Il ne s'agit pas d'un essai de comparaisons doctrinales. Il s'agit bien plutôt de saisir les intuitions fondamentales, par-delà tout fait textuel, à l'origine des très diverses formes d'atomisme - on prendra évidemment le terme au sens philosophique. Pourtant, la classification de Bachelard, si elle donne lieu à une grande visée de contrôle, n'est pas une classification strictement oppositionnelle. Elle reflète la "dialectique" propre de Bachelard, qui entend dépasser le clivage entre la rationalisation et l'a posteriori, et qui donne lieu à un atomisme axiomatique qui, bien loin d'être une simple considération arbitraire, n'est rien d'autre que l'atomisme du polyphilosophisme, l'atomisme de l'atome qui se retravaille sans tomber dans le "substantialisme". Car bien sûr, pour Bachelard, la phénoménologie scientifique n'est pas la phénoménologie vulgaire : cette discontinuité même révèle les intuitions atomistiques. À ce titre, cet essai est aussi intéressant que son œuvre.