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Léviathan

Léviathan est un des traités fondateurs de l'État moderne et de la théorie du contrat social. Il fait selon moi partie des indispensables pour se bâtir une pensée politique.



Je l'avais commencé car la théorie de Hobbes m'attirait, et que j'avais tendance à me revendiquer de sa pensée. Je n'avais cependant jamais osé m'attaquer à ce parpaing.



Je m'attendais donc à y trouver les armes d'une pensée politique, d'une vision contractualiste solide de l'État moderne.



Mais Léviathan est bien plus que cela. En lisant ce grand ouvrage de bout en bout, on pénètre dans l'esprit d'un homme, d'un philosophe qui a eu l'ambition de réunir en un seul livre l'intégralité de sa pensée.



On a donc droit à une théorie détaillée de la perception et du comportement humains dans la première partie ("De l'Homme"), avant d'arriver à la partie pour laquelle on a ouvert le livre ("De l'État"). Hobbes détaille ainsi minutieusement chaque brique qui servira à la construction de son édifice, quitte à rendre la lecture fastidieuse, voire parfois absurdement comique (cf les passages où il détaille les différentes manières de déshonorer quelqu'un : lui couper la parole, dormir pendant qu'il parle...).



Je conseille d'en lire un chapitre par jour, pour ne pas se dégoûter de cette grande masse philosophique et afin de s'imprégner correctement de la pensée hobbesienne. Bien sûr, je comprends très bien la réticence de la plupart à lire Léviathan en entier, ce livre demeure une grande œuvre dans laquelle on peut piocher des chapitres çà et là sans devoir lire tout ce qui précède.



La seconde moitié de l'ouvrage est sans doute la plus rébarbative ("De l'État chrétien" et "Du Royaume des Ténèbres"), essentiellement composée de références bibliques et surtout destinée à parer les accusation d'athéisme des hommes de son temps (ce qui n'a pas empêché Hobbes d'en subir les attaques). Je me suis tout de même astreint à sa lecture, et en ai tiré quelques enseignements sur la compatibilité du christianisme et de l'État moderne.



Le Christ n'a pas institué d'État chrétien dont le chef politique en serait aussi le chef spirituel. Hobbes cite très fréquemment cette phrase de "notre Sauveur" : "Mon royaume n'est pas de ce monde." Et comme le démontre Nietzsche dans la Généalogie de la morale, nos principes républicains, révolutionnaires, et des Lumières trouvent leur source dans la parole du Christ. Une chose que beaucoup de nos contemporains ne comprennent pas lorsqu'ils s'obstinent à faire du christianisme un ennemi de la République et à juger son obscurantisme à l'aune de ses propres principes, mais surtout à placer sur les même plan des religions qui n'ont rien à voir, si ce n'est que ce sont des religions.
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