Je suis un vieux propriétaire de cinéma de cinquante-huit ans sans cinéma, pourtant lorsque je m'assois au milieu des sièges vides, mes souvenirs me comblent. Adossée aux coussins à rayures vertes, elle me sourit, il étale ses plans sur le sol. Mes vêtements trempés sèchent sur le pare-feu devant la cheminée, le bonheur est là, en dépit de la mort et de la guerre. Le destin a fait de moi le fantôme d'un interlude : c'est ce que de temps à autre je dis en ville, tâchant de leur expliquer.