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Sur la route

Je ne me souviens plus vraiment comment "Sur la route" m'est arrivé entre les mains. Quelles successions de suggestions ont fait qu'un jour, guilleret, mes pas m'ont mené dans une librairie lorientaise, dans le seul et unique but d'acquérir ce bouquin.

Etait-ce le fait de Thierry, le barbu rouquin ça comme à la culture immense, prodigieuse, et partageuse ?

De Bertrand, dit "Bébert", dit "Mad" (surnom dû à son passé tumultueux et sombre où stupéfiants rimaient agréablement avec maintenant), et qui fut mon singe durant trente années, belles, envahissantes, magnifiques et moribonde à la fois ?

Ou peut-être était-ce la radio qui parle, que j'écoutais les oreilles tendues, en érection, toujours prêtes,moi le béotien, l'ouvert à tout et à rien, le gamin inculte de l'époque ?

Sans doute un peu des trois.

Ou un peu de l'un et beaucoup des deux autres.

Ou un peu des deux... Bref, vous aurez pigé, ça vient de là. Aucun doute, maintenant, en y réfléchissant.

Toujours est-il que cela a eu lieu en l'an 96 du siècle dernier.

D'un point de vue littéraire, j'étais une bille. Aucune culture, tout juste avais-je lu, durant mon adolescence, "Dune" de Franck Herbert et quelques bouquins de Stephen King.

Mais entre 17 et 24 ans, que dalle, nada, rien.

La musique, les potes, l'instant présent, je vivais ça à donf, sans aucune limite, et sans aucun regret. C'était ma vie, c'était "la vie".

Et puis une nuit, tout ça s'est effondrée.

D'un coup d'Opinel, un connard puissance 1000,une putain d'ordure, a tout foutu en l'air. Ma vie, mes choix, mes certitudes de gamin qui se croyait grand, tout ce en quoi je croyais à l'époque.

J'ai sombré.

Durement.

Mais pas longtemps, trois-quatre mois.

Un amour, pas loin, m'a re-aimé.

Elle m'a fait du bien, mais j'étais loin. Blessures ouvertes. Trop loin.

Et là je me suis à nouveau retrouvé solo ante la vida.

Solution ? T'es jeune toi, t'es pas mort, enfin il paraît, so what ?

La musique ? Hors de question. J'entendais la gratte de Manu partout.

Les potes ? Ben non, c'était plus possible. Se revoir nous rappelait trop l'absent. Celui qui aurait dû être là et qui n'était plus.

On s'est revus deux-trois fois, les membres du groupe, les purs et durs. Les vrais. Les proches de. Les à la vie à la mort.

Mais non, c'était plus possible.

Je les aime encore et toujours, ils sont beaux, ils sont ma mémoire d'un autre temps, d'une autre vie. Une preuve de nous. Mais.

Et là, j'ai repensé à ce titre "Sur la route". À ce que l'on m'avait raconté à propos de ce livre.

Je l'ai acheté.

Je l'ai lu. Et relu .

Et j'adore ce livre.

À ce moment de ma vie, de par ses mots et sa narration, Kerouac m'a redonné goût à l'altérité, au vivre ensemble, à l'avenir commun.

De sa prose est née en moi quelque chose proche de l'espérance, de la joie de l'autre, du possible .

Tous les jours, ou presque, je pense à "Sur la route".

Alors, lisez ce roman modeste et génial, mais surtout, vivez-le !
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