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Critiques de Violeta Lăcătușu (8)
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Simurgul

Je viens de finir cette merveilleuse lecture du Simurgh, roman dédié à Hermès Trismégiste.



La couverture représente une peinture lumineuse réalisée par l’autrice elle-même. C’est un roman féministe dont la seconde partie (cf. p. 168) porte sur la période de « transition » en Roumanie (c’est-à-dire sur les années qui ont suivi la révolution de 1989 et qui ont permis le passage à une économie de marché libre). L’action principale commence en 1988 (cf. p. 133) de sorte que nous vivons avec ces nombreuses femmes, amies et connaissances de Codrina, aussi les dernières années de communisme.



De beaux passages philosophiques au service notamment du thème principal, la solitude de l’artiste qui ne saurait se contenter de sa vie sociale et qui, à l’instar de Codrina Spineanu est souvent un être hypersensible. Mais aussi un beau passage explicitement érotique (Codrina aime Mircea Dorian d’un amour pur et unique), pages 137 à 139, où une pudeur élégante cohabite avec une ardente et vibrante passion.



Parmi les éléments autobiographiques que la romancière, et peintre elle-même, glisse dans son récit, on trouve la ville de Roman, personnage à part entière, avec son très beau parc (p. 97-99) évoqué avec un panache et une verve magnifiques.



En toile de fond musicale, la romancière propose (p. 195) du Berlioz : la Symphonie fantastique.



Plusieurs passages évoquent le légendaire Simurgh présent aussi chez Jorge Luis Borges (p. 256).



Dans sa postface Cristian Livescu, critique littéraire ayant notamment écrit sur Ion Pillat, compare, à juste titre, Violeta Lăcătușu, à de grands noms de la littérature roumaine comme Garabet Ibraileanu, Cezar Petrescu ou Max Blecher (cf. page 329).



Je termine en vous précisant que le disque Mullova-Järvi d’Arvo Pärt a merveilleusement accompagné une partie de ma lecture du Simurgh. J’ai découvert ce compositeur grâce à un autre portrait féminin remarquable, celui de Félicité, héroïne du film éponyme d’Alain Gomis.
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Daria

Je ne peux que reprendre ici mon billet publié sous l'édition originale le 18/10/2017 :



Je sors du cinéma où je viens de voir le dernier film de Tonie Marshall, « Numéro Une » où la sublime Emmanuelle Devos incarne une femme à la fois fragile et victorieuse. La condition féminine a encore des combats à mener avant que la parité soit réellement atteinte, malgré le final optimiste (bien plus que d'habitude chez la réalisatrice que je suis depuis ces débuts et que j'apprécie tout particulièrement).



Daria, ressemble à cette première femme à la tête d'une entreprise du CAC 40 (après un détour par les arcanes du pouvoir politique, économique et des cercles d'influence). Elle est styliste, la meilleure dans son domaine, mais sa vie est loin d'être un long fleuve tranquille, et l'écrivaine, sa créatrice, est une peintre (au propre comme au figuré) généreuse, mais surtout érudite (remarquable érudition aussi dans les dialogues de « Numero Une »).



Elle invoque des grands classiques de la littérature universelle (Horace, Ovide) mais surtout de la littérature roumaine qu'elle a enseignée : Nicolae Filimon, pour n'en citer qu'un seul. Prénom d'origine perse, dérivé de Darius, Daria est aussi une série télévisée que je ne connais hélas pas, mais dont je n’exclue pas une éventuelle parenté avec le roman de Violeta ("Violette") Lăcătușu. Avec une habilité rare, la romancière insère même des évocations d'histoires vraies, mais je n'ai (à ce stade tout du moins) pas le droit de tout vous dévoiler.



Si l'amour (de préférence partagé) et la réussite sont les maîtres mots de ce roman, la lucidité et la maturité de style sont les qualités indéniables de cette « Numéro Une » roumaine , dont le prénom renvoie dans l'original, à l'acceptation du don, de l'offrande (dar, ia !). Dans l'attente de la version française de DARIA, allez voir le film de Tonie Marshall.
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Daria

Je sors du cinéma où je viens de voir le dernier film de Tonie Marshall, « Numéro Une » où la sublime Emmanuelle Devos incarne une femme à la fois fragile et victorieuse. La condition féminine a encore des combats à mener avant que la parité soit réellement atteinte, malgré le final optimiste (bien plus que d'habitude chez la réalisatrice que je suis depuis ces débuts et que j'apprécie tout particulièrement).

Daria, ressemble à cette première femme à la tête d'une entreprise du CAC 40 (après un détour par les arcanes du pouvoir politique, économique et des cercles d'influence). Elle est styliste, la meilleure dans son domaine, mais sa vie est loin d'être un long fleuve tranquille, et l'écrivaine, sa créatrice, est une peintre (au propre comme au figuré) généreuse, mais surtout érudite (remarquable érudition aussi dans les dialogues de « Numero Une »).

Elle invoque des grands classiques de la littérature universelle (Horace, Ovide) mais surtout de la littérature roumaine qu'elle a enseignée : Nicolae Filimon, pour n'en citer qu'un seul. Prénom d'origine perse, dérivé de Darius, Daria est aussi une série télévisée que je ne connais hélas pas, mais dont je n’exclue pas une éventuelle parenté avec le roman de Violeta ("Violette") Lăcătușu. Avec une habilité rare, la romancière insère même des évocations d'histoires vraies, mais je n'ai (à ce stade tout du moins) pas le droit de tout vous dévoiler.

Si l'amour (de préférence partagé) et la réussite sont les maîtres mots de ce roman, la lucidité et la maturité de style sont les qualités indéniables de cette « Numéro Une » roumaine , dont le prénom renvoie dans l'original, à l'acceptation du don, de l'offrande (dar, ia !). Dans l'attente de la version française de DARIA, allez voir le film de Tonie Marshall.
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Daria

Tandarica nous apprend dans son billet que Daria signifie"acceptation du don". Ce titre correspond totalement au contexte de ma lecture puisque ce livre est le don particulier et touchant de la traductrice de ce roman... L'histoire s'articule autour de Daria,jeune femme pour laquelle tout semble sourire puisqu'elle brille par sa beauté et sa réussite dans le mode de la création. Pourtant elle cache une enfance bien plus dure qu'il n'y paraît et un chagrin d'amour qu'elle n'a pas pu dépasser. Tout un petit monde gravite autour d'elle,dont certaines personnes ambitieuses,envieuses et même haineuses. L'enchevêtrement de l'histoire de tous ces personnages permet de rappeler l'Histoire de la Roumanie avec ses blessures, mais aussi une Roumanie moderne , désireuse de reconnaissance et d'intégration européenne.

J'avoue ne pas avoir réussi à m'approprier ce roman car j'y ai trouvé des ruptures de style assez étonnantes mais surtout, j'ai eu le sentiment que sous prétexte d'une histoire l'auteure a surtout voulu passer un message très fort concernant la quête existentielle . Pour cela elle fait référence à tout l'éventail des "sciences" ésotériques ce qui a mis en alerte mon sens critique certainement de trop en m'empêchant d'adhérer sans arrière pensée à l'histoire. Cela me contrarie car j'aurais vraiment voulu être à la hauteur de ce don...j'en garde,la douceur et la sensibilité de la traductrice.
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Daria

Un roman troublant dans lequel l'amour est perdu parmi les problèmes quotidiens. J'ai été impressionné par la multitude et la diversité des personnages, par la manière dont l'auteur parvient à décrire à la fois la société et l'âme humaine.
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Daria

Daria ou la vie d'une jeune entrepreneuse roumaine, moderne, naïve, bourrée d'amis mais qui ne s'est jamais remise de la trahison de son premier amour.

Pourra-t'elle retrouver l'amour et faire à nouveau confiance ?

Cela se passe dans la Roumanie d'aujourd'hui post -communiste et qui en garde encore les stigmates.

Le style narratif est très centré sur les dialogues où les opinions de chaque personnage se développent, s'argumentent et se débattent.

Violeta Lacatusu a reçu le prix de l'Union des écrivains roumains pour ce roman.

Même si parfois le vocabulaire peut être un peu pompeux, l'histoire est plaisante à lire et la Roumanie décrite, dans cette nouvelle Europe, est très intéressante.

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Daria

Merci à Tandarica de permettre de découvrir cette autrice passionnante. Daria est un roman "total", dans le sens où il embrasse aussi bien le récit que l'intrigue, le théâtre (nombreux chapitres très dialogués), le roman historique et la poésie. Même certains dessins apparaissent dans des pages de journaux intimes. dessins qui m'ont particulièrement touchés d'ailleurs par leur simplicité et leur universalité. Raconter ? Non, lisez. C'est difficilement racontable. Daria est le nom de l'héroïne qui parcourt le monde contemporain (et l'histoire) au coeur d'une Roumanie moderne, humaine et donc contradictoire. Le ton va du dialogue familial acerbe, aux récits plus sociologiques (la scène d'ouverture est très forte), en passant par la quête spiritualo-mystique, le tout fortement compliqué soit par des résurgences de lourds passifs familiaux (ou historiques ou les deux) ; soit par une intrigue économico-manipulatoire. Bref, on passe très vite du grenier à la cave, la parole étant donné à d'autres personnages les portraits ne sont jamais partisans, mais toujours partagés. Au détour du roman et de ses nombreuses ramifications, les thèmes de la communauté Tzigane, de la maladie, de l'acceptation d'un enfant différent, sont abordés. C'est foisonnant, parfois posé, parfois très très rapide. Je me suis un peu perdu parfois mais sans doute du au mode de lecture que j'ai expérimenté (c'est mon premier roman lu sur tablette il y a un début à tout). Je me dis qu'il y a beaucoup beaucoup de talents à découvrir en Roumanie et que sans traduction à la (H)auteur, nous n'en profiterions pas. L'opportunité est là, alors n'hésitez pas, sautez sur l'occasion.
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Daria

Daria est une créatrice de mode à succès qui, meurtrie par un échec amoureux, se consacre exclusivement à ses modèles. Elle fait preuve à l’égard de ses collaborateurs, d’une extrême générosité. Lui en a-t-on pour autant de la reconnaissance ? Pas le moins du monde. On prend pour faiblesse ce qui est bonté. Et on la gruge. On la vole. On dresse des embûches sur sa route. On complote dans l’ombre pour se substituer à elle. C’est un tableau sans complaisance que l’auteure nous dresse des travers de tous ces personnages qui s’agitent devant nous et interagissent entre eux. Pour la plupart, et selon les cas, autocentrés, avides, narcissiques, préoccupés de l’effet qu’ils produisent sur autrui ou imbus d’eux-mêmes, ils poursuivent obstinément des objectifs chimériques ou superficiels.

Le récit est fluide. Les péripéties s’enchaînent avec aisance. On se laisse porter avec plaisir de chapitre en chapitre. C’est pourquoi je me suis d’autant plus senti, pour ma part, parfois déstabilisé par les ruptures de rythme et de propos qui viennent de temps à autre le casser.



Ainsi, par exemple, de ce long chapitre consacré à tout un exposé ésotérico-philosophique, mis dans la bouche de Daria. Que vient-il faire là ? Notre héroïne regrette parfois que sa vie soit parquée dans des limites strictement professionnelles. Elle veut, elle mérite autre chose. Et elle s’efforce de se tourner alors vers des valeurs « supérieures ». Sauf que celles qu’elle tente d’adopter là, et c’est sans doute ce que l’auteure a voulu nous faire toucher du doigt, ne sont pas celles qui lui correspondent à elle. D’où le discours pompeux et amphigourique qu’elle fait tenir à Daria. Il fleure l’artificiel à plein nez. Et il lui faudra trouver ses solutions ailleurs.



Ainsi aussi de l’extrait, fort long, du journal maternel qui opère une remontée dans le temps, de génération en génération. Sans doute éclaire-t-il en partie la personnalité de Daria, mais on en ressort un peu étourdi. On a le sentiment d’un travail préparatoire à l’écriture du roman qui aurait été arbitrairement plaqué là pour n’être pas perdu. Et on ne peut s’empêcher de se dire qu’il y aurait eu là largement matière à un autre récit. Ample. Dont on regrette d’être finalement privé.



Ainsi encore de l’interminable conversation entre personnages, tout à la fin de l’ouvrage, sur la Roumanie, son avenir et sa place dans l’Europe. Elle est certes passionnante. Elle nous offre des aperçus fort intéressants sur la façon dont les Roumains se perçoivent, mais a-t-elle vraiment sa place dans ce récit dont elle vient ébrécher le flux ?



Les « réserves » que j’émets là sont bien entendu toutes personnelles. Elles n’engagent que moi et ne prétendent en rien avoir valeur universelle. Il est vrai que, je l’avoue, lorsque je m’immerge dans un ouvrage, j’apprécie, pour ma part, d’être porté de bout en bout sans « parasites ». Mais, cela étant, j’ai malgré tout pris infiniment de plaisir à la lecture de cet ouvrage sur lequel je remercie Gabrielle Danoux d’avoir attiré mon attention.
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