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Mon bateau

Avant Kersauson "l'Amiral", avant Moitessier "le Vagabond des mers du sud", avant Tabarly, il y eut Alain Gerbault.

Qui est Alain Gerbault, ce précurseur aujourd'hui plutôt oublié ?

Il fut le premier à réussir la traversée de l'Atlantique d'est en ouest, à la voile, en solitaire, sans escale, sur le Firecrest, minuscule voilier (un cotre de onze mètres). Puis il fut le premier Français à accomplir le tour du monde en solitaire, avec escales, toujours sur cette même coquille de noix. Il accéda ainsi à la célébrité.

Cela peut sembler banal, à notre époque, mais dans les années 1920, avant l'ère des GPS, des ordinateurs, et même des simples radios de bord, quand les voiliers en bois étaient plus proches des bateaux du XIXème siècle que des trimarans ou multicoques conçus par ordinateur, ce qu'accomplit Alain Gerbault sur les océans du monde étaient vraiment des exploits.

Son récit autobiographie "Mon Bateau, l'Alain Gerbault", fait en quelque sorte suite à "Seul à travers l'Atlantique", son livre le plus connu. Mon Bateau, l'Alain Gerbault décrit avec précision les étapes (et les emmerdes) pour donner vie au nouveau voilier d'Alain Gerbault.

Ce récit offre un côté presque prosaïque du temps de la navigation à la voile avec des photos en noir et blanc des maquettes du voilier, du chantier naval,

et des plans dépliables en coupe du bateau en construction. "note des éditeurs : Les plans de construction et d'aménagement de l'Alain Gerbault jusqu'ici restés confidentiels, ont pu être reproduits dans le présent ouvrage grâce à l'extrême obligeance de M. Jouët, le célèbre constructeur de Sartrouville, auquel Alain Gerbault confia la construction du bateau de ses rêves, après l'avoir préféré à tous ses concurrents étrangers".

Mais ce récit offre aussi un côté plus romantique, plus "glamour" avec photos très années 20 de Gerbault sur son voilier avec Ella Maillard, future grande voyageuse et journaliste (qui écrira la préface de ce livre, publié bien après la mort de Gerbault), ou Gerbault voguant avec Hermine de Saussure, descendante de Horace de Saussure, le père de l'alpinisme, et future mère de l'actrice Delphine Seyrig.

Par delà cet aspect mondain ce récit est intéressant par son aspect "Grand oeuvre" que s'obstine à accomplir Gerbault malgré les embûches. Le livre est truffé de termes de la marine à voile et l'aide d'un dictionnaire ou de Wikipedia est parfois très utile. Le style du récit est parfois un peu vieilli, mais ce n'est pas déplaisant car la "voix" de Gerbault est sincère, même si elle nous parvient par delà sa mort.

En effet ce livre, édité en 1952, nous apprend en épilogue que "Moins de dix ans après sa triomphale arrivée au Havre, Alain Gerbault mourait seul, à l'autre bout du monde, dans un chambre d'hôpital. (...) Sa mort passait presque inaperçue dans le bouleversement de la guerre. Et son voilier, lui, disparaissait sans laisser de trace."

Sic transit gloria mundi.

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