Auberon Waugh

[ A Downside College] Nous louions une pièce dans le cottage d'un braconnier à la retraite (....). On peut certes avancer plus d'un argument contre les collèges privés et les internats, mais qu'on n'aille pas leur reprocher de confiner les élèves à l'intérieur d'une caste et de les isoler des gens ordinaires. J'ai rencontré quantité de gens ordinaires, au sens de sous-classe semi-criminelle, durant mes années à Downside - bien assez pour me forger une opinion à leur sujet. Je doute qu'y ait quelque utilité à en rencontrer davantage.

[ A propos de ses condisciples de Downside College] Il y a toujours quelque chose de glaçant dans un groupe de jeunes Anglo-saxons. La violence est souvent tapie sous la surface. Quand ils entonnaient les laudes de Notre-Dame dans le chœur de l'abbaye à la fin du trimestre, ces voix rauques, discordantes,qui avaient mué depuis peu, en faisaient un chant guerrier.

[ A propos du journal de Downside College] Mon rôle consistait à rédiger la plupart des articles- un long cri de haine enver le malheureux Dom Wilfred.
"J'ai tout de suite reconnu les textes qui sont de votre main, me dit l'intéressé en brandissant un exemplaire du journal...Ce sont les mieux écrits".

Tous les soirs, sur son d'affichage, il accrochait une liste des élèves qu'il convoquait dans son bureau pour le lendemain. Parfois, c'était seulement pour leur annoncer que leur mère venait de mourir, mais le plus souvent c'était pour les frapper.

J'espère qu'O'Farrell m'a pardonné. Peut-être lui enverrai-je un télégramme, sur mon lit de mort.