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Citation de ThibaultMarconnet


Bayard sommeillait, à présent. Lorsqu’elle (Narcissa Benbow) s’en aperçut, elle se rendit compte en même temps qu’elle ne savait plus au juste quand elle avait cessé de lire. Assise sur sa chaise, le livre ouvert sur ses genoux, à une page où les mots n’avaient pas éveillé le moindre écho dans son esprit, elle regardait le calme visage du dormeur. Il était de nouveau comme un masque de bronze, purifié par la maladie de sa violence impulsive, bien qu’il y transparût encore une violence latente et seulement un peu apaisée… Elle détourna les yeux, ses mains toujours étendues, immobiles, sur la page du livre ouvert, regardant vaguement par la fenêtre. Les rideaux pendaient sans mouvement. Sur la branche qui passait devant la fenêtre, les feuilles demeuraient inertes sous la caresse intermittente du soleil. Elle-même, assise sans vie, l’étoffe de son corsage à peine soulevée par son imperceptible respiration, se disait qu’il n’existerait de paix pour elle que dans un monde où il n’y aurait aucun homme.

(p. 308)
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