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Les choses muettes

« Les Choses muettes » est le premier roman de Kristina Ifwarson que j’ai rencontrée sur le salon de Bondues et qui proposait son livre en avant-première sur le stand de son éditeur. Même si le récit qu’elle m’en a fait m’a donné envie de le lire, j’ai d’abord acheté son livre sur la bonne impression que son autrice m’a faite. Ainsi, c’est sans savoir à quoi m’attendre que je me suis lancé dans la lecture. Et je peux le dire tout de go, j’ai adoré.



Nous suivons les déambulations de Selma, jeune fille vivant à Stockholm, un peu perdue dans la vie, qui vivote en travaillant comme réceptionniste dans un hôtel. Alors qu’elle habitait en France, elle a décidé après la fin de ses études de venir en Suède où elle a vécu enfant avant que ses parents ne déménagent pour Lille. On va très vite comprendre que ce retour au pays des rennes n’a rien d’anodin. Le début du livre est marqué par le malaise de Selma qui semble toujours « à côté » de la vie, des autres, de son corps aussi. C’est tout le talent de l’autrice de rendre palpable cet état sans mobiliser une psychologie lourdingue, juste par des gestes et des scènes très cinématographiques.



Les choses commencent à changer le jour où, en sortant d’un bar, Selma percute un homme, Erik, journaliste aux nouvelles de Suède, spécialiste de la seconde guerre mondiale. C’est le début d’une relation qui, après la phase de séduction – formidable scène des « écrevisses » dans laquelle est figurée toute l’ambiguïté du jeu de séduction, entre réserve et domination – , prend la forme d’une relation amoureuse mais une relation entravée qui manque toujours à s’épanouir pleinement, comme si quelque chose en barrait la route. Et, en effet, c’est l’un des enjeux du récit, quelques drames et secrets les empêchent. L’un des points forts du livre est de ne jamais tomber dans la facilité. Il ne nous propose pas une histoire d’amour qu’on a lue des milliers de fois mais rend compte de la complexité des sentiments jusque dans leur ambivalence.



On retrouve cette douce ambivalence au cœur d’une autre relation, d’amitié celle-là. Tandis que Selma se rapproche d’Erik, elle reçoit pour la première fois en Suède son amie Lilie. Personnage à la fois sublime et ridicule, Lilie frappe par sa vitalité, entraînant Selma dans des situations loufoques tout autant que gênantes. C’est l’une des parties que j’ai préférée du livre où les rires se mêlent aux larmes.



La suite, je ne la raconterai pas afin de ne pas révéler les nombreuses surprises qui l’émaillent, mais à partir de là s’enclenche la métamorphose de Selma qui, en même temps qu’elle plonge dans les pages douloureuses de son histoire, de l’histoire de sa famille mais aussi de la Suède, reprend corps, le livre devenant alors le récit de la naissance d’une femme.



À côté de cette histoire, il y en a une deuxième, moins étendue en pages, et qui se présente comme une ponctuation dans le récit de Selma. On y suit Olle et ses amis dans la préparation clandestine du sabotage d’un entrepôt en Norvège pendant la seconde guerre mondiale. On ne comprend pas tout de suite le lien entre cet homme et Selma, mais peu à peu, au fil des événements qui rythment le récit, les histoires se tissent jusqu’à n’en faire plus qu’une.



Les dernières pages, grosses d’une émotion rentrée, nous saisissent au cœur.



Kristina Ifwarson parvient dans un style à la fois précis et élégant à nous emporter dans un roman où au chaos des sentiments se mêlent les ambiguïtés de l’histoire. Sous sa plume, la Suède n’est pas un décor mais devient un personnage à part entière dont on entend le pouls battre.



Un livre en librairie prochainement que je conseille absolument, et une autrice dont je vais suivre très attentivement les ouvrages à venir.

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Coeur de chien

Lu l'an dernier. Mon tout premier ouvrage de l'auteur russe renommé.

Un récit qui mêle univers fantastique et satire sociale, avec rythme, ironie et perspicacité. Il faut avoir le coeur bien "accrché" parfois ! Une lecture à méditer, mais qui ne laisse certainement pas indifférent.
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Morphine

Il est tentant de laisser son attention, déjà flottante, se diluer dans la parenthèse qui indique une rupture temporelle de quelques mois au coeur du journal de 1917 du docteur Poliakov, dans les espaces laissés en blanc avant et après - ainsi que dans la note de bas de page du traducteur :

"(Manque une vingtaine de pages arrachées du cahier.)*

* La plupart des biographes de Boulgakov estiment que ces pages manquantes ont pu correspondre au réactions horrifiées de l'auteur face aux événements révolutionnaires et au coup d'Etat bolchevik d'octobre 1917, impossibles à publier dix ans plus tard."

Par ailleurs, la partie journal peut rappeler le Journal d'un morphinomane (publié aux éditions Allia).
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