L'amour, ce sont des détresses, des sanglots, de tristes agenouillements, la déchirure d'ongles fous sur des poitrines déformées. L'amour, ce sont des ventres gonflés d'une prolifique hideur, des jalousies qui massacrent, des cerveaux qui chavirent, des chevelures qui grisonnent à force de traîner dans la poussière des rancœurs. L'amour, ce sont des rides, des flots de larmes et de sang, de prématurées vieillesses, de haïssables devoirs, des remords !
"L'illusion d'une foi s'anéantit au contact de votre main légère, à l'expir de votre parfum sensuel ; quand vous paraissez, Dieu s'en va."
L'amour n'est pas seulement le supplice de ceux qui aiment ; il est davantage, encore, l'enfer de ceux qui, par ses voies, descendent au milieu de nous.
Si les femmes sont nulles et ennuyées, si elles devinrent des poupées, comme moi je suis encore une idole, c'est que vous n'êtes plus des hommes, rien que des jocrisses misérables, des pantins. Vos reins sont vides, flasques vos bras, hésitants vos baisers ; vos genoux fléchissent comme vos cerveaux dégénèrent... et votre âme, votre âme ! tout votre néant fatigué.
L'artificialité des hommes modernes est un fait quotidien ; la vie semble se retirer de leurs organismes détraqués. Nous ne voyons guère autour de nous que des pantins vides, en chair et en os ; mais sans aucun autre moteur que le dernier caprice qui souffle.
Elle a saisi une torche, l'enflamme, puis, renversant autour d'elle les meubles, lacérant les draperies, foulant les icônes, rompant les énormes glaces et saccageant les fleurs, elle agite sa torche, la brandit parmi les fourrures : au milieu de cette sauvagerie, - au souffle des prédictions anciennes, se réalisant de nouveau en ce Paris, qu'eût stupéfié cette insane splendeur, - ils se possédèrent comme des conquérants vaincus par la vie, qui se punissent de leur infâme joie par la purification des flammes, la noblesse des ruines et l'amertume de la cendre.
Chacun de nous a besoin en effet de volonté, de décision; notre plus haut état de liberté et de bonheur est celui où nous savons, selon la circonstance, user du frein ou de l'élan. Or, si nous n'avons pas ces facultés, indispensables pour l'ordonnance d'une vie normale, il est possible de les acquérir. Tel est le but de la Thought healing. Aujourd'hui elle commence à être étudiée comme un instrument utile pour le perfectionnement de la santé, du caractère et de la destinée.
"Moi seul, ici, je puis éclater de rire ; car si je ne suis pas aimé, j'aime. J'aime ! et mon désespoir, où vit l'amour, est mille fois plus doux que vos assouvissements où il n'est pas."
- Je suis douce comme le lait des ânesses, lorsqu'une vigueur assujettit ma révolte. Mes bras entr'ouvrent la chaleur des brasiers où s'anéantissent les martyrs ; mais ils enivrent tellement qu'ils ressuscitent l'homme assez fort pour en respirer les flammes.
- Je l'aime encore mieux que l'autre, car mon cœur est élargi par le désespoir. J'ai résisté longtemps, ton maléfice pesait sur moi, il me semblait impossible de redevenir un amant ; mes yeux, possédés de la pernicieuse clairvoyance, ne savaient plus se forger un paradis d'illusion. Mais comment résister à la volonté de notre race ? Notre aïeule, que tu gardas douloureusement pendant tant d'années, si tu avais interrogé sa longue agonie, si tu lui avais dit : "Il t'est possible encore d'aimer, dis, le veux-tu ? quitte à te tourmenter davantage encore", crois-tu qu'elle n'aurait pas accepté ce menteur paradis, même au prix d'un deuxième enfer ?