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4.09/5 (sur 17 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Bruxelles , le 09/03/1901
Mort(e) à : Bruxelles , le 22/02/1928
Biographie :

Odilon-Jean Périer est un poète belge d'expression française. Il a vécu successivement rue Defacqz 50, dans une maison Art nouveau de Paul Hankar, et au 268, avenue Louise, entre la rue Gachard et la chaussée de Vleurgat.

Fils de banquier et petit-fils du général Albert Thys, apparenté aux ministres Paul Janson et Paul-Henri Spaak, il fait ses humanités à l'athénée Royal d'Ixelles. Ensuite, il se destine au Droit qu'il étudie à l'ULB, anciennement située dans le Palais Granvelle, rue des Sols, au Centre ville. Il se lie à Franz Hellens, animateur de la revue d'avant-garde Le Disque vert, et avec le jeune Henri Michaux qui a passé son enfance dans la même rue Defacqz (n° 69). Il côtoie également les surréalistes bruxellois et plus particulièrement les animateurs de la revue Correspondance dirigée par Paul Nougé, Camille Goemans, le musicien André Souris, etc.

Poète des réalités simples et quotidiennes, profondément amoureux de Bruxelles, il a également laissé un roman (littérature) d'inspiration dadaïste, Le Passage des anges (1926), dont le thème semble avoir été exploité dans Les Ailes du désir de Wim Wenders, et une pièce de théâtre, Les Indifférents (1925). Il était également un peintre dessinateur doué.

Il se marie et meurt à l'âge de 27 ans d'une péricardite rhumatismale, sans avoir connu son fils. Il repose à Dalhem. Une fontaine a été érigée en son honneur, avenue Louise à Bruxelles. La Maison du Livre à Saint-Gilles lui a consacré une exposition, proposant de nombreux manuscrits illustrés par des peintres de renom, à l'occasion du centenaire de sa naissance (commissaire de l'exposition : Joël Goffin). Ce Fonds a été inventorié par les Archives et Musée de la Littérature.

Son poème le plus célèbre a pour titre : Je t'offre un verre d'eau glacée...
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Source : Wikipedia
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Lectomaton, Le passage des anges, d'Odilon Jean-Périer, Foire du livre de Bruxelles 2009, stand de la Communauté française


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Odilon-Jean Périer
LES PIEDS NUS DE MA POÉSIE

Les pieds nus de ma poésie
Ont peu de poids
Cherche la trace de ses pas
Sur cette eau tranquille
Comme un visage éclairé

Toute puissance agenouillée
Chanson matinale

Il brille
Une étoile toute nouvelle
Et la chanson la plus belle
Est celle que j'ai chantée
Pour accepter ces minutes
Où mon bonheur se décide

Où toute chose s'arrête

A la merci d'un beau vers
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A la limite de la lumière et de l’ombre
Je remue un trésor plus fuyant que le sable
Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde
Je cherche mon amour au milieu des miracles.
Un poème commence où la voix s’est brisée
Et je fais mon bonheur en dénouant tes mains
Quand nous nous rencontrons au bord d’une journée
Nouvelle, au bord de l’aube où le ciel nous rejoint.
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Il pleut. Je n’ai plus rien à dire de moi-même
Et tout ce que j’aimais, comme le sable fin
Sans peser sur la plage où les vents le dispersent
(Amour dont je traçais un émouvant dessin)
S’évanouit… La seule étendue inutile
Mais seule, mais unie, en pente vers la mer,
Me laisse par l’écume aller d’un pas tranquille
Qu’elle efface après moi. Toi, paysage amer,
Paysage marin, le seul où je sois libre,
Qui parle mieux qu’un homme, avec plus de grandeur,
Donne-moi, pour un soir, cette raison de vivre,
Le secret de ta grâce au milieu du malheur.
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Au bord mouillé
D'une couleur
Où naît l'écume

Et le sourcil
De l'horizon
Où vont les dunes

Entre les dents
Et la salive

Où le baiser
Luit et se brise
Au bord du monde
Où est la mer
Au bord de l'ombre
Où tu te tais

Je viens me taire.
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Odilon-Jean Périer
Écoutez-moi si vous m’aimez

Écoutez-moi si vous m’aimez :
Je suis sauvé lorsque je chante ;
Et toi, surtout, que j’ai formé
De ma plus douce voix vivante :
Tes beaux cheveux bien éclairés
Comme le feu dans la poussière
Te font pareil aux oliviers,
Tes mains connaissent un mystère
Dont il reste de l’or aux doigts…
Si tu es dieu, révèle-toi.

- Garde ton sang, bouche mordue,
J’y vois la trace de ton cœur :
Sur la voie que tu as perdue
Je t’ai suivi comme un chasseur.

Es-tu cette étoile sauvage ?
Je te salue, ô visiteur,
Dans la lumière et la douleur,
Visage doux comme une plage
Usée, habituée aux vagues…
Tu es l’amour aux mains profondes :
Partageons ce pain et ce sel…

- Salut, dans le milieu du monde,
Salut à mon ami mortel.

Puis-je mourir, quelle folie !
N’entends-tu pas ma poésie
Et ce cœur battre, ô bouche d’or ?
Je suis le berger de ces ombres
Et le principe de ces choses
Ayant fait œuvre de mon corps
Je suis vainqueur, il se repose,
Et je retourne à mes trésors.

- Homme enfermé, l’orgueil t’égare
Libre et vivant, – devant un mur.
Accorde-moi ce corps avare,
Ne sois, enfin, qu’un esprit pur.

Amour, ce serait par faiblesse…

- Mais, par faiblesse, sois heureux.

Laisse ces ruses sans noblesse
J’ai vu la flamme dans tes yeux…
Alors, il me prend par la tête,
Porte la nuit dans mes fenêtres,
Porte sur moi son souffle ardent,
Par les genoux brise ma force
Et, comme un cheval qui s’emporte,
Jette ses cheveux dans le vent…

- Je suis seul. Je serre les dents.

Plus tard, un soir comme les autres,
La poésie monte et se pose,
L’eau merveilleuse monte en moi,
Le dieu se pose dans ma chambre,
Tout est changé, c’est que je chante :
Amour, entendez-vous ma voix ?
Mais le Démon n’écoute pas,
Il pleure dans ses mains profondes…

- Les poètes sont seuls au monde.
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Odilon-Jean Périer
La victoire

L’oeil terrible d’un dieu s’est ouvert à mon front :
Que je vois bien la vie au fond de ma blessure !
Et comme un loup marqué de honteuses morsures,
Je porte, clair regard, le faix de tes rayons.

- J’ai cherché ma patrie avec sincérité
Dans ses villes, son ciel, ses champs et ses navires.
- Mais rien ne vaut la chambre où je fais de ma lyre
Le silence pleuvoir avec limpidité.
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Je vivais au milieu de choses mal unies


Je vivais au milieu de choses mal unies,
Demandant au hasard de diriger mes pas.
Je mettais à mon dieu le masque des folies
Et le meilleur ami ne me connaissait pas.

Il s’est fait un été plus divin que les autres,
Comment résisterais-je à son embrassement ?
Je marche, confondant mes biens avec les vôtres ;
Je respire au milieu d’un monde bien portant.

Beau jour sobre et profond comme un marbre sauvage,
Que vos angles dorés m’ont donné de secours !
Tant de perfection fait aimer son ouvrage
- Tant de limpidité détourne de l’amour.
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Je t’offre un verre d’eau glacée,
N’y touche pas distraitement
Il est le prix d’une pensée
Sans ornement

Tous les plaisirs de l’amitié
Combien cette eau me désaltère
Je t’en propose une moitié
La plus légère

Regarde Je suis pur et vide
Comme le verre où tu as bu
Il ne fait pas d’être limpide
Une vertu

Plus d’eau Mais la lumière sage
Donne à mon présent tout son prix
Tel, un poète où Dieu s’engage
Et reste pris
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Odilon-Jean Périer
Le corps fermé comme une jeune rose

Le corps fermé comme une jeune rose
Celle qu’Amour ne désunissait pas
Qui disposait pour nous entre les choses
L’oeuvre excellente et pure de ses pas

Dont les cheveux donnaient le goût de vivre
Et dont les mains faisaient le pain doré
- N’était-ce rien qu’un instant d’équilibre
Par un miracle au hasard préservé ?

Pour un sourire elle consent au monde
Elle s’accorde ou se rompt au plaisir,
Toute inclinée et mêlée à son ombre
Le corps défait par un pauvre désir

Mais qui l’avait de neige couronnée
Comme il la tient perdue entre ses bras
Ayant goûté sa bouche humiliée
Amèrement s’en détache et s’en va

Il s’en va seul, ruiné, regrettant son courage.
Il voit de grosses mains se poser sur ses dieux
Les dames se repeindre et rire les messieurs
L’or aux dents, le soleil au milieu du visage

Il voit de beaux enfants rayonnants de jeunesse
Tendrement sous les bras saisissant une chair
Donner de leur substance à des femmes ouvertes
Et chercher de l’amour dans ces ventres déserts

Il voit briller l’éclair sur les maisons du monde,
Les morts en habit noir dans les fêtes de nuit,
Les lâches, les tricheurs, enfermés par la honte,
Que le jour du seigneur trouve nus dans leur lit

Il voit se dénouer le choeur des jeunes filles
Celle-ci recevoir un baiser triste et bas,
Celle-là prisonnière aux genoux d’une amie,
Cette autre douce-ardente, et seule, dans ses bras.

Il voit le peuple humain s’enivrer de soi-même.
- Qu’il montre sa blessure, on y met un baiser -
Mais comment pourrait-il accepter ce qu’ils aiment ?
Il veut pour sa patrie un sol immaculé

Les arbres parlent seuls dans le vent de la ville
Ils gardent leurs secrets, ils perdent leurs oiseaux
- Mais on fait ce qu’on veut de leur force immobile
Et leurs maîtres les ont plantés sur des tombeaux

La mer toute-puissante, aujourd’hui blanche et noire
Laisse trop de vivants parcourir sa beauté ;
Ils font leurs pauvres tours au milieu de sa gloire
Elle brille, s’élance – et se couche à leurs pieds

Le ciel même se voit expliquer par la terre :
Ses étoiles ne sont que des mondes mortels
Le visage de l’homme arrête la lumière
Il regarde en riant l’équilibre du ciel

Partout tombe, s’agite, et parle cette bande.
Celui qui se refuse et veut se passer d’eux
Comme un joueur ruiné prisonnier dans sa chambre
N’a plus qu’à se remettre entre les mains de Dieu

- Il compose des vers mystérieux et sages,
Lentement, pleins de sens et de sérénité
- Puis se couche et s’endort, ayant fait son ouvrage
Et repris dans son corps le pouvoir de chanter.

- Beaucoup plus tard, un jour sans tache, un jour sans ombre
- Beaucoup plus tard un air d’eau neuve, un oiseau blanc…
L’homme s’éveille, et s’émerveille, et vient au monde,
Et laisse aller en liberté son coeur battant…

Que de beauté ! Les arbres font leur grand murmure,
La mer et le soleil du matin sont unis…
Voici le ciel dans les chemins de l’aventure
Voici cet homme – et son amour est devant lui
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Que m’importe de vivre heureux, silencieux,
Un nuage doré pour maison, pour patrie.
Je caresse au hasard le corps de mon amie,
Aussi lointaine, hélas! et fausse qu’elle veut.

Qui êtes-vous enfin? qui parle? – et qui m’écoute? -
Un homme vraiment seul entend battre son coeur.
Je cherche parmi vous les signes du bonheur :
Je ne vois qu’un ciel blanc, qu’une étoile de routes.

Vaste image de terre abandonnée au jour
Comme un jeune visage embelli par l’amour
Quelle grande leçon votre dessin me donne…

Silencieusement s’élève autour de moi
La plus douce lueur de vie, et cette voix
Merveilleuse, – la voix que n’attend plus personne.
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