raison. Les coups portés résonnaient en écho derrière. Un élan d’adrénaline chanta dans ses veines, son cœur se mit à battre à tout rompre.
— Excellent ! le félicita-t-il, tu m’impressionnes, Enendel. Maintenant, j’imagine qu’il faut trouver un mécanisme d’activation.
Cette tâche se révéla beaucoup plus ardue que la précédente. Ils essayèrent de tirer et de pousser tout ce qu’ils voyaient mais rien ne leur permit d’ouvrir le passage.
Gerremi se rappela alors avoir été frappé par un curieux détail lorsqu’il était entré dans la pièce, la nuit précédente. Le foyer de la cheminée avait été vidé pour y ranger un coffre… et les bûches reposaient sous la table.
Il jeta un coup d’œil rapide vers l’âtre. On y avait placé six bûchettes, prêtes à être allumées. Se pouvait-il que…
— Enendel ! Pousse les bûches et regarde dans la cheminée.
L’Elfe s’affaira et, après quelques minutes d’inspection, il désigna une dalle très légèrement surélevée. Il s’appuya dessus, tandis que Gerremi poussait la cloison creuse.
Le jeune Dragon poussa un petit cri de victoire lorsqu’il nota que le panneau pivotait sur lui-même.
— On est bons ! s’enthousiasma Enendel, mais je ne vais pas pouvoir rester comme ça indéfiniment, il faut trouver un objet pour maintenir cette dalle enfoncée. Les bûches ne pèsent pas assez lourd.
— Je sais ! Suis-moi.
Lorsque Enendel retira ses mains de la dalle, le panneau émit un grincement et se referma. L’Elfe se hâta de suivre son ami hors de la salle.
Le jeune Dragon désigna un petit arbre en pot placé dans la niche adjacente à celle de la Déesse Mériase.
— Aide-moi à le porter, on va l’allonger dans la cheminée.
Cette manipulation était si délicate, qu’ils s’y reprirent une dizaine de fois. Heureusement, aucune patrouille de gardes ne vint les déranger dans leurs opérations.
Le passage secret menait à un escalier de pierre aux marches couvertes de moisissures et de toiles d’araignées. Enendel s’y engagea en premier, suivi de près par Gerremi.
« Personne ne doit jamais venir ici. C’est si mal entretenu », songea le jeune Dragon tout en prenant soin de ne pas glisser.
L’escalier était long et sinueux. Gerremi frissonna. Son imagination fertile commençait à lui jouer des tours. Il avait l’impression qu’Erenor les attendait à chaque tournant. Fort heureusement, aucun obstacle ne vint perturber leur descente.
Lorsqu’ils arrivèrent en bas des marches, Gerremi fut littéralement cloué sur place. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était longue d’une centaine de mètres et remplie d’étagères vides. Une ancienne bibliothèque, de toute évidence. Une odeur de poussière humide flottait dans l’air glacial. Pris à la gorge, le jeune homme retint une quinte de toux.
Enendel tendit la lanterne à son ami et, tout en veillant à rester dans la lumière, il progressa lentement vers le fond de la pièce. Sa main était crispée sur la poignée de son épée.
La seule issue était une porte à double-battants, au bois mangé par la mousse. Elle donnait accès à un petit laboratoire rempli d’étagères sur lesquelles s’étalaient des ingrédients alchimiques, des herbes médicinales et une vaste collection de pierres.
Après s’être assuré que la pièce était vide, Gerremi s’approcha des rayonnages, fasciné par les cristaux, mais il fut déçu de constater qu’ils étaient tous ordinaires.
Lorsque Enendel huma l’odeur de miel qui se dégageait de la marmite placée dans la cheminée, son ventre se mit à grogner bruyamment.
— Oh, ce ventre maudit…, râla-t-il.
Gerremi soupira. Si, selon Erenor, il était un très mauvais espion, que dire d’Enendel ?
Le jeune Elfe maudit son ventre une fois de plus et se dirigea vers une penderie.
Gerremi préféra s’intéresser à une table placée au fond de la pièce. Elle présentait une large collection de livres écrits dans une langue runique qu’il ne connaissait pas mais qu’Erenor devait maîtriser à la perfection.
Son attention se porta sur un carré de tissu bleu, brodé d’un cygne argenté. Un symbole qui ne lui était pas inconnu. Gerremi se mit à fouiller sa mémoire à la recherche de cet emblème mais il était incapable de se rappeler où il l’avait aperçu. Il rangea ce mystérieux dessin dans un coin de sa tête et s’intéressa à un carnet à la couverture de cuir noir, caché sous un amas de feuilles vierges.
Le cœur de Gerremi se mit à battre la chamade lorsqu’il reconnut l’écriture légère et rapide d’Erenor. La première page portait la date du 15ème jour de Greana.
— Enendel ! viens voir !
L’Elfe accourut aussitôt.
Le 15ème de Greana :
J’ai l’impression que jamais je ne réussirai. C’est une tâche si dure… Comment se confronter à son passé ? Pourquoi cette tâche m’incombe-t-elle ? Je n’ai que vingt et un ans…
— Tiens-donc ! s’étonna Enendel, lui qui prétendait en avoir dix-huit. Je savais bien qu’il n’était pas net. Il nous ment depuis le début.
Commenter  J’apprécie          00
Violaine Bruder
Le cœur de Gerremi bondit dans sa poitrine lorsqu’il reconnut la devanture bleue de la boutique, en plein cœur d’une ruelle attenante à la place des halles. En guise de décoration, les propriétaires avaient installé d’étranges guirlandes, composées de fioles de potion, tout autour de la porte d’entrée et des fenêtres. Lorsque le soleil se cachait, les flacons se mettaient à luire de différentes couleurs.
— Mme Otrava s’occupe de la boutique, leur apprit Marta, c’est une femme d’une gentillesse exceptionnelle. Elle connaît beaucoup de choses. Je suis persuadée qu’elle va vous plaire.
Gerremi grimaça. Si leur guide avait été mise au courant pour sa vision, elle aurait eu un tout autre discours.
— Oui, je suis persuadé que je vais l’adorer, maugréa Hugues.
L’intérieur de la boutique était à l’image de la façade : simple et fonctionnel. Des étagères présentant des extraits d’animaux en bocaux ou diverses fioles de potions, s’étalaient le long des murs. Elles alternaient avec des tonneaux remplis de poudres, d’épices, d’herbes et de champignons. Au milieu de la pièce, la gérante avait installé quatre bacs surmontés d’une pancarte indiquant : Herbes des Terres de Rovan, promotion spéciale. Au fond, à côté du comptoir, Gerremi remarqua deux portes. L’une devait mener aux appartements du couple, l’autre était, sans aucun doute, le laboratoire de sa vision.
Une trentaine de clients évoluaient dans la pièce. Ils se massaient autour des récipients contenant les herbes de Rovan ou se servaient allègrement dans les tonneaux laissés à leur disposition. Le commerce des Otrava était, visiblement, très florissant.
Le cœur de Gerremi s’emballa de plus belle lorsqu’une femme aux cheveux bruns, attachés en chignon, s’avança vers eux.
— Marta ! s’exclama-t-elle en lui serrant chaleureusement la main, comment vas-tu ? Tu viens pour la corporation ?
— Non, Alana, je venais faire découvrir ta boutique à deux de mes confrères. M. Hugues Pât et Mademoiselle Alissa Léyza et peut-être à un troisième adhérent – elle adressa un sourire à Gerremi.
Lorsque le regard de l’Alchimiste croisa celui du jeune homme, une lueur de panique s’alluma dans ses yeux marron. Elle porta une main instinctive à sa taille – où le Dragon devina qu’elle devait cacher une dague –, puis, jugeant son geste inapproprié, elle la reporta sur le rebord d’un tonneau.
Commenter  J’apprécie          00
Lorsque Gerremi monta se coucher, le souvenir de sa vision l’assaillit de nouveau. Il en ignorait la raison mais il avait l’impression que quelque chose d’anormal était sur le point de se produire. Cette pensée le tourmenta tant, qu’il décida de dormir avec le fourreau d’Edrasmée à ses côtés. Il savait que c’était ridicule mais la présence de l’épée le rassurait.
Il ne sombra que très tard dans un sommeil agité. Il rêva qu’il se promenait au beau milieu d’une forêt inquiétante. Les rares rayons de lune filtrant à travers le feuillage des arbres créaient des ombres étranges tout autour de lui.
Le chemin sur lequel Gerremi se trouvait était à l’abandon, recouvert de végétaux et de ronces.
Soudain, son corps fut parcouru de frissons. Une douleur fulgurante lui arracha l’épaule droite. Aveuglé par le mal, il se prit les pieds dans une racine et atterrit lourdement sur le sol.
Quand Gerremi se releva, son sang se glaça dans ses veines. Il était réveillé… mais pas du tout à l’endroit où il aurait dû être. Il était en plein cœur d’une forêt plongée dans les ténèbres de la nuit. Exactement comme dans son rêve.
Le jeune homme, incrédule, regarda frénétiquement autour de lui. Les arbres qui l’entouraient semblaient le pointer de leurs branches menaçantes, comme s’ils se moquaient de sa présence incongrue. Comment avait-il pu quitter son lit et atterrir ici ? C’était insensé !
— Calme-toi, ce n’est qu’un cauchemar, tenta-t-il de se rassurer, tout sera bientôt terminé et tu te retrouveras dans ta chambre.
L’ululement d’une chouette le fit sursauter. Son pied gauche se prit dans une crevasse et il bascula en arrière. Il poussa un cri lorsque son séant heurta violemment le sol.
Une rivière de sueur froide lui coula dans le dos. La douleur était trop réelle pour appartenir à un songe. Non, son cauchemar n’était pas près de se terminer…
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Violaine Bruder (7)Voir plus

Quiz Voir plus

Pluriel de quelques mots composés (2e)

Les carottes sont crues

des épluche-légume
des épluches-légume
des épluche-légumes
des épluches-légumes

12 questions
73 lecteurs ont répondu
Thèmes : vocabulaire , orthographe , Accords , pluriel , noms , motsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}