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3.83/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Dijon , le 04/02/1862
Mort(e) à : Paris , le 02/04/1942
Biographie :

Issu d’une famille de la bourgeoisie aisée, Édouard Estaunié fut d’abord élève des Jésuites dans sa ville natale, Dijon, avant de poursuivre ses études à Paris. Il entra en 1882 à l’École Polytechnique et à l’École des Sciences politiques. Cette formation devait lui ouvrir les portes d’une carrière d’ingénieur dans les Postes et Télégraphes, carrière qu’il achèverait avec le rang d’inspecteur général.
Cet écrivain non-professionnel - il fit toute sa carrière dans l'administration des Postes et Télégraphes - écrivit d'abord des ouvrages scientifiques ( Les sources d’énergie électrique, 1895, Traité de communication électrique, 1904), avant de se tourner vers la littérature, ce qui le conduisit à l'Académie Française où il entra en 1923.

Source : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/edouard-estaunie?fauteuil=24&election=15-11-1923
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Bibliographie de Édouard Estaunié   (12)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Edouard Estaunie : L'ascension de Monsieur Baslevre
- C'est depuis le salon de thé "Angelina" (Paris, 1er arrondissement), que Olivier BARROT présente le livre de Edouard ESTAUNIE "L'ascension de Monsieur BASLEVRE".

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Un cri d’appel, - peut-être un merci. – traversa l’air. Mais le Pêcheur ne l’entendit pas. Assuré désormais qu’elle rebâtirait. Il avait disparu. lL rôda tout le jour. Enivrement de vivre. Il rôda jusqu’au soir. Il n’allait nulle part. Parce qu’il savait devoir coucher très loin, il s’attardait à se griser du pays où il avait poussé, telle une Herbe vivace. Buissons, garennes, et vous, chaumes dont l’or terni recouvre les vastes champs, maïs dont les houpettes claquent, sentiers cabossés, flaques où dorment les grenouilles, l’auriez-vous reconnu ? Jusqu’à cette heure, pareil aux bêtes qu’il traquait, il n’avait éprouvé ni désir ni chagrin : pour seule raison d’agir, le souci de garer sa peau contre la gerçure du froid ou la cuisson du soleil ; pour seul plaisir, celui de licher du vin sur un coin de table poisseux, tandis qu’alentour les mouches rôdent et J’ai pue.
- Chouette. La vie ! Depuis le sacrifice, il vivait splendidement, hors du monde, très au-dessus. Et sans doute, à le voir passer, on l’aurait cru pareil. Il portait toujours des haillons. Il avait encore la barbe défaite, les cheveux en broussaille, l’air galvaudeux et bancroche. Pourtant, à chaque foulée, des ailes battaient sur son dos. Un vêtement de soleil vêtissait son âme. N’ayant rien à donner, il s’était donné lui-même. Il vivait ! » p 254
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Édouard Estaunié
Dès qu'on approche un être humain, on touche à l'inconnu.
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Les gens casés, munis de famille, locataires d'appartements confortables, et chaussant chaque soir leurs pantoufles au coin du feu, ont coutume de considérer avec mépris ceux de leurs semblables qui, établis sur un trottoir, devant un guéridon sale ou une boisson médiocre, et le regard vide, semblent à l'affût d'une béatitude toujours indocile à leur appel. Ils ont tort.
Le café donne à qui en est normalement privé le luxe de la chaleur, de la lumière et d'un chez soi momentané. (p. 15)
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Qualifié de "poète du silence" (André Bellesort), Edouard Estaunié avait compris que ce qui scelle le silence, c'est la vie, et que l'incommunicabilité des expériences, des sensations et des sentiments est le propre de l'homme "à l'affût d'une béatitude toujours indocile à [son] appel". De fait, Estaunié est un romancier de la solitude. Comme le jeune Emmanuel Bove de -Mes Amis-, il confie cette douleur sourde au monde, mais, contre la mélancolie bovienne, énonce que l'oubli de soi offre apaisement, sinon remède. Orphelin de père, puis fils écrasé par la disparition de sa mère, Edouard Estaunié était lui-même un homme seul, marié tardivement à la veuve d'un ami disparu, un homme touchant qui s'est dit à demi-mot dans ses romans, comme il transpose avec -L'Infirme aux mains de lumières- l'existence de sa tante aveugle dans la maison familiale de Saint-Julia-de-Gras-Capou, dans le Lauragais, entre Castres et Toulouse. (préface - Eric Dussert, p. 11)
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Et voilà...oui voilà quelle fut exactement l'origine qui devait nous unir durant un quart de siècle. Admirons ici l'illogisme de l'existence. Pendant des années, on erre au milieu de gens recrutés avec prudence dans la famille, au collège , enfin là où il paraît qu'on ait chance de choisir des compagnons en connaissance de cause: et brusquement l'oiseau cherché se trouve être quelconque qui, chaque jour, s'asseyait à côté de vous; on ne prenait pas la peine de le regarder; sans une circonstance futile, on ne lui aurait jamais fait signe. Mais que sert de chicaner le hasard sur sa méthode ? Acceptons plutôt les occasions qu'il offre et tentons de les croire créées pour notre usage, comme si étions seuls à habiter l'univers. (p. 19)
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La logique des choses veut que, lorsqu'un premier mensonge a paru vrai, la vérité prenne à son tour air de mensonge.
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- J’aime ! … Mon Dieu ! pourrais-je expliquer cela devant vous que la vie a condamnée à rester seule ?… Aimer, c’est donner ce qu’on possède et même ce salut dont vous êtes avare ! C’est accepter sans scrupules et dans la joie l’ivresse de l’étreinte l C’est … Mais ! non ! vous vous êtes refusé jusqu’ au désir ! Dans le spectacle de deux cœurs fondus au même brasier, vous n’imaginez que débauche ! Au … geste d’union souveraine, vous répondez par celui qui sépare. L’enfant lui-même, ce miracle ! vous est odieux … (p 169)
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Si vous étiez raisonnable, vous sauriez qu’il n’y a pas de menus faits ni de petites choses. Le mensonge étant la base de tout état social, chacun de nous a pour règle de dissimuler ce qui lui tient le plus à cœur. On habille son être moral pour les raisons qui obligent à vêtir le corps ; et, de même qu’il faut regarder aux ongles pour deviner si celui-ci est propre, on doit creuser le détail pour découvrir si l’âme est nette. (p 72)
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Un découragement sans bornes l’accablait. Non, personne ne pouvait plus venir à son secours. Ses croyances, l’Evangile, le prêtre, soutiens dérisoires ! Il n’y a d’efficace que ce qui empêche de souffrir. Comme elle souffrait l Plutôt que de souffrir ainsi, mieux aurait valu, comme la Blanchotte, donner tout de suite sa part de paradis… (p 229)
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Tous trois, réfugiés sur la berge, regardaient passer le grand fleuve de tendresse qui fertilise les cœurs, sans qu’un désir leur fût jamais venu d’y tremper les lèvres. Semblablement, on aurait pu trouver parmi eux ces dégradations religieuses qui, superposées comme les couleurs du prisme, se fondent en une pensée moyenne… ( p 15)
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