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3.82/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Cognac , le 21/11/1877
Mort(e) à : Vichy , le 19/04/1944
Biographie :

François Porché est un écrivain français, poète, dramaturge et critique littéraire
Au lycée de Cognac, il est le condisciple de Jérôme Tharaud, et fait ensuite des études de droit à Paris. À partir de 1902, il participe aux Cahiers de la Quinzaine aux côtés de Charles Péguy et d'Alain-Fournier.
En 1907, il décide de quitter la France et part en Russie, à Moscou, où il demeure quatre ans, comme précepteur dans une riche famille. Ses traversées de la Russie lui inspirent un premier recueil de poésies. Il revient en France en 1911 avec son épouse Ekaterina et un fils, Wladimir. Il gardera toute sa vie l'amour de la Russie.
Engagé dans la Première guerre mondiale, il tire de cette expérience son Poème de la tranchée. Séparé d'Ekaterina, il épouse en 1915 Madame Simone, l'ancienne compagne d'Alain-Fournier. Après la guerre, il se lance dans l'écriture et la représentation de pièces de théâtre. Avec les évènements mondiaux, son écriture et ses préoccupations deviennent de plus en plus politiques. Chroniqueur à L'Illustration, il stigmatise à la fois l'américanisation et le communisme (Tsar Lénine, 1930).
Il obtient une certaine renommée en écrivant sur les poètes « maudits » du siècle précédent (Baudelaire, surtout Verlaine) et de son siècle (Tristan Bernard). Il consacre également des études à Léon Tolstoï. À la suite de la publication de L'Amour qui n'ose pas dire son nom en 1927, il échange avec André Gide des lettres qui figurent désormais en annexe de Corydon.
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Source : Wikipedia
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François Porché, lu par Yvon Jean


Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
François Porché
L'âme slave est la moins hypocrite qui soit. Elle est même terriblement sincère, puisqu'elle l'est à chaque instant et qu'elle varie sans cesse.

[Qu’est-ce que l’âme slave ? - 1925]
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François Porché
La ville où je naquis, un fleuve étroit l'arrose;
L'eau coule sous le pont comme une claire prose,
Et mire honnêtement dans son calme miroir
Et le doit et l'avoir;
Elle enregistre un arbre, un mur sur son passage
Et fait l'additioin du paysage.
La ville où je naquis a de petits pavés
Carrés, durs, enfoncés, cimentés dans la terre,
Et blâmant le caillou qui roule, solitaire.
Le clocher, par dessus la poste de l'octroi,
Regarde avec effroi
Un chemin qui longe une vigne.

François Porché, Humus et poussière.
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Le petit jour, jaunâtre et mou
Comme une eau lourde entre les sables,
Les trouve assis, méconnaissables,
Une quinzaine dans un trou.
Leur uniforme a pris la teinte
Des sacs de terre et des remblais ;
Leur voix qu’on pouvait croire éteinte
Est sourde au fond de leur palais.
Leur langue avec peine articule
De rares mots, rauques et lents :
Le nom d’un mort parfois circule
Entre les casques ruisselants.
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La Veille

La pluie épaisse dans la nuit
Partout piétine à petit bruit.
Chaque rafale qui se penche
Entoure un cou
De son bras mou,
Se relève et froisse une branche
On ne sait où.
L'ombre en bas filtre et s'écoule
Et murmure un long secret ;
L'ombre en haut résonne et roule
Il pleut sur une forêt.

L'eau du ciel s'abat sur la terre
De tout son poids,
Du même sombre élan qu'elle avait autrefois.
Quand les premiers humains s'étonnaient dans les bois
De son triste mystère.

Et le vent, c'est le même vent
Dans les feuilles obscures.
Nous avions vu pleuvoir et venter bien souvent.
Mais savions-nous auparavant
Combien les averses sont dures?

Les hommes n ont-ils plus comme les animaux
Qu'un couvert de pauvres rameaux ?
Quel destin les condamne à ployer sous l'automne,
Et, rêvant jour et nuit des anciennes maisons,
A contempler sans fin la face monotone
Des marâtres saisons?
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François Porché
Les Russes sont des romanciers-nés. Ce qui les sert encore, ici, c'est je ne sais quelle impudeur dans l'aveu qui leur est particulière. Chez nous, la confidence est chose précautionneuse, la confession, chose secrète, rituelle. En Russie, la pratique de l'une et de l'autre est générale et publique. Chacun se raconte, s'accuse et se repent devant n'importe qui, n'importe où, en chemin de fer, au restaurant, à l'étuve. Le Russe met son orgueil, non pas à se grandir, mais à se rabaisser, car il montre ainsi qu'il connaît toutes les faiblesses de l'humanité, c'est elle qu'il plaint en sa personne. Et, de plus, pour lui, avouer ses torts équivaut à les effacer.

Ceci est un extrait d'un essai écrit en 1925 sur l'âme slave, à lire sur le site :
https://www.bmlisieux.com/curiosa/porche01.htm
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O bouche amollie, qui se détend, qui se
défait sous le baiser, comme la chair se dissout
dans la mort, mortelle bouche adorée !
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François Porché avec son éloquence habituelle n'oublie pas de mentionner les moments tragiques que va vivre Sophie dans les années 1895, à cause de la mort de l'enfant adoré plus que tout du couple Tolstoï . Il dit en ces mots :
"Cependant sous les tilleuls d'Iasnaïa, plus d'un an après la fatale nuit de février, Sonia erre encore, désemparée, à la poursuite d'un petit fantôme, elle recherche les coins du parc où Vanitchka aimait jouer, le tertre, près de Stari-Zakaz, où il cueillait des chanterelles en septembre. Elle songe que tout ce que le monde puéril avait de tendre et de gracieux : les oeufs coloriés de pâques, les sapins illuminés à Noël, s'est éloigné d'elle à jamais avec l'enfant perdu.
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"Lev Nokolaévitch, à l'opposé de ses trois frères, fut un élève, puis un étudiant médiocre, irrégulier. Non certes que l'intelligence lui manquât, ou que ses exceptionnelles facultés fussent à cette époque engourdies. Il était laborieux par à-coups et déjà grand liseur, prodigieusement ouvert aux choses de l'esprit. Mais son intérêt se portant sur les matières de son choix, il négligeait tout le reste. En somme, le singulier garçon ne répugnait à suivre un programme que parce que le programme n'avait pas été fixé par lui. "

Je ne saurais mieux dire
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Et j'appris ce que c'est que de souffrir : on creuse
Un terrain qui, d'abord, semble étroit, quelque arpent,
A peine, d'herbe rare et de glèbe pierreuse.
Mais, à mesure que, tâtonnant et rampant,
Vers le bas, du coté des ténèbres, l'on plonge,
Le champ de la tristesse à l'infini s'allonge.
Souffrir, c'est lentement perdre les veux du corps,
C'est, bientôt, ne plus voir les choses du dehors
Et le ciel qu'à travers un déluge de cendre,
C'est au dedans de soi, chaque jour plus avant,
Jusqu'où meurt le grand bruit de la cite, descendre,
Et là, comme un mineur scrute l'ombre, en levant
Au-dessus de son front sa lampe qui vacille,
C'est marcher dans la nuit, sans autre feu qui brille
Que la lueur de sa conscience. L'instinct
Qui vous guidait, parfois un souffle obscur l'éteint :
On s'égare, on se heurte, un soir, contre une idée,
Et, lorsque de fatigue on s'endort, obsédée,
L'âme qui rêve tourne et revient sur ses pas,
Tâte le mur, voudrait s'enfuir et ne peut pas...
Mais cependant qu'au fond de l'œil en pleurs s'efface
L'image des décors qui l'ont charmé, souffrir,
C'est aussi dans son cœur, par degrés, découvrir
Tout un monde nouveau, c'est, lorsqu'à la surface
Les prés sont verts, l'azur serein, l'homme rieur,
Distinguer au-dessous, d'une étrange prunelle,
Le feu, le sombre feu qui couve, intérieur,
La Douleur primitive, actuelle — éternelle.
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VISITEUR DU JARDIN...

Visiteur du jardin, prends garde que les roses
Ne s'effeuillent au cri des grilles longtemps closes.
Ne va pas réveiller le lion de granit,
Qui depuis tant de jours bâille sur un pilastre
Que des abeilles dans sa gueule ont fait leur nid.
Vole, rends tes talons plus légers que les astres
Qui glissent dans les nuits chaudes, silencieux...

Ami, nos grands parents vécurent là très vieux.
C'étaient de bonnes gens dont, en nous, la mémoire
S'allie à l'odeur saine et franche de l'armoire
De famille, parfums de fruits, de linge frais,
Parfums nourris de vertu sobre et sans apprêts.
Cœurs simples, ils gardaient dans leur sagesse affable
Un doux air suranné de proverbe et de fable.
Et, volontiers parlant de leurs jeunes saisons,
Ils bénissaient le soir évanoui d'automne
Où, le seigneur du lieu mettant son vin en tonne,
Tous deux, loin des vivats, des flambeaux, des chansons,
Loin des flûtes menant le bal sur les pelouses,
Ils s'étaient fiancés sous les yeuses jalouses...

C'est là, dans cet enclos, de leur âme encor plein,
Que ma petite enfance a croisé leur déclin,
Et mon premier regard s'étonna de leurs rides.
Maintenant, dans le lit des fontaines arides.
Des lézards dorment sous les pierres, engourdis.
L'herbe amoureusement monte aux genoux verdis
D'une nymphe effrayée, et seul, au grand silence.
Un taon dans une fleur bourdonne et se balance...
Cependant, lourd de suc, imprimant son pied nu
Dans la vase. Septembre obèse est revenu,
Et son souffle a rôti les raisins dans les treilles.
Des mains, j'entends des mains froisser les pampres roux,
Les ciseaux zézayer insinuants et doux.
J'entends crier l'osier fléchissant des corbeilles...
O charme du passé qui s'évade le soir.
Et rôde, et fait craquer les feuilles des allées!
Un caillou sous des pas a roulé; l'arrosoir
Retentit invisible aux citernes dallées;
Le jet d'eau se réveille; une voix, qu'on dirait
Du fond des temps venue, entonne une ariette,
Et dans le vieux bassin tout frissonnant s'émiette
L'image pâle de l'Amour qui s'y mirait...

Visiteur du jardin, si tes pieds sur la route
Ont saigné, rougissant l'herbe dure que broute
L'âne veuf de Silène errant et détrôné.
Si ton cœur, fastueux et misérable, est né
Poète, apte à souffrir du mal visionnaire.
Viens, le dieu du logis est un dieu débonnaire,
Assieds-toi sur le banc de mousse et ne crains plus.
Jette à l'oubli les mauvais livres que tu lus.
Jette au soir embrasé le fagot de tes fautes.
Puis, retrempe ton âme au souvenir des hôtes
Qui, simplement, pour prix d'un bel amour bien droit,
Ont savouré la paix divine en cet endroit.
Heureux, ils ont connu les longues hyménées.
Tendre alanguissement féminin des années.
Caresse, au cœur, d'un vieux soleil de Saint-Martin!
Heureux, car ils ont pu, guéris de l'acre envie.
Sourire, par dessus l'épaule, vers la vie
Vécue, et qui n'est plus, au bord du ciel lointain,
Comme Paris, le soir, vu des tristes banlieues.
Qu'un peu d'or qui palpite au fond des cendres bleues.
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