Je ne sais pas ce que Patrick voyait quand il me regardait, mais je sais que j'admirais sa façon d'affronter la maladie. Il y avait plus de trente ans que je vivais avec lui, je le connaissais sous son pire jour comme sous son meilleur. Et là, face au pire qui pouvait nous arriver, je voyais émerger un authentique héros. Non pas comme ceux des films, qui jouent le rôle que tout le monde attend d'eux... Non, là, c'était mieux. Un héros humble, courageux, gentil, avisé et dur. Comme s'il avait ôté son manteau pour révéler son moi profond. Le héros qui était en lui.
Le vrai désir de mon cœur (si je puis l’appeler ainsi) tient davantage d’une rivière et du fait que je peux l’exprimer ou non. Il n’a rien à faire de ce que mon petit esprit en pense. Je peux soit m’en détourner, soit m’y embarquer.
Le chagrin est comme un essaim de petites abeilles ouvrières qui attaqueraient votre sang, bourdonnant et travaillant sans arrêt à paralyser des morceaux de votre vie.
Face à une mort possible, seul existe encore le temps présent pour s’accomplir tel qu’on voudrait être. Tous les coups sont permis ! Abaissons les interdits, plus de restrictions.
Le cancer ne fait pas dans le détail. Il efface tous ceux qui croisent sa route. Tous. Et cette peur peut tracer une frontière non seulement en soi-même mais entre soi et l’autre.
Quand on pilote un avion, certaines situations, par exemple les grosses turbulences, les orages ou autres imprévus, peuvent faire très peur. Or, si j’aime quelque chose dans la navigation, c’est bien que la peur n’a pas sa place dans le cockpit. Un avion, ce n’est pas une voiture. On ne peut pas se garer sur le bas-côté, le temps de comprendre ce qui se passe. Quand on est dans un avion, il faut réfléchir.
Le souvenir des moments heureux peut se révéler plus difficile que celui des épreuves.
La célébrité, quand on connaît les ficelles, il n’est pas trop difficile de s’en accommoder.
Le sisu n’est pas un courage passager, mais une sorte particulière de ténacité, susceptible de faire face à la mort même. Savoir qu’on a perdu et continuer quand même le combat, voilà une preuve de sisu.
La vie est précieuse et vaut la peine qu'on se batte pour elle !