Viviane Amina Yagi

Eh bien, il y a de la violence, de la trahison, et on avale beaucoup dans les Contes du Soudan (très orientaux arabes) ! Les têtes sont coupées pour moins que rien ; la richesse est une valeur primordiale, la ruse aussi ; les filles, belles et jeunes évidemment, sont données en épouse par les pères ; les esclaves obéissent. Mais les histoires sont assez variées (un joli conte sur l'amitié, une histoire morale sur la charité, des ogresses, des ghuls, des sorts qui transforment, des fils et filles de sultan, des histoires de famille, l'évocation du dieu du coran...), superbement illustrées (comme le montre la couverture) par une dessinatrice soudanaise, et les notes de bas de page sur certains mots culturellement intéressantes.

Un grand merci à l'opération Masse Critique et aux éditions du Jasmin pour cette parenthèse enchanteresse. Ces contes m'ont rappelé mon enfance, j'ai passé un très bon moment avec ce livre et les dessins qui illustrent les histoires sont justes sublimes.

Si vous voulez partir en voyage sans quitter votre chaise, empruntez la voie des Contes du Soudan de Viviane Amina Yagi. Pour animer davantage votre soirée au coin du feu, laissez-vous bercer par le son de la darbouka, la voix du conteur fera le reste.Ainsi, vous rendez hommage à ce livre dont le rendu sera tellement plus vivant.

Je n'ai jamais rien lu de semblable à ces Contes du Soudan. Viviane Amina Yagi a recueillis et traduits en français quatorze histoires orientales étonnantes, aux atmosphères étrange et hypnotiques, nous faisant découvrir des vies aussi hétéroclites les unes que les autres.

Au milieu d'histoires d'amour peu romanesques ( les trois derniers contes, faisant exception, sont fabuleux), d'amitiés profondes (Le Fils du Sultan revendique joliment ce sujet), et de quêtes du bonheur, ce qui ressort surtout de ces contes c'est la violence qui y est largement abordée et de nombreuses manières différentes. Cela m'a rebutée car je m'attendais à plus de merveilles, de magnificence. Les morales ne sont pas clairement énoncées, elles résultent d'une logique de l'histoire entendue/lue, elles sont sous-entendues.

Le point positif de ce livre, c'est qu'en le lisant j'ai vraiment eue cette impression d'être face à ces deux femmes, Umm Jaafar et Sitt Nafisa, qui sont l'origine de ces histoires, et qu'il m'était conté de vive voix.



Quant aux illustrations de Amel Bashir, elles sont tout simplement superbes et correspondent tout à fait à l'esprit de ces contes soudanais. A quand sa participation à une réédition des contes des Mille et Une Nuit ?
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