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3.9/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Vilnius (Lituanie) , le 31/10/1911
Mort(e) à : Deauville , 1991
Biographie :

Léon Chertok est un psychiatre français connu pour ses travaux sur l'hypnose et la médecine psychosomatique.

Il obtient son doctorat en médecine à Prague en 1938. Arrivé à Paris en 1939, il entre dans la résistance.

En 1947, il effectue un stage en psychiatrie à l'hôpital de Mount Sinai de New-York dans un service de médecine psychosomatique dirigé par le psychanalyste Lawrence Kubie.

De retour en France, il fait une analyse chez Jacques Lacan de 1948 à 1954. De 1948 à 1949, il est l'assistant de Marcel Montassut à l'hôpital psychiatrique de Villejuif.

En 1950, il crée le centre de médecine psychosomatique à Villejuif avec Victor Gachkel où il reçoit la visite de Franz Alexander.

En 1957, il contribue à la création de la société française de médecine psychosomatique avec Michel Sapir et Pierre Aboulker. En 1959, il donne sa première conférence sur l'hypnose devant des psychanalystes au sein de la société L'Évolution psychiatrique de Henri Ey.

Léon Chertok est le père du banquier d'affaires Grégoire Chertok.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Léon Chertok   (8)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

La soumission à l'autorité
Après la diffusion d'un extrait du film d'Henri Verneuil "I comme Icare", débat en plateau autour du phénomène de soumission à l'autorité en écho à l'expérience de Milgram et analyse du processus de soumission avec le sociologue Serge Moscovici et le psychanalyste Léon Chertok.

Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
« Il est certain que si nous continuons à utiliser l'hypnose comme un instrument destiné à déraciner les conflits et les expériences traumatiques, ceci afin de chasser les symptômes, nous devons nous attendre à avoir les mêmes déboires que Freud. Les effets produits seront aussi capricieux, temporaires et décevants qu'en son temps. […]
Nous pensons […] qu'il est possible d'étudier la relation hypnotique en conservant une attitude analytique. Il s'agit simplement d'un élargissement du champ psychanalytique à une dimension qui y est en fait présente, mais sous forme occultée.
La psychanalyse repose sur la technique de l'association libre. Mais, dans la pratique, l'association est rarement libre. L'hypnose, dans la mesure où elle crée les conditions d'une régression corporelle profonde, favorise l'émergence d'un mode de fonctionnement mental plus proche des processus primaires. Son intégration au traitement psychanalytique permettrait de toucher des registres qui échappent habituellement à la verbalisation. Les psychanalystes d'ailleurs le savent bien. Quand les sujets associent véritablement, ils sont dans un état proche d'une légère transe hypnotique ; les processus secondaires sont partiellement suspendus.
Il est évident que le thérapeute ne peut pas, dans un tel rapport, maintenir la même distance que dans une analyse classique. La relation est vécue sous une forme beaucoup plus fusionnelle, qui renvoie à cette dimension relationnelle primaire dont nous avons vu qu'elle était présente dans tout rapport intersubjectif. » (p. 217)
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Excipit du corps du texte, avant les deux annexes :
« Il y a presque deux siècles, en 1784, le marquis de Puységur, élève de Mesmer, s'entretenait avec un berger nommé Victor qu'il venait d'hypnotiser. Constatant à sa grande surprise que celui-ci, au réveil, ne se souvenait d'aucun des événements survenus au cours de cette séance, il concluait que nous avons deux mémoires indépendantes. L'inconscient entrait ainsi dans le champ de la recherche expérimentale. Un siècle plus tard, Sigmund Freud découvrait peu à peu à travers les paroles de ses malades hypnotisés la dynamique du désir et du refoulement. À deux reprises, l'hypnose a été le catalyseur qui a permis des découvertes fondamentales. On peut supposer qu'elle nous réserve encore des surprises. » (pp. 226-227)
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« On trouve une seule fois dans ses écrits [de Mesmer] une allusion au rôle du sentiment : "Le magnétisme animal doit en premier lieu se transmettre par le sentiment. Le sentiment peut seul en rendre la théorie intelligible. […]" (Mesmer, 1781, p. 25).
Les successeurs de Mesmer, tout en restant fluidistes, commencèrent à utiliser les termes psychologiques de volonté, passion, désir de guérir, etc. Les hypnotiseurs de la deuxième moitié du XIXe sentaient bien qu'il existait un lien affectif entre eux-mêmes et les somnambules, une "affinité élective", mais ils l'expliquaient par l'état cérébral du sujet.
Freud, en introduisant le transfert, a accompli un pas énorme en situant clairement la question de l'affect dans son cadre relationnel. Mais, comme il arrive souvent dans l'activité scientifique, le dévoilement d'une partie du champ inconnu n'a fait qu'élargir celui-ci. Pour expliquer le mouvement affectif, Freud a eu recours à des métaphores énergétiques, libido, investissement, etc. Il n'a pu formuler une théorie véritablement scientifique de l'affect.
Lacan, quant à lui, évacue d'une certaine manière le problème de l'affect. Sa théorie repose sur une exclusion de la dimension biologique, corporelle de l'inconscient et de la relation. C'est pourquoi, tout en étant extrêmement féconde, elle ne peut prétendre être complète. Tant qu'il n'y aura pas de théorie de l'affect – à la fois psychologique et physiologique –, la psychothérapie et la psychanalyse ne pourront prétendre à un statut scientifique. Certains penseront, il est vrai, que cela n'est peut-être pas souhaitable... » (pp. 188-189)
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[Aujourd'hui, l'hypnose] c'est un quatrième état de l'organise, actuellement non objectivable ( l'inverse des trois autres: veille, sommeil, rêve);
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« […] on ne connaît pas les mécanismes par lesquels une stimulation verbale agissant au niveau du cortex peut influencer la perception douloureuse ou produire des modifications vaso-motrices localisées. […]
Sur le plan relationnel, le mécanisme est relativement mieux connu. Indépendamment de la signification inconsciente que le sujet hypnotisé peut attacher à telle ou telle "performance", il est évident que le désir de se conformer à la parole de l'hypnotiseur joue ici un rôle essentiel.
Mais ces considérations ne rendent pas compte de la dimension psychophysiologique de l'hypnose. La question de savoir si celle-ci représente un état spécifique sur le plan physiologique a fait et fait encore l'objet de nombreuses controverses. […] Néanmoins, […] il nous paraît indéniable que l'hypnose constitue un état de conscience particulier, impliquant une certaine modification de la réactivité psychophysiologique de l'organisme. […] Nous avons appelé cet état le "quatrième état organismique" (1969) à la suite de l'état de veille, du sommeil et du rêve. » (pp. 104-105)
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« Tout se passe comme si, à un moment donné, se produisait un déclic qui déclenche chez le sujet un comportement automatique, une régression à un stade extrêmement primaire du développement.
[…]
Le sujet se trouverait ainsi renvoyé à des formes plus primitives de communication, à un registre "purement affectif" correspondant aux structures les plus anciennes du système nerveux, le paléocortex. Il s'agirait là d'une potentialité relationnelle innée, originelle, qui constituerait en quelque sorte la matrice, le creuset dans lequel viendront s'inscrire toutes les relations ultérieures.
[…]
On peut donc dire que la relation existe sur deux plans différents, une partie innée et une partie acquise. C'est à ce dernier niveau que le transfert intervient pour renforcer – ou contrarier – l'hypnotisabilitée innée. Autrement dit, le transfert n'explique pas l'hypnotisabilité mais il rendrait plutôt compte de la non-hypnotisabilité. » (p. 134)
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7. « Léon Chertok était heureux. Ce jour-là [le 28 mai 1986, premier séminaire "transdisciplinaire" sur l'hypnose], aucun savoir définitif à propos de l'hypnose ne fut construit. Au contraire, les problèmes sans réponse proliférèrent joyeusement. Les sorciers vaudous, les chamans, les maraîchers au volant, les explorateurs des états de conscience modifiés, les mystiques, les poules, les vanneaux et les hystériques envahissaient la salle. Ce jour-là, le non-savoir que revendique Léon Chertok à propos de l'hypnose démontra sa fécondité, mais aussi ses vertus affectives. Des spécialistes qui normalement coexistent sans se parler trouvaient le courage de reconnaître que les concepts qu'ils manient dans leur discipline n'ont pas seulement pour fonction de traduire un savoir, mais aussi de repousser les autres disciplines, d'assurer l'autonomie de leur champ. » [Isabelle Stengers – Didier Gille in : « L'hypnose transdisciplinaire », p. 407]
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5. « Les théories behavioristes sont simplistes comme étaient simplistes les théories psychiatriques que Freud a critiquées. Et pourtant, il est impossible de dire que ceux qui y croient n'ont pas de résultats, ou que ces résultats sont essentiellement différents des résultats obtenus par les psychanalystes. D'après les enquêtes américaines, le type de psychothérapie utilisé – et on en compte plus de quatre cents aujourd'hui aux États-Unis – n'est pas un élément très important dans le succès ou l'échec d'un traitement, qui semblent dépendre d'abord de la motivation du patient, et ensuite de la personnalité du thérapeute ! C'est cela, la véritable blessure narcissique.
Évidemment, on peut discuter méthodologie, expliquer que l'on compare l'incomparable. Il n'empêche que les espoirs de Freud, qui croyait en une efficacité privilégiée de la psychanalyse, ont été déçus. Quand je suis méchant, je renverse une phrase célèbre de Freud qui prévoyait qu'il faudrait, dans certains cas, mêler à l'or de l'analyse le cuivre de la suggestion : je dis alors que l'on mélange en réalité l'or de la suggestion au cuivre de l'analyse... Mais bien sûr, Fred, lui, pensait savoir ce qu'est la suggestion, alors que moi je sais simplement qu'elle est l'élément incontrôlable qui est le trait commun de toutes les psychothérapies, depuis la plus naïve des techniques behavioristes jusqu'à l'analyse la plus sophistiquée... quand elles réussissent. » [Chertok in : « Le cuivre de la suggestion », p. 328]
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En conclusion, on peut dire qu'on n'a pas trouvé, pour expliquer l'hypnotisabilité, de traits caractéristiques dans la personnalité de l'hypnotisé ni dans celle de l'hypnotiseur. Il faut, dans cette recherche, tenir le plus grand compte de ce que l'hypnose est une relation dans laquelle deux personnalités se rencontrent et jouent l'une par rapport à l'autre un rôle complémentaire. Ainsi l'hypnotisabilité dépend des multiples rapports inter- et intrapersonnels mis en oeuvre.
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6. « Quand Léon Chertok discute avec les psychanalystes, il est difficile de reconnaître celui qui, pendant la guerre, fut un agent recruteur de talent : il ne tente pas de séduire, d'obtenir un accord, fût-il superficiel, mais emploie au contraire les arguments les plus propres à scandaliser ses interlocuteurs. Il les somme en quelque sorte d'abjurer, et s'expose par là même à l'accusation de maintenir fermé, par son agressivité, par son obstination à exiger la reconnaissance d'une vérité blessante, et qu'il rend aussi blessante que possible, l'avenir pour lequel il dit lutter. Mais comment faire autrement lorsque le rapport de forces est défavorable, lorsque le moindre compromis peut rendre sa vigueur au traditionnel cliché : l'hypnotiseur prend le pouvoir, le psychanalyste est au service de la vérité ? Si Léon Chertok, le séducteur, se fait désagréable, obstiné, brutal, c'est pour assurer que ceux qu'il réussira à intéresser sont capables, comme lui, de faire la différence entre ce que la psychanalyse a effectivement inventé, la recherche de la vérité comme instrument thérapeutique, et ce qu'elle aurait aimé inventer, la thérapie comme instrument de recherche de la vérité. » [Isabelle Stengers – Didier Gille in : « L'avenir... » p. 341]
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