Virgile Elias Gehrig

Petites phrases qui font mouche ou qui tombent à l'eau, ces fragments de souffrances et de joies voyagent à travers l'esprit lucide et fou d'un homme qui écrit, hors des circuits en cul-de-sac d'une société qui noient le désir sous le plaisir insensé. Trop sérieux pour dire le rire ? Sans doute. Trop affirmatif pour les méandres d'une quête de sens ? Peut-être. Trop parsemés, au coeur de sa lucidité, de lieux communs? Hélas. Mais, à n'en pas douter, ça bouscule, ça pose la question obsédante d'écrire, ça élève le débat vers des sommets, l'amour et la mort, le Christ et la poésie, ces cimes si floutées par le vulgaire divertissement d'un monde qui prend pour du bonheur l'agitement frénétique et mécanisé des marionnettes que nous devenons quand la pensée se sclérose.

Je suis entrée dans ce livre comme on entre dans un roman. Je me suis aperçue bien vite que, oui, c’était bien un roman mettant en scène un couple et ses problèmes, mais que c’était surtout le prétexte qu’a choisi l’auteur pour nous parler de sujets qui l’intéressent. Dans un premier temps, il situe l’action dans une région qu’il décrit si bien qu’on la reconnaît à ses montagnes, à son fleuve et à ses chalets. On se trouve ensuite dans un pays du Proche-Orient. On y découvre un monastère dans lequel vivra quelque temps le personnage principal qui ira jusqu’à changer de nom pour changer de vie. Il m’a fallu un peu de patience pour suivre l’auteur dans ces petits chemins de traverse, mais j’ai apprécié ce livre qui est beaucoup plus qu’un roman. G