Sortie de l'album "tête à tête" de Murray Head en 2007
Ev'ry time I look at you
I don't understand
Why you let the things you did
Get so out of hand
You'd have managed better
If you'd had it planned
Now why'd you choose such a backward time
And such a strange land ?
[...]
Jesus Christ
Superstar
Do you think you're what they say you are?
C'est sans doute ma chanson la plus familière aux oreilles du public français, mais "Say It Ain't So Jo" n'est pas, comme le pensaient nombre d'habitants de l'Hexagone, [.......] une chanson d'amour. C'est au contraire un cri de révolte, celui que pousse un peuple quand il comprend que son héros l'a trompé et que cette vérité dévoilée est un tel déchirement qu'il en demande, encore et encore, la confirmation au héros déchu.
J'avais l'air d'un enfant heureux, mais j'ai su très vite ce que c'était de grandir tout seul. Mes parents m'ont donné le sentiment qu'il y avait une relation charnelle entre nous, pourtant, en y réfléchissant des années plus tard, je n'ai aucun souvenir d'eux me prenant dans leurs bras. Parfois les parents se contentent de jouer un rôle pour leurs enfants, de faire semblant d'entretenir une telle relation.
Les valeurs humaines ont changé. Les années Thatcher ont encouragé la mentalité du chacun pour soi et le matérialisme. Le résultat, c'est que la plupart des gens riches ne pensent aujourd'hui qu'à l'argent et que ceux qui sont pauvres sont forcés d'y penser également.
[.......]
Par contre, il me semble que la France, avec le système des trente-cinq heures et les congés payés, a su beaucoup mieux maintenir que son voisin ses valeurs humaines et familiales. Quand on est à la campagne, dans les provinces, on retrouve la France de Pagnol, sa vivacité et la richesse de son âme. Pour cela, j'ai décidé de passer le reste de ma vie en France, si l'on m'y acceptait, et probablement y mourir.
Dans les deux premiers chapitres des "Confessions d'un enfant du siècle", de Musset, on ressent cette atmosphère unique de l'après-guerre. Pour lui, c'étaient les guerres napoléoniennes, mais on s'y projette facilement : un désert de ruines, de bâtiments bombardés, et dans ce désert on voit des germes qui commencent à pousser sur un désespoir tout à fait naturel. C'est l'après choc.
[A propos de son premier mariage]
J'avais remarqué lors de plusieurs mariage d'amis que plus la cérémonie était pompeuse, plus on oubliait le sens de ce qu'on était en train de faire.
[.......]
On voulait se marier dans l'église la plus petite possible.
[.......]
Quand le curé a mis son étole par dessus nos mains, quelque chose s'est passé, une force, un sentiment très puissant.
" Sur chaque chose, il peut y avoir deux points de vue, alors pourquoi privilégier l'un ou l'autre ? On ne peut jamais être sûr à cent pou cent. C'est peut-être pour cela que je manque de conviction. (Murray Head)
Alors il s'est mis à hurler /
" Ça n'a pas d'importance ! Fais toi une putain d'opinion, et là, si tu trouves quelqu'un qui peut te prouver que son opinion est meilleure, alors changes-en, mais au moins commence par en avoir une ! (Ken Scott)
[.......] Cette petite discussion insignifiante a changé toute ma vie.
Partout, il y avait de la peur, pour la première fois je sentais le poids de la répression en Europe même. [.......] La dictature freine toutes formes d'évolution, tout ressemblait à des champignons élevés dans le noir. La jeunesse n'arrivait pas à respirer ou à créer.
[Dans l'Espagne sous Franco]
Clive Davis m'a téléphoné pour me dire que mon idée pour la pochette n'était pas viable. D'ailleurs, une trentaine d'années après, dans sa biographie, il évoque un artiste qui préfère céder un ou deux points de royalties sur son disque pour avoir la pochette de son choix. Il n'a pas nommé l'artiste. Je m'en fou, j'ai eu ma pochette.
[Visite du camp de concentration d'Auschwitz]
On pouvait se concentrer sur chaque souffrance individuelle et comprendre ainsi ce que notre semblable est capable de nous infliger, selon les circonstances et l'environnement.
[.......]
Plus tard, je me souviens avoir été estomaqué par la vision des hommes émaciés derrière les grillages des camps serbes et kosovars dans les années 90. Il semble qu'aucune image, même les plus horribles, ne puisse empêcher l'homme d'accomplir le pire si l'envie lui en prend. [