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Critiques de Xavier Gardette (8)
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Jour tranquille à Vézelay

Dans l'écriture de Xavier Gardette, tous les signes ont leur importance. le singulier du titre, Jour Tranquille à Vézelay est trompeur, car ce jour unique plonge ses racines loin dans la généalogie des lieux, des paysages et des personnages.

Un jour qui est un aboutissement mais pas une fin en soi.

Une écriture de géomètre et d'arpenteur, tirée au cordeau. Avec ses piquets, ses fondations aux bords francs, ses cordelettes teintées de craie bleue, ses points géodésiques délimitant parfaitement les scènes et l'interaction des personnages et permettant de mesurer l'espace indéfini qui les entoure.

Vézelay est ce lieu de pèlerinage que l'Eglise de France a voulu partager avec des non croyants dans les années 1970. La mixité sociale, économique, culturelle et cultuelle était de rigueur à l'époque. L'église voulait s'ouvrir à la société mais la société, elle, à qui et à quoi voulait-elle s'ouvrir ?

Cette double révolution copernicienne, concept cher à Jean Duvignaud, a contribué à les éloigner l'une de l'autre…

Les personnages du récit, plusieurs couples en devenir, sont-ils des héritiers de cette époque ? J'aime à le penser.

Très « Upper Middle Class » - (je m'autorise cet anglicisme parce que Xavier Gardette parle de la skyline de Vézelay), celle dont on fait les héros de films et de romans, celle dont on dit qu'elle est sacrifiée, celle qui à la façon De Balzac est peut-être une pure invention – ils sont prisonniers de leur quant-à-soi, de leur positionnement social, de leur histoire familiale et de leur volonté d'en sortir en l'apprivoisant.

Sont-ils dans l'être ou le paraître, la recherche de sens, ou tout simplement dans la recherche d'un camouflage social qui les ferait disparaitre aux yeux des autres, observateurs jamais observés ?

« (…) un sac sur le dos vous pose aux yeux du peuple comme un randonneur, personnage inoffensif et sympathique ; oubliez votre sac et vous passer pour un rodeur suspect. (…) il porte même, à chaque sortie, des chemises à carreaux, de celles qu'on trouve dans les coopératives agricoles de village. »

Dans Vézelay tranquille, ils vont trouver de quoi alimenter leurs quêtes, rassurer leurs certitudes ou donner corps à leurs doutes...

La ville ancestrale, sa basilique et les reliques de Marie-Madeleine, offre l'assurance et la solidité qui leur manque.

Paul et Lisa

« Qu'une personnalité atypique comme celle de Paul ait pu trouver Lisa et que ces deux-là s'aiment d'amour paraîtra naturel à quiconque se sera donné la peine d'observer les appartements les plus incongrus dont la société donne le spectacle. »

Laurence et Philippe

Philippe, perdu dans ses souvenirs (…) au moment où Laurence (…) s'aperçoit que ces quelques mètres symbolisent précisément ce qu'elle refoulait depuis le printemps (…) son désir de distance (…) et la nécessité de mettre fin à cette relation qui maintenant l'oppresse. »

David et Nathalie

« Où va-ton demande Lili ? On monte, répond David. Tout ce qui monte converge disait Teilhard de Chardin, il ne connaissait pas les lois de la physique. (…) Alors convergeons ! dit Lili. »

Anna a retrouvé Olivier par internet après vingt ans de silence.

Ballet parfaitement réglé, les partenaires de ces différents couples, s'observent, se cherchent ou se rejettent sous l'oeil indifférent de la ville, ou les regards placide d'autres touristes venus chercher eux aussi l'onction de la cité.

Faut-il s'attarder sur la vigoureuse glycine qui déforme une grille monumentale pour éviter de poser la « question dont jamais on n'entend l'écho, qui fait partie des grands silences sociaux. » semble penser chacun à l'instar de David.

L'écriture précise et recherchée de Xavier Gardette construit une série de scènes au découpage cinématographique, alternant les dialogues, les observations, les interrogations des personnages traversant espoir ou désespoir… ; et dans lesquelles il est agréable de déambuler.

Vézelay monumentale, omniprésente, joue le rôle de juge de paix renvoyant chacun à la vacuité et à la superficialité de son existence comparée à l'histoire de la ville.


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Cent jours après la floraison des lys

Le titre de ce livre et surtout ce qu'il laissait présager concernant la campagne, ses chemins vicinaux, les saisons et surtout la nature m'avait attiré lors de l'avant dernière masse critique.

J'ai été sélectionnée, je remercie Babelio et les éditions la chambre d'éco pour cela.



Ce livre a vraiment mal démarré, les 20 premières pages m'ont rebuté : une araignée ébouillantée dans l'évier, des taupes tuées à coup de fusil et l' équarissage en détail d'un chevreuil. Vraiment pas de quoi avoir envie de poursuivre ma lecture.



Je l'ai fait cependant et suis allée au bout de ce livre, en me disant qu'il y aurait peut être à un moment donné un soupçon de poésie qui transparaitrait dans cette longue, très longue narration.



Je n'ai pas réussi à apprécier l'écriture de cet auteur qui m'a laissé de marbre. Quelle déception !







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Le chat dans l'horloge

Le commissaire honoraire franco-hollandais Martin Hoogstöl part sur la piste d'un meurtrier dans le Nord alors qu'il s'y rendait pour retrouver un vieil ami. Son enquête va le mener jusqu'aux plages de Flandres, entre séduction, violence et paysages lumineux.

4éme roman de l'auteur. Enquête au cœur de nos régions, pas seulement, le style de l’auteur est plus noir que régionaliste : Questionnements existentiels, violence, séduction : Tout un programme ! A découvrir pourquoi pas..

Ah oui j’allais oublier « Le chat est dans l’horloge » est une expression typique du nord de la France et fait référence aux violentes disputes de couples qui font fuir tout le monde.




Lien : https://collectifpolar.com/
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Cent jours après la floraison des lys

Tout d’abord, je remercie Babelio et La Chambre d’écho pour leur confiance et l’envoi de ce livre. Férue de naturewriting, je suis sans cesse à la recherche d’auteur français capable d’offrir à la nature un relief qui irait au-delà du roman terroir. Déception.

La campagne, nous sommes en plein dedans : taupes, tégénaires et frelons esquissent d’emblée les contours du récit : on partage l’espace avec tout un tas de nuisibles d’origine animale ou non. On y cause fusil, chasse et camionnette étrange. Si l’ennui est doux, le temps s’écoule lentement.

L’auteur n’est pas dénué de talent, bien au contraire, on sent le sens de l’à-propos. Il utilise une très belle langue et livre des descriptions plutôt éloquentes : ainsi, se succèdent plusieurs tableaux de la vie rurale. Il y a des allures Philippe Delerm dans la captation méticuleuse des odeurs et autres infimes sensations. Mais le plaisir s’arrête ici. Les couleurs sont passées, fondues. Il s’agit bientôt de se laisser bercer par un style ronronnant, à l’heure de la sieste. Le roman plairait à mon paternel, sans aucun doute ; quant à moi, j’attendais d’être transportée en pleine nature, je suis restée sur ma chaise.

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Jour tranquille à Vézelay

[Livre mis à disposition par Masse Critique]



Ce texte a été une jolie découverte.



Ce jour passé à Vézelay s'avère moins tranquille que ne le laisse entendre le titre. Pour les personnages d'abord, qui sous couvert d'une promenade en ville n'en sont pas moins sujets à des remises en questions personnelles assez profondes. Cet aspect est traité assez subtilement car pour respecter la forme itinérante du récit, il fallait nourrir suffisamment le lecteur sans tomber dans le portrait psychologique qui s'appesantit. Gardette a, à mon sens, trouvé cet équilibre et l'on voit véritablement évoluer dix univers personnels avec leurs enjeux propres.



Moins tranquille pour le lecteur également. Abandonnez vite l'idée d'un récit linéaire classique, l'auteur propose un complexe travail d'écriture qu'il donne explicitement à voir. On peut en cela penser à Si par une nuit d'hiver un voyageur (Calvino), à un niveau plus modeste. J'apprécie qu'un auteur ne se contente pas de nous donner une histoire, même si c'est déjà énorme, mais engage une véritable démarche littéraire. L'écriture est précise, le vocabulaire riche et les références, explicites ou non, nombreuses - la frontière pourra paraître mince entre le degré d'exigence de l'auteur et une forme de snobisme littéraire. En tout cas, Gardette nous offre un texte atypique et plutôt réussi qui gagne à être lu sans trop de hâte, tranquillement. Je me tournerai volontiers vers d'autres ouvrages de cet auteur et de cette maison d'édition.

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Jour tranquille à Vézelay

Je remercie Babelio pour l'envoi du livre de Xavier Gardette. Jour tranquille à Vezelay est une nouvelle. Nous suivons plusieurs personnages dans Vezelay. Au fur et à mesure des pages nous apprenons la vie des personnages, problème de couple, l'âge qui avance et pour ceux qui connaissent Vezelay nous retrouvons les lieux que l'on regarde pendant la longue montée. L'écriture est très agréable mais il m'a manqué plus de paragraphes sur l'intérieur de la basilique, sur la cohabitation des moines moniales avec les touristes et les pèlerins. Je n'ai pas retrouvé la spiritualité que l'on trouve à Vezelay.
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Jours envolés au jardin d'été

Jours envolés au jardin d’été







J’ai contemplé un jardin des délices de l’introspection où le sécateur, tel un pourfendeur d’excès, coupe, révèle, élimine, émerveille, jette par-dessus bord, les floraisons du corps de l’âme, du corps de l’esprit, du corps du corps.



Les jours s’écoulent, les jours s’emmêlent et les subtils réseaux de vie s’attardent

entre le végétal et l’humain, finissant par ne plus savoir qui parle de qui, à qui.



Cette perturbation à fleur de peau sur laquelle naviguent des conversations dont le sujet n’est pas toujours celui dont elles parlent, n’est pas pour me déplaire.

Sur la lumière changeante des heures planent des ombres furtives et, dans ce « jardin » à double sens, à la fluidité musicale, nous pouvons entendre, selon l’humeur qui nous habite, un monologue plus secret, plus silencieux où la violence dissimulée sous les soins, où la nostalgie, où la souffrance, où la douceur de ce qui est là, voguent sur le vaisseau des heures pas si envolées que ça.







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Jours envolés au jardin d'été

Ce livre qui valorise la douceur, la lenteur, le droit à l'incertitude est un ovni dans l'époque actuelle.

C'est le récit d'un bonheur simple d'un jardinier pour son jardin, plein d'humour et de tendresse, parsemé de citations latines et de grands écrivains ajoutés à une écriture fine, ciselée et travaillée au cordeau. Une parenthèse salvatrice de joie gourmande, de plaisir meditatif, de lucidité amusée, d'émotion grave devant l'immensité intemporelle de ce petit jardin, en ces temps de résurgence de toutes les noirceurs humaines.

Néanmoins, les dix dernières lignes contredisent la douceur et la drôlerie de ce mois passé au jardin. Elles basculent dans des images dures, qui semblent parler d'une colère rentrée qui ne doit pas s'exprimer. Étrange...



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