pour le philosophe, le concept n’est rien de plus qu’un moyen à finalité transconceptuelle, laquelle est en fin de compte la connaissance directe de l’objet lui-même ; les Chinois diraient que les concepts sont utiles au philosophe comme « un doigt montrant la lune ». Le scientifique, en revanche, ne porte aucun intérêt à « la lune », et il ignore qu’un tel objet existe. Pour lui, le concept joue un rôle très différent, car ce qu’il cherche n’est pas une entité transcendante, mais des « phénomènes » au sens contemporain du terme ancien
la philosophie et la science sont fondamentalement opposées : alors que le philosophe traite les concepts comme des auxiliaires provisoires dans la quête d’un objet transcendant, le scientifique, quant à lui, s’engage dans un processus de fermeture épistémique à la recherche du phénomène défini ou conditionné par ce processus même.
suggérer que la science peut, même en principe, remplacer la philosophie « dans notre quête du savoir », c’est trahir un manque fondamental de compréhension quant à la nature et à la portée des deux disciplines.