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Citation de ThibaultMarconnet


Alors Boon courut. Le garçon entrevit la lueur de la lame qu’il avait à la main, il le vit bondir parmi les chiens, les bousculer, les écarter à coups de pied tout en courant, enfourcher lui-même l’ours comme il avait fait de la mule, ses jambes étreignant le ventre de la bête, son bras gauche sous la gorge de l’animal, à l’endroit où Lion était rivé, puis l’éclat du couteau quand il se leva et retomba.
Il ne retomba qu’une seule fois. Pendant un instant, ils ressemblèrent presque à un groupe sculpté, les chiens qui n’avaient pas lâché prise, l’ours, l’homme à califourchon sur son dos, tournant et retournant la lame profondément enfoncée. Puis ils s’écroulèrent, basculant en arrière par le poids de Boon, Boon en dessous. Ce fut le dos de l’ours qui reparut le premier, mais aussitôt Boon fut de nouveau sur lui à califourchon. Il n’avait pas lâché le couteau et, de nouveau, le gamin perçut le mouvement presque imperceptible de son bras et de son épaule élargissant et fouillant la blessure ; puis l’ours se mit debout, tout droit, soulevant avec lui l’homme et le chien ; il se retourna, fit deux ou trois pas vers le bois, sur ses pieds de derrière, comme un homme en marche, et s’effondra d’un bloc. (…) Il tomba tout d’une pièce comme un arbre, si bien que tous trois, l’homme, le chien et l’ours, eurent l’air de s’abattre à la fois.

("L’Ours", p. 203-204)
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