Résumé du livre :
Capturé par l'armée russe durant la Seconde Guerre mondiale, accusé d'être un « espion du Vatican », Walter J. Ciszek, prêtre jésuite américain, a passé vingt-trois ans dans les prisons soviétiques et les camps de travail de Sibérie entre 1940 et 1963.
Parution aux EdB en avril 2010
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Le corps à beau être prisonnier, rien ne peut détruire la liberté humaine, la liberté de l'âme et la liberté de l'esprit et de la volonté. Il s'agit des plus nobles facultés de l'homme [...].
Quand on m'avait mis dans cette cellule (9m x 9m) au petit matin, il y avait déjà cinq personnes; à la tombée de la nuit, nous étions plus d'une centaine à nous y entasser.
Il existe des mouvements intimes de l'âme plus profonds que les paroles qui les décrivent, et, pourtant, ils sont plus puissants que toute raison.
Si nous arrivions à survivre dans de telles conditions, c'est bien en raison de l'opiniâtreté et de la puissance qu'a l'homme, de par sa volonté, d'aller au-delà de ce que son corps peut endurer, ce qui rend gloire à cette création de Dieu qu'est le corps humain. Aucune machine conçue par l'homme n'aurait pu résister, jour après jour, face aux affres constantes du châtiment de ce labeur qui nous était imposé, dans les conditions météorologiques les plus extrêmes que le corps humain puisse endurer, dans les camps de travaux forcés du fin fond de la Sibérie.
C'est une chose terrible que cette poussée de l'ego qui gâche le meilleur de ce que nous pouvons accomplir, soi-disant pour les meilleurs motifs du monde.
L'âme simple qui, chaque matin, fait l'offrande de "toutes les prières, les travaux, les joies et les souffrances de la journée" et qui met en oeuvre sa prière en accueillant inconditionnellement et avec amour, tout ce que va lui offrir ce jour comme si sa situation était véritablement offerte par Dieu, cette âme a su percevoir avec une foi presque enfantine la vérité profonde sur la volonté de Dieu.
L'un des objectifs était de maintenir une sorte de climat psychologique conflictuel en permanence, une forme de harcèlement et d'intimidation, un rappel très peu délicat que ces dangereux individus qui sont des ennemis du peuple soviétique, à savoir les prêtres, sont constamment placés sous la surveillance la plus étroite.
Les personnes qui quittent un camp de prisonniers ne sont pas vraiment libres ; à la place du passeport émis pour chaque citoyen soviétique, les anciens prisonniers ont droit à ce que l’on appelle un « document de libération », qui est en réalité un certificat indiquant que vous avez achevé votre peine. Il convient ici de faire une distinction. Un prisonnier peut être entièrement réhabilité et libéré, ou bien seulement partiellement, ce qui était mon cas.
[...] chaque jour écoulé, ils le savaient très bien, était un jour qui les rapprochait de la mort dans cette longue marche de la vie.
L'homme recherche ce qui peut préserver son sens de la dignité et de la valeur. Parfois même, dans les conditions terribles des camps, nous pouvions avoir la satisfaction de nous dire que nous avions survécu au système un jour de plus.