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Le Fantôme de l'Opéra

"Le fantôme de l'opéra " est un roman de Gaston Leroux publié en 1910 qui conte l'histoire mystérieuse d'un spectre hideux rodant dans les antres de l'opéra Garnier. Le narrateur tente de nous faire croire que cette histoire à dormir debout n'est pas une fiction. le véritable héros de ce conte fantastique n'est ni le fantôme ni les jeunes amoureux, Raoul et Christine, mais l'opéra lui-même. C'est l'occasion de découvrir l'architecture étonnante (et bien réelle pour le coup) de l'opéra Garnier : ses nombreuses coulisses, galeries, étages, sous-sols et chose surprenante son lac (!) stagnant à une dizaine de mètres sous la scène (qui sert de nos jours à l'entrainement des sapeurs-pompiers de Paris paraît-il)



Le style du roman est suranné. Ça sent la belle époque. Comme je venais d'achever l'éprouvant " Voyage au bout de la nuit " de Louis-Ferdinand Céline, ce ne fut pas désagréable pour le repos de l'esprit de parcourir des phrases un peu construites... genre avec un sujet un verbe un complément... Ceci dit, le roman est quand même longuet. L'action avance très lentement. Gaston prend son temps pour admirer le paysage.



Le fantôme a une personnalité complexe et intéressante.

Il est facétieux et taquin. Il fait tourner en bourrique les nouveaux directeurs de l'opéra. C'est la partie rigolote du roman. Mais même dans les moments sérieux notamment mystiques, on sent sous la plume de Gaston Leroux la gaudriole. On voit bien qu'il ne se prend pas trop au sérieux malgré les avertissements en début de livre sur la scientificité de son enquête.



J'ai trouvé la fin assez triste. le destin de ce fantôme est finalement assez tragique. N'est-il pas mis au ban de la société à cause de son physique ingrat ? Il aimerait vivre au grand jour comme tous les hommes. Il aspire à l'amour et à la vie bourgeoise. Et au lieu de ça, il traine dans les bas-fonds de l'opéra contraint à raser les murs. Bon ce n'est pas non plus Elephant Man. Le cave se rebiffe ! Il n'hésite pas à tuer deux ou trois contemporains si besoin. Il prend en otage celle qui l'aime lui imposant un odieux chantage. Il fait penser à un incel aigri...



En résumé : charmant livre un peu long demandant peu de concentration. Idéal dans le train ou une salle d'attente.

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Le palais au-delà de la mer

Une vraie déception pour moi, avec un roman encore une fois très visible sur les réseaux au moment de sa parution.

La dimension crue du récit ne m'a pas dérangé, mais je n'ai jamais été immergée dans l'histoire. Je crois que mon plus gros souci est en rapport avec le style de l'autrice, pas assez direct pour moi. Une bonne base ne fait pas forcément une bonne histoire sur la longueur.

Je suppose qu'il faut aussi coller à la ligne éditoriale de la maison. Le tout m'a laissée trop perplexe pour adhérer.
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Lullaby

Dire que j'ai adoré ce livre serait un euphémisme. Certes, je m'attendais à l'apprécier puisque j'avais apprécié le style de l'autrice dans d'autres œuvres, mais découvrir la plume solo de quelqu'un a toujours un certain charme. Et le charme, la plume de Cécile Guillot n'en manque pas. Le premier mot qui me vient à l'esprit quand j'y pense, c'est délicatesse. Mais je crois que ça ne serait pas lui faire honneur de ne dire que ça. Elle a tellement plus de nuances. Elle sait nous caresser de ses mots autant que nous surprendre et nous choper par la gorge. Disons que c'est une délicate claque.



Parce que oui, cette histoire m'a pris aux tripes. Je connaissais ses thèmes, pourtant je ne m'attendais pas à des messages aussi forts, aussi justes. D'un côté, ça m'a rappelé tous les combats qu'on a encore à mener, mais de l'autre, j'étais totalement perdu dans ce monde à la limite du notre sans y être complètement. Elle m'a ouvert un jardin mystérieux et je suis quelqu'un de curieux, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir envie d'y rester pour farfouiller. J'ai d'ailleurs adoré cette limite fine. Cette simple porte à passer pour changer d'univers. J'ai d'abord cru que c'était une façon de séparer les deux, mais finalement, je ne crois pas que ce soit le cas. C'est plutôt un équilibre à avoir, à trouver. Une balance entre le jardin lumineux et la noirceur des monstres qu'on ne trouve pas que dans l'imaginaire.



Ce qui m'a bluffé, c'est la façon qu'a eu l'autrice de nous faire comprendre des choses, de nous rappeler des faits lourds, importants de notre histoire tout en sachant garder une certaine jeunesse, une certaine naïveté chez le personnage principal. Elle n'est pas idiote, ce n'est pas non plus le genre de personnage féminin un peu nunuche qu'on voit souvent, au contraire, elle est intelligente, éveillée, en avance sur son temps – à moins que ce ne soit le temps qui ait toujours un cran de retard sur elle... elle a simplement beaucoup d'espoir. Elle voit beaucoup de beauté autour d'elle malgré les créatures qui peuplent ses pensées et j'ai aimé qu'on puisse voir son évolution au cours de l'histoire, qu'on la voie comprendre que la pire obscurité n'est peut-être pas celle qu'elle pensait.



C'est d'ailleurs assez technique de réussir à nous dessiner le cheminement si précis d'un personnage dans une histoire aussi courte sans qu'on ait jamais l'impression qu'il manque des choses ou que ça va trop vite. J'ai la sensation que l'autrice maîtrise ses mots à la perfection. Qu'elle nous fait aller exactement aux endroits qu'elle veut sans qu'on ne s'en rende compte. Et ça n'a pas loupé, j'ai été très surpris par la fin. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce livre fini en beauté, sur un acte puissant, symbolique et qui donne encore plus de corps à tous les messages cruciaux disséminés tout au long du récit.



En à peine une centaine de pages, l'autrice nous emmène loin tout en nous rapprochant de la réalité. Elle nous rappelle l'horreur du sexisme et de la psychophobie, mais aussi le fait que les deux vont parfois de pair. C'est un livre poignant, réaliste, avec un personnage aussi touchant qu'admirable. C'est une histoire qu'on oublie pas et qu'on a envie de partager, de faire lire au plus grand nombre, ne serait-ce que pour sa morale et ce qu'il peut nous apprendre. Mais aussi pour sa beauté pleine de douceur et d'impact. Une petite pépite. Un trésor un peu trop enfoui, qui mérite grandement d'être découvert par bien plus de monde.



Pour le prix d'un poche, vous avez des émotions à revendre, des citations à noter partout, du féminisme, de l'histoire et une touche d'amour queer. Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus pour foncer sur le site du Chat Noir pour aller vous procurer cette merveille et la faire découvrir à vos proches.
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