L'enterrement de Mildred. Elles sont toutes là sans leurs vêtements de deuil quand le cercueil est mis en terre. Le soleil du début de l'été leur brûle les yeux. L'air est vibrant de bourdons au-dessus des couronnes de fleurs. Les bourgeons pâles des bouleaux brillent, aussi lisses que s'ils avaient été vernis. Les chants des oiseaux mâles à la parades et des femelles consentantes transforment la canopée en une église de verdure. La nature a sa manière à elle de dire : Je m'en fiche, moi, je ne m'arrête jamais, poussière, tu redeviendras poussière. Elle leur offre ses cadeaux divins avec cette avant-saison magnifique en toile de fond au terrible trou dans la terre et à l'austérité froide du cercueil laqué. Jamais elles n'oublieront.