Nationalité : Canada
Né(e) à : Paris , le 29/07/1951
Biographie :
Brigitte Haentjens (Paris, 29 juillet 1951) est une metteure en scène québécoise et franco-ontarienne d'origine française.
Brigitte Haentjens a été formée en France où elle s'est familiarisée avec les possibilités créatrices et théâtrales du corps à l'école de Jacques Lecoq. Elle a ensuite entrepris une carrière de directrice artistique et de metteur en scène qui s’est déployée en Ontario français où elle a dirigé le Théâtre du Nouvel-Ontario de 1982 à 1990. Puis au Québec où, après avoir veillé aux destinées artistiques du Théâtre Denise-Pelletier, elle a fondé sa compagnie Sibyllines en 1997. Au cours des dernières années, sa démarche de metteur en scène s’est signalée par son audace singulière et l’exigence de ses choix d’auteurs.
À travers les lectures subjectives de certains textes, fréquemment marquées par la psychanalyse, elle explore, entre autres, les fractures secrètes de l’identité féminine.
Brigitte Haentjens a aussi été codirectrice du carrefour international de théâtre à Québec pendant dix ans.
Brigitte Haentjens est l'une des instigatrices du Moulin à paroles, un évènement littéraire ayant eu lieu sur les Plaine d'Abraham à Québec les 12 et 13 septembre 2009. http://www.moulinaparoles.com Une centaine de personnalités y ont lu sans interruption, jour et nuit, des textes marquants de l'histoire du Québec.
Au premier instant
J’aurais dû détaler
plutôt que de laisser fleurir
cet amour clandestin
cet amour des caves
et des prisons
un regard oblique
à la tête baissée
amour sans-papiers
affolé à l’idée
d’être démasqué
Mais je l'ai aimé au premier instant
Et le volcan réveillé
gronda et rugit
impatient d'en découdre
de lacérer mes chairs
de galoper sur ma lande
de la ravager
Finalement, Olav plante franchement ses yeux dans ceux d’Élisa. Un silence électrique, fervent, entre eux.
Il murmure, prononçant exagérément chaque syllabe :
— Il faut que je te dise, je suis fou. J’ai toujours su que ma tête était fêlée.
Tout jeune déjà. C’est dans la famille. Le sang slave, ou germanique, ou juif…
Un amour comme une tumeur
qui vous dévore
dans le secret la moiteur du corps
compresse la cage thoracique
jusqu’à l’étouffement
mais qui déraisonnablement
vous révèle
vous pousse à combattre
à ne pas se coucher devant le grand silence