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3.5/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Guinée
Né(e) à : Kankan , 1944
Mort(e) à : Conakry , le 09/02/1997
Biographie :

Williams Sassine (né en 1944 à Kankan en Guinée, mort le 9 février 1997 à Conakry) est un écrivain guinéen francophone.

Il est fait Chevalier des Arts et des Lettres en 1983 et Officier des Arts et des Lettres en 1993. Un prix littéraire Williams-Sassine, soutenu par la Coopération belge au développement, récompense des nouvelles francophones d'origine africaine.

Son écriture est marquée par le sentiment de solitude et de marginalité, par le métissage (vécu dans la douleur) et par l'errance. Malgré des thèmes durs, elle emprunte volontiers la voie de l'humour.



Source : Wikipédia
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Williams Sassine
On n'écrit pas pour dire, on écrit pour cacher.
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Le grain de poussière que je ramasse chaque jour m’a aidé, mieux que tous mes ressentiments, à sortir de mon enfer ; et si Dieu existe, je sais à présent que sa première volonté n’est pas de me le faire chercher – lui il saura toujours où et quand nous atteindre – mais d’apprendre à nous rendre utiles dans la plus petite de nos actions quotidiennes.
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Lorsque j’étais tout petit, je prenais parfois une chaussure et je lui causais : « Chaussure, tu es condamnée à porter le poids de ma grosse grand-mère dans la boue, les saletés, la chaleur du jour… regarde comment ton cuir est partout déchiré. Pourquoi ne pleures-tu jamais ? » Et je pleurais pour elle ; après, j’allais voir la vieille boîte de cirage et je lui disais, à elle aussi : Tu es condamné, petit cirage, à donner la beauté aux autres, sans jamais rien recevoir en échange. Pourquoi te laisses-tu toujours sacrifier sans jamais protester ? »
Et je m’entretenais ainsi avec tous les objets de la maison et m’attristais à les voir condamnés pour toujours à des tâches ingrates ; je les insultais souvent et me révoltais contre leur patience, leur résignation ; et un jour, n’y tenant plus, j’ai voulu les sauver : alors je volai et cachai les plus petits d’entre eux, même les mouchoirs ; mais ma grand-mère me surprit ; je me rappelle encore cette gifle.
Je n’abandonnai pas ma folie pour autant, je changeai de tactique. Lorsqu’elle dormait, je me levais et reprenais une autre chaussure : « Chaussure, ton ami cirage te salue ; il me charge de voir si tu n’as rien et si tu as besoin de lui ; je crois qu’il veut t’épouser… Alors, vois-tu que tu n’es pas seule ? » Et je courrais de l’un à l’autre jusqu’à m’assurer qu’il existait entre eux tous de mystérieux liens d’amour et de camaraderie. J’étais heureux de partager leur secrète intimité.
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François s’est traîné jusqu’à nous pour nous regarder travailler ; pendant que j’écris, je l’entends dire à Fati que la vie est belle et que si tous les hommes le savaient, la terre serait un paradis.
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"Mes neveux" m'ont demandé de prier souvent, et qu'Allah m'aiderait. Je leur répondis que j'attendais de connaître Allah. Alors le plus âgé des deux m'a dit : "Oncle, quand tu étais dans le ventre de ta mère, tu pouvais avec tes pieds, tes mains, ta tête, la toucher. Tu ne la voyais pas mais elle était vivante. C'est après qu'on ait coupé ton nombril pour te détacher de l'obscurité de ses entrailles que tu as pu la voir. Il en va de même pour Allah. Nous sommes tous dans son sein, mais on ne peut pas le voir encore. Plus tard, oui, lorsque la mort viendra couper le lien qui t'attache à l'obscure existence terrestre... La vie, c'est le nombril qui rattache à cette obscurité." Cette comparaison m'a beaucoup aidé à comprendre la limite de l'homme...
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Pâle étoile du soir, écoute-moi bien, tu sais que je n’ai jamais rien abandonné ; il se peut que je ressemble à cet homme enterré vivant, qui gratte à tort et à travers la terre autour de lui pour atteindre la lumière, au risque de se faire définitivement écraser...
Le bien est là comme un soleil qui me brûle le cœur, massif et éclatant, et dussé-je suer inutilement mille fois, je le prendrai et je le sèmerai grâce à mon école...
Mais, ma belle, tu me connais, je ferai comme toi, chaque jour je brillerai même s’ils ne me voient pas et chaque nuit je viendrai comme toi m’imposer à eux par mon éclat. Et lorsque tout sera terminé, je leur laisserai la plus grande et la plus belle école ; alors je te suivrai pour retourner chez moi…
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Mohamed était à côté de moi tout à l’heure ; il ne me parlait que de voyage et il m’a demandé si à bord d’un avion on pourrait apercevoir d’un coup tous les hommes. Il a eu l’air déçu lorsque je lui répondis que non.
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On m’a chassé, tout à l’heure, de la mosquée, docteur ; c’est peut-être mieux ainsi, parce que le seul temple digne de notre Dieu est au fond de nous-mêmes et dans toutes les places où nous nous déciderons à combattre la nuit.
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- Je sais, poursuivit-il après une forte expiration, que c’est difficile de se donner comme ça, d’un coup, un Père censé être omniprésent, omnipotent et omniscient. Mais commençons d’abord à croire en nous-mêmes et à retourner nos regards spirituellement vers la terre, le ciel, la nature, toutes ces belles et fécondes immensités qui portent en elles l’empreinte d’une Puissance infinie. Il faut le faire, comme nos ancêtres qui s’agenouillaient devant les divinités du soleil, de la pluie, des moissons, de la foudre, des forêts.
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Non ce n’est pas ainsi : notre Dieu n’est pas entouré de petits anges ailés et invisibles, mais de merveilleuses créations bien réelles qui nous ont toujours aidés à sortir de notre solitude et qui nous rappellent sans cesse Son éternité et Sa puissance. Un jour, il viendra habiter toutes nos écoles… Contemplez le lever du soleil, la tranquille majesté d’une montagne, la face mystérieuse et sauvage d’une forêt, le grondement amical d’une mer, la pâle beauté de la lune, l’imperturbable sérénité d’un désert…
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