Entrevue avec Jacques Racine : Rebâtir l'avenir
Il n’a plus que quelques coups de pinceau à donner pour fondre espoirs et regrets dans la pâte épaisse qu’il apprête, ultime codicille à rajouter à son existence, et ce sera justement une image d’enfant au regard profond, prêt à s’émerveiller de tout alors même que le chagrin l’environne.
Les moeurs de Rome, où l'on pouvait se permettre à peu près tous les écarts dès lors que l'on s'en ouvrait une fois par an à son confesseur, toléraient le ménage à trois sans trop de façons. Le mari, obligeant et peut-être même soulagé, se retirait lorsque paraissait l'ami de coeur ou l'amant en titre -car sur ce chapitre au moins une certaine fidélité s'imposait.
Ma mère, sans doute parce qu'elle était fille unique et que ma grand-mère ne s'en était guère occupée, ne savait pas, au-delà de leurs deux ou trois premières années, ce que signifiait jouer avec ses propres enfants, inventer des histoires à dormir debout ou transformer des bouts de ficelle en or. (p. 86)
Et pourtant certains n'avaient jamais passé deux nuits de suite dans le même lit pendant près de trois ans, à l’époque où les attentats décimaient le monde de la culture et des intellectuels. Pas de grands mots ni de pose héroïque, mais une multitude de gestes de courages aussi simples que d'inscrire sa fille à l'état civile avec un prénom qui, malgré sa consonance arabe, ne parait pas assez musulman au préposé. "En entendant l'ami qui m'accompagnait citer une référence coranique à laquelle je n'aurai jamais songé, le fonctionnaire dut s'incliner."
Lui qui n'a jamais peint de nature morte autrement que comme un menu détail dans une scène plus vaste, il semble s'être régalé de ces compositions débordantes de fleurs et de fruits, de pastèques et de raisins mûrs, purs exercices de virtuosité autant qu'éloge de la vie.
Il a fallu que nous imitions nos morts. Nous n'étions jadis que des hôtes de passage : quelle folie nous a conduits à prétendre jouer les maîtres partout, enterrés derrière les murs inutiles de nos forteresses ?
L’ambition européenne, enfin. Europeana est aujourd’hui à la croisée des chemins. Le comité des sages met la Commission européennes et les États membres de l’Union au pied du mur. Sont-ils prêts à faire d’Europeana autre chose qu’un simple portail ? […] A la tête de la BnF depuis quatre ans, alors que Gallica est devenu, pour Europeana, un acteur incontournable et une référence, 2011 sera pour moi l’année d’un engagement européen renouvelé.
Outre-Atlantique, Google a poursuivi son avancée mondiale, conclu des accords de numérisation avec plusieurs bibliothèques nationales, créé sa librairie en ligne. Amazon présentera bientôt le catalogue mondial des livres disponibles, y compris de notre production nationale.
[...] et celle (la stratégie) de Google qui cherche à créer de l'intelligence collective et à mettre la puissance collaborative du web simultanément au service d'autrui et de ses propres intérêts.
Google n'agace pas seulement parce qu'il s'est comporté de manière répréhensible sur le plan juridique mais aussi parce qu'il nous est tout simplement devenu indispensable dans la vie de tous les jours.