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Critiques de Zhijuan Ru (8)
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Les lis

Une nouvelle perle à ce collier initié par mh17, continué par HundredDreams, Patlancien et Africah.

Je passe le relais.



C'est la guerre civile en Chine, l'année 1946.

La narratrice est recrutée pour aider dans un poste sanitaire. Elle y est amené par un jeune soldat, timide, rougissant, avec peu d'expériences des femmes. A leur arrivée, on leur demande d'aller chercher des couvertures au village voisin. Une jeune femme après l'avoir refusée au jeune soldat, confie ensuite à la narratrice une belle couverture décorée de motifs de lis blancs sur un fond rouge sombre: la couverture de son trousseau de mariée... et la nuit se fait, et les combats reprennent, et les blessés arrivent.



Une nouvelle très courte centrée sur ces trois personnages, la narratrice femme décidée, ce jeune soldat originaire de la même région qu'elle, qui ramassait les bambous, un peu benêt ou simplement très timide et cette jeune mariée qui viendra aussi aider au dispensaire. L'action se passe sur une période très courte, unissant dans l'absurdité de la guerre ces trois personnes, qui vont nouer des liens puissants.

La guerre est là, on entend les bruits du combat, on voit les lumières des fusées, les blessés arrivent. Une situation qui pousse à l'urgence, les personnages ne peuvent prendre le temps de se découvrir, ils vont juste partager quelques heures intenses.

En peu de lignes, l'auteure parvient à créer toute une ambiance, à nous faire ressentir très intimement les sentiments éprouvés, Très impressionnant.
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Les lis

J’ai eu deux problèmes à la lecture de cet excellent petit texte : d’abord,@ mh17 , @Hundredreams, et @patlancien , ont tout dit, et tellement bien , qu’au lieu de copier, et c’est pas beau de copier, je préfère vous adresser un « à la manière de @pascontent..

Plus grave, comme problème, je suis surtout à l’aise avec le chinois du Nord et le parler de Shanghai de Ru Zhijuan m’est moins familier.



Alors, ceci étant dit :

Il venait d’avoir dix huit ans,

Il était beau comme un enfant,

Fort comme un homme.

Avec la candeur infernale de sa jeunesse, il offre deux petits pains secs ( saisissez le symbole) à l’ autrice/ narratrice.

1946, C’est la guerre, entre Mao et son l’Armée de Libération et les nationalistes .

Elle n’est qu’une femme, en est bien consciente, mais lorsque la raison d’Etat exige des sacrifices, elle les fait sans broncher. Entre autres, récupérer des couvertures nécessaires pour les blessés.

Au légionnaire ( bon, là , j’exagère, j’avoue ) les femmes voudraient bien lui donner autre chose, mais pas de couverture.

Alors, persuadé qu’elles ont, ces villageoises, une manière de pensée médiévale, il ne comprend pas pourquoi la narratrice retourne là où il a demandé sans succès.

Elle obtient.

De la part d’une jeune mariée, sa couverture nuptiale de soie rouge sang ( bien sûr) avec des lys blancs.( la blancheur de la virginité)

Le nouveau mari ? N’intéresse personne,

Tout un contrat a convolé et à présent s’envole.



L’intéressant, c’est le manteau déchiré du -appelons le- légionnaire qui sentait bon le sable chaud, et que la jeune mariée s’empresse de recoudre ( le manteau, pas lui), même lorsque la narratrice lui affirme qu’il est mort.

D’ailleurs, les petits pains, c’est à elle qu’il les offert, non mais : elle les retrouve dans sa poche.

Et le refoulement des sentiments, le ton apparemment poétique, les symboles sexuels évidents mais pas déclarés, sont constamment feutrés par la nécessité de l’engagement révolutionnaire.

La nouvelle mariée entoure le soldat mort de sa couverture de noces. C’est vrai qu’il était beau, ce jeune homme, mais je ne peux m’empêcher de demander : mais que dira le marié à son retour ?

Ne m’en veuillez pas, je veux juste rire.

Avec respect, en particulier pour ceux qui m’ont donné envie de lire ce texte particulier.

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Les lis

Ru Zhijuan est une auteure chinoise qui s'est rendue célèbre suite à la publication en 1958 de cette nouvelle. La superbe critique de mh17 laissait transparaître la sensibilité de ce récit et je ne peux que le confirmer. Ce roman m'a profondément touchée, il est habité par trois magnifiques personnages et l'écriture est d'une beauté simple et bouleversante.



*

La brièveté de la nouvelle a cela d'agréable que le lecteur s'immerge directement dans l'intrigue. En quelques mots, l'auteure plie le temps et nous remontons jusqu'à l'année 1946, pendant la guerre civile en Chine.



« Il avait plu, ce matin-là, et bien que le temps se fût éclairci, le route était encore très glissante ; elle était bordée des deux côtés de champs prêts à être moissonnés qui, délavés par les trombes d'eau, avaient pris une couleur d'un bleu vert pâle, étincelant. L'air avait une fraîche senteur d'humidité. »



Nous sommes proches d'un champ de bataille.

Une femme, la narratrice, est conduite au poste médical par un jeune soldat de l'armée de Libération, tout juste sorti de l'adolescence. le jeune estafette est distant, peu loquace, intimidé par cette femme.



Au loin, le silence, uniquement rompu par le bruit de quelques tirs sporadiques, rappelle la réalité de la guerre. La ligne de feu est invisible, mais si proche. On ressent une tension sourde et contenue, le calme avant la tempête.



L'offensive générale va débuter d'ici quelques heures et l'infirmerie se prépare à recevoir les nombreux blessés. Malheureusement, il manque de tout le nécessaire pour assurer les premiers soins et en particulier de couvertures. La femme se propose alors d'aller au village voisin s'en faire prêter avec l'aide du jeune garçon.

Au milieu des courtepointes, s'en trouvera une, en satin rouge, richement brodée de lys blancs. Elle appartient à un couple récemment marié, unique dot de la jeune femme qui, malgré sa grande valeur sentimentale, la leur a offert.



Ce texte s'achève par un dernier paragraphe de toute beauté que je vous laisse découvrir.



*

D'une écriture subtile et délicate, Ru Zhijuan tisse une magnifique histoire emprunte de douleur, de compassion, d'héroïsme et de sacrifice. Cette retenue, cette poésie qui enveloppe cette courte nouvelle rend le récit particulièrement poignant, d'autant que l'on se sent au côté des acteurs de ce drame intimiste.

Alors que ces trois individus ne se connaissaient pas quelques heures auparavant, la guerre va les réunir autour de cette couverture rouge et blanche.



Dans le langage des fleurs, le Lys blanc revêt de nombreuses significations. Il symbolise la pureté, la naïveté, l'innocence, la pudeur et la noblesse des sentiments. Cette nouvelle est un peu tout cela à la fois.

Je vous conseille très fortement cette lecture qui ne prend que quelques minutes.
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Les lis

Comment dire la guerre avec des fleurs ? Comment dire l'automne avec la guerre ? Comment dire l'enfance qui grandit trop vite ? Brutalement avec le bruit des armes qui vient comme cela briser la candeur et l'innocence en jetant une mitraillette dans les bras d'un adolescent affolé, encore boutonneux... Est-ce que toutes les guerres se ressemblent ? Est-ce que tous les mots des écrivains, des poètes, pour dire cette douleur sont les mêmes ?

Ici c'est la guerre civile en Chine, nous sommes à l'automne 1946, sur le front où combattent des hommes, des frères peut-être encore naguère. Mais qu'importe, ce pourrait être une autre guerre, celle en Espagne, celle en Indochine, celle en Algérie, celle au Kosovo, celle en Syrie, celle en Ukraine... Demain, ce sera une autre guerre et ainsi le monde continuera...

Celle qui s'adresse à nous dans cette nouvelle, la narratrice donc par ailleurs membre d'une troupe de théâtre, se retrouve sans doute malgré elle projetée dans un poste sanitaire sur ce front de guerre parmi les blessés et les morts. Je préfère les fronts de mer aux fronts de guerre, ils font moins de vague.

Les lis, c'est une nouvelle qui ressemble à un huis-clos, resserrée autour de trois personnages qui vont faire de la couverture d'un trousseau de mariée un quatrième personnage à part entière. Couvrir, découvrir, recouvrir comme fait la nuit sur le jour et d'ailleurs aussi le jour sur la nuit, comme fait la guerre sur les vivants, comme le geste d'une main sur les paupières qu'on rabaisse sur des yeux à jamais éteints, une couverture qui devient un objet banal, perdant de sa richesse et gagnant en force, en vie, en survie, ou simplement en dignité, moi je dirai que c'est un objet qui brusquement cesse d'être ordinaire pour devenir essentiel.

Les mots de Zhijuan Ru sont ciselés à merveille pour aller avec si peu de mots vers l'intrigue et son dénouement, dans une tension sourde et ténue où l'on croit entendre l'écho de quelques tirs au loin à peine couvert par les battements de coeur des personnages et les nôtres.

J'ai entendu tout cela, j'étais au coeur de ce récit tout en pudeur et empli d'humanité, parmi les respirations des personnages, leur fierté, leurs doutes, leurs peurs... Et plus tard j'ai fermé les yeux en pensant aux jeunes hommes à peine adultes jetés comme des proies dans le métal et la barbarie des guerres sans nom, tandis que leurs mères et leurs compagnes au loin s'apprêtaient à devenir inconsolables à jamais...

Merci à tous mes amis d'ici qui m'ont pris la main pour m'inviter vers ce texte qui m'a touché. Ajouter ce lis comme une perle de plus au collier...



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Les lis

Un nouveau collier de perles, comment résister ? Sandrine, Patrick, Francine, et Anne-Sophie, vous avez emboîté le pas à mh17, à mon tour je suis allée découvrir cette courte nouvelle pour poursuivre cette parure.

Les lis dont ils est question, ce sont ceux qui figurent sur la couverture de mariage d'une jeune femme chinoise, couverture qu'elle va généreusement prêter pour servir de matelas de fortune aux combattants blessés. Car ce bref récit se déroule pendant la guerre entre nationalistes et révolutionnaires, en 1946. Une autre femme, la narratrice, a été envoyée en compagnie d'un jeune soldat dans le village le plus proche du poste médical où elle apporte son aide. Leur mission : récolter le plus possible de ces précieuses couvertures, en vue de l'offensive qui s'annonce, et qui fera sans doute de nombreux blessés.

Le jeune homme (l'estafette) va s'avérer être un "pays" de la narratrice, ils viennent tous deux du même coin. Après un long moment de gêne, il va s'ouvrir un peu, et raconter sa vie d'avant la guerre civile.

Les trois personnages sont touchants, chacun à sa manière. La narratrice qui fait de son mieux pour se rendre utile, la jeune mariée qui va elle aussi se joindre aux bénévoles pour s'occuper des blessés, et ce jeune homme d'à peine 19 ans, si timide et maladroit dans ses contacts avec les femmes. Et cette ambiance de plus en plus lourde, au fur et à mesure que l'heure tourne, on attend l'offensive, on prend ensemble une dernière collation avant d'y aller, puis on entend la canonnade, et on assiste sous la lumière crue de la pleine lune à l'arrivée des premiers soldats touchés...

L'action se déroule sur quelques heures à peine, le récit est presque "journalistique" à certains moments, et à d'autres on sent les sentiments qui affleurent, l'humanité de la narratrice qui déborde.

Un texte aussi bref qu'intense, que je vous invite à découvrir à votre tour pour continuer le collier avec nous.
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Les lis

Il est toujours surprenant pour un lecteur d’entendre son livre pousser un cri de fureur… ou plus exactement, d’entendre un personnage de papier crier comme un être de chair et de sang !!! Et ce miracle je le dois grâce à la nouvelle « les Lis » de Ru Zhijuan, une célèbre autrice chinoise. Je le dois aussi à deux amies babeliotes mh17 et HundredDreams qui ont su me convaincre de lire cette brève histoire de quelques lignes certes mais d’une puissance évocatrice hors du commun.



Nous sommes en 1948 en pleine guerre civile entre les communistes de Mao et les nationalistes de Tchang Kaï-chek. Trois personnages dont on ignore les noms vont vivre un drame de guerre d’une violence inouïe. Une violence qui sera inversement proportionnelle à la brièveté de l’œuvre. Il faut posséder une qualité littéraire hors de commun pour emmener le lecteur si rapidement dans ce drame intimiste. Les mots de Ru Zhijuan sont simples justes et précis, directs et percutants. On se retrouve auprès des personnages bien réels, comme si on faisait partie intégrante de leur monde. Au bout de quelques lignes, on les aime comme de vieux amis que l’on n’aurait jamais quittés.



Et puis soudain, la nouvelle commence à devenir vivante et sonore. On y plonge comme dans un vrai film en cinémascope. On voit les protagonistes se déplacer entre les lignes. On les voit respirer, transpirer, rougir. Et puis, on entend et on écoute beaucoup dans cette nouvelle et c’est son originalité. Mais ça commence étrangement par un silence. Un calme qui précède le bruit de la bataille qu’on attend déjà au loin. On peut ainsi percevoir le déchirement d’un bout de tissu dans le crochet de la porte, la mastication d’une boulette de riz, un rideau que l’on tire derrière une fenêtre. Et puis bien vite, c’est le bruit assourdissant des tirs, des canons et des bombes qui domine. Pour les personnages, la progression sonore est identique. On commence par leurs chuchotements, leurs cris et on finit dans leurs hurlements que l’on entend plus vrai que nature…



Pour une nouvelle aussi courte et aussi intense, je n’ai voulu rien divulgacher. A vous de la découvrir comme moi je l’ai découverte, avec vos yeux et vos oreilles. Un petit bout d’aventure humaine, où l’on retrouve tous les ressorts qui en font une belle lecture : la souffrance, la pudeur, l’héroïsme et le don de soi. J’ai aimé et je suis certain que vous aimerez aussi.

« C’était une couverture flambant neuve, en satin d’imitation étrangère, décorée de motifs de lis blancs sur un fond rouge sombre. »



« Il était déjà loin, mais je pouvais encore voir le bout de tissu déchiré, sur le haut du bras, qui flottait au vent. Je me pris à regretter de ne pas le lui avoir recousu avant qu’il parte. Maintenant, il allait rester au moins toute la soirée l’épaule à l’air. »



http://www.chinese-shortstories.com/Nouvelles_de_a_z_RuZhijuan_Les_lis.htm

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Les lis

Les Lis (1958) est un beau récit chinois situé à l'automne 1946, au moment de l'offensive de l'Armée de libération communiste.

La narratrice est une volontaire envoyée au poste sanitaire du front guidée par un jeune soldat rustre et très timide. le poste médical est situé dans une école et manque de tout, en particulier de couvertures. La narratrice se porte volontaire pour en trouver chez les gens du village. le jeune part avec elle mais revient les mains vides. Elle pense alors qu'il n'a pas réussi à se faire comprendre des habitants de la maison qu'il vient de visiter. Elle s'y rend avec lui et est accueillie par une jeune femme très belle devant laquelle le jeune soldat est paralysé. La jeune femme possède une seule et unique couverture, son trousseau de jeune mariée. La couverture est en satin, ornée de lis blancs sur fond rouge sombre. La jeune femme la cède. le jeune soldat, les yeux baissés, la saisit, s'en va et déchire un bout de tissu dans le crochet de la porte. La jeune femme court chercher du fil et une aiguille mais l'estafette refuse obstinément qu'elle recouse l'accroc et part la couverture ornée de lys blancs sous le bras...



La nouvelle est magnifique. Les personnages anonymes sont inoubliables. La narratrice est volontaire, expressive, féministe. Elle passe de la rage à la tendresse à l'égard du jeune soldat qui la guide au pas de charge sans égard pour ses pieds enflés mais qui est bien trop niaiseux pour la regarder en face. Celui-ci n'a vraiment rien d'un héros, c'est un jeune benêt, sans instruction. Quand l'armée s'est repliée vers le nord il a suivi, c'est tout. Et puis il part au front. La jeune femme nouvellement mariée dispose sous l'avant du toit la couverture aux lis blancs sur un battant de porte, servant ordinairement de brancard. Et nous attendons avec elles...
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Les lis

Un court et magnifique texte découvert grâce à mes amies et amis babeliotes (enfin, il paraît qu’il faut les appeler désormais des abonné-e-s,….et vive l’écriture inclusive, ……la seule chose immuable, c’est le changement!).

Une fois de plus, Babelio permet de faire ainsi de belles découvertes et d’avoir des échanges enrichissants, à nous toutes et tous qui aimons les livres.



C’est le cas de cette nouvelle, déjà admirablement résumée par mh17,HundredDreams, Berni_29, patlancien , etc….., ( et donc que je ne résumerai pas) qui, par sa concision et l’emploi des mots justes, m’a ému car elle fait ressentir sur le mode allusif et sans emphase qu’il peut y avoir, dans la brutalité et le désarroi de la guerre, tant de tendresse, de compassion, de sacrifice et d’humanité.



Grâce soit rendue aussi à la traductrice Brigitte Duzan qui anime deux sites web dont Chinese-short stories qui permet d’accéder gratuitement à ces merveilleux textes. Elle nous donne par ailleurs une biographie de Zhijuan Ru, et, au passage, nous livre une analyse très instructive de cette œuvre et de la polémique à laquelle elle donna lieu, car l’auteure adopte le style « réservé et gracieux » des auteurs chinois classiques et non celui « fougueux et héroïque » voulu à l’époque.



Enfin, je n’ai pu m’empêcher de penser à tous ces jeunes gens fauchés au «champ d’horreur » comme le chantait Brel, en ce moment même ceux de l’Ukraine et de Russie menés en enfer par la mégalomanie et la folie meurtrière d’un homme et de toute sa clique. Et à toutes celles et tous ceux, militaires et civils, de toutes les guerres. Et aux familles dévastées.
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