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    solene60 le 02 mars 2020
    Bonjour à tous !

    Pour le mois de mars 2020, nous vous proposons de composer un récit sur le thème de la résistance. Soulèvement d’un peuple, robustesse physique, opposition politique face à l’oppresseur ou réelle force intérieure palliant toutes les épreuves, la notion de résistance est protéiforme. Du chef d’œuvre dystopique de George Orwell jusqu’à Révolution, lauréat 2020 du Fauve d’Or au Festival de la BD d’Angoulême, la résistance occupe une place de choix dans tous les genres littéraires... De quoi ne pas manquer d’inspiration.

    A vos plumes !



    Comme d’habitude, la taille et la forme de votre contribution est libre et vous avez jusqu’au 31 mars minuit pour nous soumettre votre texte en répondant ci-dessous. Le gagnant remportera un livre.
    Sflagg le 02 mars 2020
    Salut !

    Voici un vieux texte en amuse-bouche, en espérant que je trouve une idée pour en mettre un tout neuf :


      Feuille morte du printemps, été clément.          (20/03/05)
     

    Feuille morte au bout d’une branche depuis l’automne
    Ho, joli spectacle plutôt monotone !
    Sauf que l’on est au printemps
    Et que donc cela fait d’elle une sacrée résistante
    Mais giboulée de mars se raboule,
    Petite feuille n’est pas les boules
    Car avec arrivent tes petites sœurs, tes remplaçantes
    Elles bourgeonnent au bout des branches, elles chantent
    Un doux air en murmure qui annonce l’arrivée du printemps
    Et qui annonce la symphonie que nous fera écouter le vent
    Lorsqu’il se faufilera entre tes sœurs alors adultes et pleines de vigueur
    Tes sœurs qui se dandineront de joie à ses douces caresses et qui fouetteront l’air en cœur
    Alors vielle feuille morte et toute rabougrie, envole-toi
    Ne joue pas les immortels, oublie ta foi
    Laisse ta place aux jeunes, arrête ton jeunisme
    Ça fait belle lurette que tu n’en as plus le charisme
    Ta vue ne pousse qu’au suicide, alors épargne-nous, décroches
    T’es trop moche, même pas momifiée, ça cloche.
    Feuille morte au bout d’une branche
    Qui jamais ne flanche
    Deux ans qu’elle s’accroche, qu’elle résiste
    Deux ans que dans son erreur, elle persiste
    Mais qui va lui dire que les feuilles ne peuvent pas devenir des fantômes
    Parce que là, franchement, la situation est devenue vraiment trop conne, trop pomme.

    S.Flagg !!

    Bonne lecture et chance à tous !!
    franceflamboyant le 04 mars 2020
    Jacques

    Ce texte est une rêverie sur Jacques Bonsergent...

    La défaite de la France, Jacques, ça lui a serré le cœur. Ce n'est pas qu'il se considère comme un grand patriote, mais tout de même, que son pays soit envahi comme ça, que l'armée ait été en déroute, ça l'a attristé. Enfin, c'est ce qu'il s'est appliqué à dire alors qu'au fond, il a eu honte ; oui, honte. Parce qu'une bataille aux frontières, ça l'aurait moins choqué, lui, le Breton du Morbihan, qui aime la mer gris-bleu, sa violence et ses bruits. On peut arrêter un débarquement ou stabiliser un front avant de l'enfoncer et on garde la tête haute, pas vrai ? Là, rien de tel. L'armée est défaite, le pays est défait. Il a fallu fuir avant de devoir renoncer à le faire et il faut accepter l'ordre ennemi. Peut-être qu'à Missiriac, c'est différent. On baisse bien le nez parce qu'on a perdu et des Allemands, on est bien obligés d'en voir, mais ce n'est pas une bien grande ville, pour ne pas dire que c'est un village. Non, pour la ville, il faut aller à Vannes. Et puis, la campagne est proche et c'est moins dur car les vainqueurs n'y pavoisent pas... Et puis, foi de Breton, on n'a pas tout compris. Ça finirait comme ça, dans une telle déconfiture ? Ah non. Jacques sait combien sa terre est forte et vindicative. Allez, il y en a qui se lèveront...On ne va en rester aux paroles de ce vieux monsieur...Il y a un million et demi de soldats prisonniers, oui, et six millions de personnes qui courent dans tous les sens, oui mais tout de même...
    17 juin 1940. Un vieux militaire à la voix chevrotante déclare à la radio qu'il a le cœur serré mais qu'il faut dès maintenant cesser le combat. Il dit aussi qu'il fait don de sa personne à la France et qu'il la servira en négociant...Négocier, est-le mot ? Jacques sait bien que non.
    Sait-il que dans ce même Bordeaux où le gouvernement s'est réfugié, un général qui n'accepte pas cette décision est parti pour Londres dans un petit avion et dès le lendemain, il parlera ? S'il ne le sait pas, Jacques, qui le sait ?
    Il est à Paris mais il préférerait être encore à Angers où il a suivi les cours de l'école supérieure des Arts et métiers. Ah Angers ! Ses jeunes années studieuses dans cette ville sur la Loire où en bon têtu de Breton, il a étudié comme un fou. Cette douceur, ce serait mieux. Mieux que Paris. Mais c'est dans la capitale qu'il se trouve puisqu'il y travaille et quoi de pire qu'une capitale quand son propre pays a perdu la guerre ? A Missiriac, il bavarderait avec sa mère qu'il regarderait cuisiner. A Angers, il embrasserait cette fille jolie et avenante dont il a découvert un peu tard que pour les baisers aux étudiants, qu'ils soient sérieux ou non, elle n'était pas avare. Qu'importe, ce serait mieux...La bouche maternelle et ses paroles si rassurantes car pleines de quotidienneté, la bouche amoureuse aux lèvres qui s'ouvrent...Jacques soupire, pourquoi Paris ? Là, il est impossible de ne pas les voir, ces Allemands qui paradent et il est difficile de ne pas les entendre, ces froussards, ces lâches, ces craintifs qui bien sûr ne sont pas contents mais qui, en fin de compte, trouvent qu'il va bien falloir s'en arranger de toute cette blondeur, de tous ces yeux bleus, de tous ces uniformes, de ces voitures, de ces motos et de ce parler aussi...
    franceflamboyant le 04 mars 2020
    Bon, il est vingt et une heures et il se trouve là avec des amis, dans le coin de la gare Saint-Lazare ce dix novembre 1940. C'est que l'un de ses amis s'est marié et il faut bien l'entourer ce jeune couple et lui montrer combien la vie peut-être belle quand on vient de convoler et que l'avenir paraît un peu moins gris qu'il ne devrait ! Alors, on marche, on est gai, on oublie.
    Ce soldat, qui est-ce ? Fritz, Kurt, Gunther, Klaus quelque chose. Un nom bien allemand, tiens ! Gradé ? Oui mais pas tant que cela. Seul ? Oui, bizarrement. Dans son état normal ? Non, il était ivre. Cette noce qui passait là, ce groupe plutôt, ça l'a interpellé ; Tous ces garçons dont il ignorait qu'ils sortaient, comme Jacques, de la promotion 1930 des Arts et Métiers et cette jolie fille brune qui riait en tête ! Ah tiens ça ! Les Français, tous des coucheurs, des animaux avec les femmes, on le lui avait dit cela. Et les Françaises, il n'y avait qu'à voir comment elles relevaient la tête et souriant maintenant qu'elles avaient compris que les jeunes mâles français étant dans les camps de prisonniers, il allait bien falloir qu'elles acceptent d'être serrées de près par ces horribles Boches ...Du reste, Fritz ou Klaus ou Gunther ou Kurt était loin d'être laid...
    Embrasser une jeune mariée à la barbe de son mari, mais oui !
    Il l'avait fait et le mari l'avait jeté à terre. Les lèvres de cette fille et ce Français hors de lui ! Un refus si net, une vengeance si brutale ! Lui, un soldat allemand représentant du Reich, à terre !
    Et il y avait cet autre Français qui criait !
    -Ne fais pas cela ! Ne t'en prends pas à lui !
    -Mais c'est ma femme !
    -Relevez-vous, monsieur, mon ami s'est emporté. Vous n'avez rien ?
    Jacques. Il aurait dit cela. A priori, oui, il l'a dit et croyant apaiser le soldat outragé, il l'a aidé à se relever...
    -Il s'est emporté ! C'est impardonnable ! Un membre de l'armée d'occupation...
    Par contre, ça, il ne l'a pas dit. C'était pourtant un bon début, surtout si ensuite, il tendait le bras vers le coupable...Mais non. Après le coup de poing, il a tiré son camarade à lui et il l'a regardé avec courage, ce soldat tout puissant qui venait d'être outragé. Puis, il s'est tourné vers les autres qui, après s'être entre regardés terrifiés, sont partis en courant. Pour brouiller les pistes, ils se sont séparés...
    Klaus Hartman, Fritz Horner, Conrad Hauer, Gunther Bergman. De Forêt noire, de Prusse ou d'ailleurs. Entraînés, fanatisés , bons soldats, sous-officiers.
    Impossible de leur échapper.
    franceflamboyant le 04 mars 2020
    Place de la Trinité, un morceau de la bande court moins vite mais tout de même. Deux soldats allemands s'interposent. Absence de visage distinct. Jacques a un imperméable qui est la copie de celui du jeune marié. Un signalement a déjà été donné. Les soldats s'avancent et frappent aveuglément. Jacques tombe. Terrorisée, Marcelle Dorimont, l'amie du jeune ingénieur, se tient coite. Ils vont l'arrêter, elle-aussi et elle ne pourra nier. Elle était avec la bande, elle connaît la mariée, a vu le soldat allemand et pire, elle sait qui est l'agresseur. Forcément, elle dirait tout. Mais personne ne lui demande rien à elle et on lui fait signe de circuler. Pourtant, il aurait suffi de quelques gifles, d'insultes choisies et voilà...Mais c'est Jacques qu'on emmène à l'hôtel Terminus. On devine bien ce qu'il s'y passe.
    Et le cœur de Marcelle se serre encore et encore jusqu'à, des années plus tard, la laisser hurlante au cœur des nuits.

    Jacques aime la France. Jacques n'aime pas le mensonge. Il dira à l'ennemi qu'il n'a rien fait sinon aider le sous-officier allemand à se relever et que oui, un autre a agi ; mais il ne livrera pas le nom de l'agresseur. Parce que c'est comme ça, parce qu'il lui impossible de se plier en ces temps de noirceur à cette parodie de jugement, à cette bassesse qui lui ferait regretter d'être Français et Breton.

    Jacques Marie Georges Bonsergent.

    Les interrogatoires se succèdent. Il fait jour, il fait nuit, il a du sang sur le visage, il a soif et il a faim. Il tombe sous les coups.
    Le geste de cet Allemand qui enlace la jeune mariée et cherche à l'embrasser. La rage du jeune mari. Le regard glacial du sous-officier une fois qu'il s'est mis debout et les enserre dans son mépris, soudain dégrisé et fier d'être un vainqueur.
    Le discours du vieil homme, ce militaire haut-gradé de l'autre guerre, ses affiches sur les murs, la langue allemande hurlée, les fuyards qui tombent sous le feu des avions dans les champs, les prisonniers qui se rongent d'ennui..
    franceflamboyant le 04 mars 2020
    Jacques crie, Jacques pleure, Jacques claque des dents, Jacques essaie de dormir après les questions qui reviennent sans cesse et cette violence physique si abrupte, si abjecte qu'il ne peut lui donner de nom, lui, le bon élève, le bon fils, le jeune homme de vingt-huit ans à l'intelligence aiguë.
    Il connaît son catéchisme, Jacques. Il connaît Judas. Il pourrait livrer son ami, celui qui a cogné. On le libérerait, n'est-ce pas et il rentrerait chez lui, 4 boulevard Magenta...C'est c'est bien cela qu'on lui dit. Il n'a rien fait lui, en fait .C'est l'autre.
    Donne l'autre
    Allons donne
    Tu es bien un homme instruit ?
    Ta mère ?
    Tu as des sœurs ? Un père ?
    N'es-tu pas l'orgueil de ta famille ?
    Donne l'autre, Jacques.
    Tu es un ingénieur. Tu sais construire des ponts. Un homme utile pour nous. Combien utile !
    Du reste, qu'est-ce que tu as contre l'Allemagne ?
    Tu ne fais pas de politique. Si ? Non ?

    Prison du Cherche-Midi.
    Tribunal militaire.
    Condamnation.
    Fort de Vincennes.

    Il n' y a que des Allemands pour le juger et donc ils le condamnent. Jacques n'a rien dit, jamais donné de nom parce qu'au fond, c'est bien que d'autres sous-officiers tombent à terre pour leurs offenses, parce qu'il faut que par les rues courent ceux qui résistent et qu'il y en ait beaucoup...
    Au bout de dix-huit jours, on le condamne à mort. Il sera fusillé.
    Au crayon, il écrit une lettre à ses camarades de formation...

    Chers copains
    J'ai été jugé le 5-12 et condamné à mort, ma grâce a été refusée,je suis exécuté demain matin, on vient de me l'annoncer...
    Il ajoute :
    Ne vous faites pas de bile, je ne m'en fais pas moi-même...
    Par ailleurs, il prévient sa famille et donne le tout à l’aumônier.

    Il tombe comme un homme droit sait le faire et on dirait qu'il dort. Son visage est si peu altéré et celui des meurtriers déjà si crispés et si laids...

    Je suis fort de mon innocence et je m'en vais la conscience propre. Surtout, ne me pleurez pas trop. J'aurais pu mourir sur le front.

    Ses parents ne lui obéiront pas ni tous ceux qui saluent son courage et découvrent sous le masque de l'envahisseur aimable, le vrai visage des conquérants …

    Jacques Marie Georges Bonsergent.

    Il y a longtemps.
    Il y a peu de temps.
    Ici et ailleurs.
    Hier.
    glegat le 04 mars 2020
    Merci @franceflambloyant pour cette émouvante évocation, je ne connaissais pas Jacques Bonsergent.
    glegat le 04 mars 2020
    Merci @franceflambloyant pour cette émouvante évocation, je ne connaissais pas Jacques Bonsergent.
    franceflamboyant le 04 mars 2020
    Merci ! Je ne peux faire ici un tableau de toute la résistance et c'est une figure oubliée...
    Cathye le 05 mars 2020
    @Franceflamboyant, je n’ai pas l’habitude de lire les textes avant d’avoir posté le mien mais Jacques Bonsergent m’a interpellé parce que je connais la station de métro qui porte son nom mais ne savait rien à propos de ce personnage oublié mais oh combien exemplaire. Alors un grand merci pour ce moment d’histoire, pour ce texte si émouvant. Bien sûr, il y en a encore bcoup de ces résistants dont nous ne savons rien. Mais si je peux me permettre, car votre culture en ce domaine nous surpasse certainement, il y a un livre que je viens de relire avec bonheur et qui parle justement de ces premiers résistants de rue, sur Toulouse, de jeunes qui ont œuvré dans l’ombre et ont été lâchement abandonnés par...mais découvrez-les dans  « Les enfants de la liberté » de Marc Lévy. Je vous en souhaite une bonne lecture si ce n’est pas déjà fait. Cathye
    Herve-Lionel le 07 mars 2020
    C'est important de ne pas oublier.
    glegat le 07 mars 2020
    L'art de la résistance

    La nuit tombait sur Moscou, mais la faible clarté qui filtrait encore entre les nuages épars cristallisait l'éclat des coupoles d'or des églises. Une neige épaisse recouvrait les palais et les cathédrales du Kremlin. La Moskova était gelée. Dans son bureau, à la porte duquel veillaient deux gardes armés, le président russe conférait avec un diplomate. Les deux hommes, assis l'un en face de l'autre, n'occupaient qu'un faible espace de l'immense cabinet de travail paré d'un luxe ostentatoire. Un imposant lustre en cristal projetait une lumière qui magnifiait le fast des vernis et l'éclat du marbre.Les larges et hautes fenêtres ne laissaient voir du crépuscule que les feux scintillants de la cité endormie.

     Gesen Zalynof, le jeune ambassadeur du Badgikistan, rompit un silence pesant :

    — J'ai pensé que nous pourrions trouver un moyen de régler ce différend d'une manière pacifique, dit-il. Son regard exprimait une force invincible de volonté qui contrastait avec la silhouette frêle d'un homme peu prédisposé aux rapports de force.

    — Je vous écoute, répondit le président russe Fedor Beliavski, avec l'air détaché de quelqu'un qui a déjà arrêté sa décision.

     Zalynof prit le temps de bien regarder son interlocuteur dans les yeux, pour être sûr de capter son attention.

    — Que pensez-vous d'une partie d'échecs ?

     Le président ne répondit pas tout de suite, il était déstabilisé. Il ne s'attendait pas à une telle proposition. Un moment, il crut qu'il s'agissait d'une plaisanterie, mais l'ambassadeur n'avait pas l'attitude de badiner et les circonstances ne s'y prêtaient pas non plus. La Russie ne menaçait rien moins que d'envahir militairement une province du Badgikistan qui longeait la frontière russe.

    — Vous êtes sérieux ? demanda le président.

    — Je n'ai jamais été aussi sérieux, répliqua l'émissaire. Ce match pourrait se jouer en pays neutre, dans un mois ou deux, selon le temps que vous estimerez nécessaire pour la préparation de votre champion.

     L'idée commençait à faire son chemin dans l'esprit du président russe, qui ne pouvait rester indifférent à une telle suggestion. Les échecs étaient le sport national en Russie, qui chaque année, remportait le championnat du monde. Le Badgikistan était un petit pays classé au 82e rang mondial dans ce domaine. Le résultat d'un tel match était couru d'avance.

     Le président voulut tester la détermination de l'ambassadeur.

    — Voilà une idée très originale, mais utopique.

     L'ambassadeur développa son argumentation :

    — Nous retrouvons sur l'échiquier les mêmes ingrédients que ceux qui composent un conflit armé. Chaque adversaire déploie sa tactique et sa stratégie, mais au lieu d'utiliser des armes létales, nous utilisons notre intelligence. À la fin, c'est l'esprit qui triomphe et non l'épée. C'est la volonté, la détermination, la concentration qui l'emportent et non le hasard ou la force brute.

     Il poursuivit par des considérations générales sur l'art de la guerre et l'art du gouvernement, dont le jeu d'échecs était le paradigme. Il disserta sur la symbolique des pions, le petit peuple, sur lequel repose la victoire ou la défaite sans que, pour autant, celui-ci prétende gouverner l'échiquier.

     Beliavski songea que son interlocuteur affichait une certaine outrecuidance à vouloir lui expliquer la philosophie du jeu d'échecs. Pourtant, il commença à se projeter dans la perspective présentée par le diplomate. Ce mode de règlement présentait aussi des avantages évidents sur le plan économique.

    — Et quelles seraient vos revendications si vous gagnez le match ?

    — Si nous l'emportons, nous vous demanderons de vous engager solennellement devant l'ONU à ne jamais recourir à la force armée contre le Badgikistan. Nous ferons la même déclaration à l'égard de la Russie bien évidemment et si c'est votre champion qui l'emporte, nous prendrons toutes les dispositions nécessaires pour vous permettre d'annexer pacifiquement les territoires que vous revendiquez.

     Le ton avec lequel ces arguments étaient avancés témoignait de la force de conviction du jeune ambassadeur. Il était déterminé à opposer une farouche résistance au bellicisme du puissant maître de la Russie en excluant le recours à la force.

      Le président, qui avait d'abord été abasourdi par cette suggestion, commençait maintenant à réfléchir sérieusement à sa mise en oeuvre. L'idée était d'autant plus séduisante qu'elle ne présentait presque aucun risque, la probabilité d'un gain pour la Russie était très forte. La question était plutôt de savoir pourquoi le Badgikistan faisait une telle proposition. Peut-être pour être sûr qu'elle fut acceptée. Mais n'y avait-il pas une autre idée sous-jacente ? Malgré ces réserves  Beliavski prit sa décision.

     Quelques semaines après cet entretien, la nouvelle fit les gros titres des journaux. Un match d'échecs en dix parties allait avoir lieu entre le champion du Badgikistan et le champion russe. L'issue de cette confrontation déterminerait les conditions de résolution du conflit entre les deux pays. Cette information fut largement relayée par tous les médias du monde entier.

     Conformément aux prévisions de Beliavski, la Russie l'emporta facilement. Le match prit fin dès la sixième victoire consécutive du champion russe. L'accord pouvait s'appliquer, mais la Russie, heureuse d'avoir pu démontrer sa supériorité intellectuelle et son humanisme, se montra particulièrement peu revendicative. Le retentissement mondial de cette compétition et de son enjeu eurent pour effet d'élever l'image de marque des deux pays et en particulier celui de la Russie. La cote de popularité du président russe fit un bond spectaculaire. Au lieu d'une annexion totale, des accords de marchés furent signés entre les deux pays. La Russie y trouva des avantages économiques importants et s'en contenta. Accessoirement, les cercles d'échecs battirent des records d'inscription.

     Le succès de cette initiative fut tel que tous les diplomates du monde envisagèrent de généraliser cette méthode.

     Des matchs d'échecs, puis des tournois opposant plusieurs équipes entre elles, s'organisèrent un peu partout dans le monde pour régler toutes sortes de conflit. Certains pays proposèrent d'étendre le procédé en instituant des joutes culturelles. Les problèmes se réglaient non pas en discussions, palabres ou menaces qui se terminaient sur le terrain militaire, mais tout simplement en jeux où les pays s'affrontaient sur le plan des connaissances.

      Deux nations en conflit s'opposaient en se questionnant mutuellement sur l'histoire du territoire adverse. Le vainqueur devait démontrer une connaissance approfondie de la culture du pays avec lequel il était en conflit. Il en résulta un effet secondaire exceptionnel. Chaque Etat commença à mettre en oeuvre des moyens de plus en plus importants pour favoriser le développement des connaissances et pas seulement dans le domaine du jeu d'échecs, car les querelles se réglaient aussi par des concours d'éloquences ou de connaissance des arts et des sciences.

     Le développement de la culture était devenu un enjeu stratégique primordial. Les budgets militaires furent affectés aux ministères de la culture et de l'éducation. Le point culminant fut atteint lorsque l'ONU créa la "sécurité culturelle", qui permettait le remboursement des livres. Il suivit, la gratuité des musées, des théâtres et des cinémas.

     Et que croyez-vous qu'il arriva ?

     Il n'était plus nécessaire de régler les conflits, car ceux-ci avaient disparu. Dans le passé, ils avaient toujours eu pour origine, la cupidité et l'intolérance. Ces deux fléaux étaient désormais éradiqués par la diffusion du savoir, aucun litige important ne pouvait plus s'élever.
     
     La devise mondiale devint : "Apprendre pour connaître, connaître pour comprendre, comprendre pour aimer".
    ALEXANDRA_LEDX le 07 mars 2020
    BOnjour je souhaite proposer le mien comment le concours fonctionne? merci bon week-end
    Sflagg le 07 mars 2020
    salut !


    Alexandra_LDVX, il suffit d'écrire un texte en rapport plus ou moins direct avec le sujet du mois "résistance"  et de le poster ici avant la fin du mois, puis, avec un peu de chance, en début du mois prochain voir si tu fais partie des nominés ou, avec encore plus de chance, si tu es la gagnante.
    Comme indiqué dans le premier message, tu es libre de choisir la forme et la taille de ton texte.

    A+ !!
    glegat le 07 mars 2020
    Alexandra_LDVX   Il suffit de faire un copier coller de ton texte dans ce groupe de discussion et d'attendre la fin du mois pour connaitre les résultats., bonne chance !
    delphineleroy63 le 07 mars 2020
    Bonjour,

    je me permets de vous présenter une nouvelle que j'ai écrite en 2018 dans le cadre d'un concours d'écriture sur un groupe Facebook. Cette histoire s'intitule "Quand les reptiliens régnaient sur Terre" et elle m'a valu de terminer 6ème sur 7 lauréats pour un total de 17 participations.
    C'est un récit de science-fiction dans lequel le personnage principal, David Coleman, va vivre une journée très mouvementée, celle du 11 septembre 2021, le jour de la commémoration des attentats, un 20ème anniversaire qui va être marqué par un événement impensable aux conséquences tragiques...
    A noter que j'ai plusieurs nouvelles en cours d'écriture et une autre de genre thriller que j'ai présentée à un concours dans un autre groupe et qui a également fait partie des lauréats. Mon projet pour la suite est de rassembler une dizaine de nouvelles de genres différents (thriller, horreur, fantastique, science-fiction) dans un recueil qui s'intitulera "L'Horreur est humaine". A la base j'avais prévu une sortie en auto-édition fin 2020 mais je pense que ça sera très certainement repoussé à courant 2021...
    En attendant, je vous souhaite une bonne lecture en espérant que mon histoire suscite votre intérêt... 


    Quand les reptiliens régnaient sur Terre



    New-York (ou du moins de ce qu'il en reste),
    le 11 septembre 2021


    En tant que New-Yorkais, je pensais que la plus épouvantable journée que j'avais vécue était celle du 11 septembre 2001 durant laquelle le monde entier fut choqué par la violence des attaques terroristes qui secouèrent notre pays. Mais si mon coeur de citoyen américain fut blessé, mon coeur d'homme le fut plus encore. Ce funeste jour, je perdis ma femme alors que moi, je survécus. Pendant longtemps, jusqu'à ce matin encore, j'étais hanté par l'idée que j'aurais dû être à sa place. Mais étant donné les récents évènements, je pense désormais qu'heureusement qu'Anna n'est plus là pour voir ce qu'est devenu notre monde en à peine quelques heures...
    Anna et moi travaillions tous les deux au World Trade Center ; Anna au 80ème étage de la tour sud et moi au 42ème étage de la tour nord.
    Ce matin-là, à 8h46, ça faisait environ un quart d'heure que j'avais commencé à bosser - à l'époque j'étais comptable dans une petite boîte prometteuse mais qui a disparu suite aux attentats - quand la tour nord, celle où je me trouvais, fut prise d'un immense tremblement accompagné d'une effroyable déflagration. La panique s'est tout de suite installée, tout le monde cherchant à fuir, je fus bousculé et me blessa en chutant dans un escalier. Quelques minutes plus tard, alors que j'avais atteint le bas de la tour, je levai les yeux en l'air pour constater qu'un immense panache de fumée s'élevait de celle-ci. J'eus à peine le temps d'assimiler cette information lorsque je vis avec horreur ce putain de deuxième avion s'écraser dans la tour où travaillait ma femme. Evidemment, je n'ai rien pu récupérer d'elle ; son corps, comme de nombreux autres, avait été pulvérisé. Plus tard, en visionnant les images de l'impact du deuxième avion et en écoutant les infos qui y étaient associées, j'appris avec effroi que ma pauvre Anna avais pris le vol 175 en pleine face...
    Cette tragédie a bousillé ma vie : j'ai perdu celle avec qui je croyais fonder une famille et passer le reste de mes jours, j'ai perdu mon job, j'ai perdu un bon paquet d'amis, j'ai perdu ma joie de vivre. Je pensais que cette terrible journée resterait la pire de ma vie. Et pourtant...
    Vingt ans plus tard, jour pour jour (et ce n'est peut-être pas un hasard), quelque chose de bien pire s'est produit : l'humanité a finalement appris ce qu'était réellement l'Apocalypse...
    Mais au fait, je ne me suis pas présenté : je m'appelle David Coleman, j'ai 46 ans, et j'ai survécu aux deux 11 septembre.
    Bon, évidemment, les deux évènements ne sont pas comparables. Mais le premier représente sûrement le départ de ce qui est arrivé ensuite pour finalement arriver à ce désastre...
    Si j'écris cette lettre, c'est pour témoigner de ce que j'ai vu mais également pour adresser un avertissement aux éventuels autres survivants ou leurs descendants (je ne sais pas quand sera retrouvée ma lettre ni même si elle sera retrouvée). Une fois que j'aurai terminé mon récit, je placerai cette lettre (en espérant que celle-ci puisse servir à quelque chose) dans ce qu'on appelle une capsule temporelle ultra-résistante aux épreuves du temps et de la nature. Beaucoup d'erreurs ont été commises dans le passé et nous ont conduit là où nous en sommes ; il ne faut surtout pas que ça se reproduise...

    Ce matin, la journée n'avait pourtant pas trop mal commencé malgré les circonstances... Aujourd'hui étaient organisées de nombreuses commémorations à travers le pays pour le vingtième anniversaire des attentats. Un bien triste anniversaire... Vingt ans que la vie avait basculé pour grand nombre d'entre nous qui avions perdu beaucoup ce jour-là... Vingt ans que mon âme torturée ressassait ces horribles images de l'avion qui percute la tour sud, juste à l'endroit où se trouvait ma pauvre Anna. Avait-elle vu l'avion arriver ou bien, était-elle en train de quitter la tour car elle avait vu que quelque chose était arrivé à sa jumelle ? Je crois qu'il vaut mieux que je ne connaisse jamais la réponse à cette question... Tout ce que je sais c'est que la vie n'a plus jamais été la même pour moi et pour un tas de gens ; bien plus qu'on ne pourrait le croire mais je vous expliquerai tout ça un peu plus tard...
    Anna et moi vivions dans un charmant appartement situé dans le Queens, près du parc Cunningham. Après son décès, je l'ai revendu car les souvenirs y étaient trop douloureux. J'ai par la suite emménagé dans un plus petit logement à Brooklyn. Après le 11 septembre 2001, j'ai passé cinq années dans le vague, me demandant s'il ne valait pas mieux pour moi abréger ma souffrance... Mais j'ai été soutenu et courant 2006, j'ai commencé à me reprendre en main. J'ai d'abord entrepris de faire un gros coup de nettoyage dans ma tanière car je m'étais franchement laissé aller. Mon appart était saturé de canettes de bière et d'emballages de nourriture de tout genre... La deuxième étape fut de retrouver un travail. J'en avais marre de rester chez moi planté devant la télé ou l'ordinateur à ne rien faire à part boire, bouffer et fumer un petit joint de temps à autre... Avec les attentats, j'ai perdu pas mal d'amis du coup ma vie sociale s'est quelque peu restreinte. Bien sûr, je voyais mes parents de temps en temps (j'allais leur rendre visite chez eux en Alabama) et de rares amis passaient me voir à l'occasion avec un pack de bières... Mis à part ça et les consultations mensuelles chez le psy, je ne voyais pas grand monde. De plus, je n'avais aucune intention de refaire ma vie. Reprendre un boulot me fit donc le plus grand bien ; je fus recruté par Gary Anderson pour m'occuper de la comptabilité de la boîte informatique qu'il dirigeait. C'était en août 2006 ; au même moment débutait la construction du Mémorial pour les victimes des attentatd du World Trade Center.
    Gary était un type sympa qui, lui aussi, avait perdu un être cher durant les attentats. Son frère, Jack, bossait dans la tour sud, comme Anna, au 99ème étage. Jack faisait partie de ces dizaines de personnes qui s'étaient jetées dans le vide car il n'y avait aucune issue, aucun moyen d'échapper au brasier, à l'enfer qui s'agitait sous leurs pieds. Gary a reconnu son frère sur les images qui défilaient à la télé ; il a vu sa chute mortelle. Il a également pu récupérer la dépouille de celui-ci mais il m'a confié à plusieurs reprises que, des fois, il aurait préféré ne pas savoir... Gary aussi a connu des moments difficiles et outre un patron, j'ai également trouvé un grand ami.
    Ce matin du samedi 11 septembre 2021, je m'apprêtais à me rendre au Mémorial en compagnie de Gary qui m'attendait dans sa voiture. J'avais enfilé un costume sobre bleu marine, j'avais pris avec moi un cadre avec une photo d'Anna que je comptais déposer là-bas, comme d'autres personnes qui avaient perdu des êtres chers, ainsi qu'un bouquet de fleurs.
    Malgré ma tristesse, je me sentais prêt à affronter cette journée. Depuis 2001, chaque 11 septembre était difficile pour moi mais cela avait carrément été insupportable les cinq ou six premières années... Les terribles images des tours jumelles frappées par des avions me faisaient me sentir mal ; mais avec les années j'appris à maîtriser la douleur et à l'enfouir en moi. Ce matin donc, c'est avec un certain calme que je me rendis à la cérémonie de commémoration à Ground Zero sans me douter que le monde allait de nouveau basculer dans l'horreur...

    Nous avions décidé de partir de bonne heure car avant la cérémonie je souhaitais me rendre au mausolée, situé un peu à l'écart, qui contenait les restes des victimes non identifiées. Le bâtiment, dont l'accès était interdit au grand public, ouvrait ses portes seulement aux familles des défunts. Ce matin, il avait ouvert tôt pour permettre aux familles concernées de venir se recueillir avant la cérémonie officielle. Gary, qui lui, avait pu récupérer le corps entier (mais dans un très sale état) de son frère, ne pouvait pas entrer. Il m'attendit à l'extérieur le temps que j'aille déposer le bouquet de fleurs et que je puisse me recueillir quelques instants. Je ne tenais pas à rester très longtemps dans cet endroit sinistre car j'étais très mal à l'aise à l'idée que les restes d'Anna étaient là, tout proches de moi, mais que ceux-ci étaient mélangés à ceux d'autres victimes...
    Je ressortis au bout d'une dizaine de minutes et r
    delphineleroy63 le 07 mars 2020
    PARTIE 2 DE LA NOUVELLE 

    Je ressortis au bout d'une dizaine de minutes et rejoignis Gary qui était en pleine contemplation des empreintes des deux tours détruites. Tout comme moi, il tentait de rester impassible mais on voyait tout de même l'émotion transparaître sur son visage. Ce devait être le cas également pour moi... La foule avait commencé à remplir la place ; la cérémonie n'allait pas tarder à débuter.
    Le président était attendu ainsi que d'autres grosses têtes du pays (des grosses têtes d'autres pays également). La sécurité des lieux avait été plus que renforcée ; il y avait de nombreux policiers, pompiers, militaires et agents en civil qui arpentaient la place ou étaient postés à des endroits stratégiques d'où ils pouvaient surveiller la foule.
    Avec Gary, nous nous installâmes sur des gradins qui avaient été installés pour l'occasion pour accueillir les familles et proches des victimes. Beaucoup avaient avec eux un cadre avec la photo d'une personne qu'ils avaient aimée mais qui avait disparu dans des conditions dramatiques... On devait déposer ces cadres à la fin de la cérémonie à des endroits réservés. Des milliers de vies brisées s'affichaient là, dans toutes ces photos et dans tous les visages de ceux qui étaient venus leur rendre hommage...
    Puis, le cortège des voitures des grosses têtes arriva enfin. Le président, le vice-président, des ministres, des sénateurs, des gouverneurs, des chefs d'Etats d'autres pays ou leurs représentants sortirent des véhicules blindés entourés de nombreux gardes du corps et agents secrets. Tout ce beau monde alla s'installer sur une tribune surplombée par un écran géant et située face au public. La cérémonie débuta avec l'hymne national suivi d'une minute de silence. Puis, le président attaqua un discours qui semblait être un copié-collé des discours des années précédentes : "... et gnagnagna... une terrible tragédie... et gnagnagna... la lutte contre le terrorisme...". Je n'écoutais pas vraiment, j'étais un peu ailleurs, perdu au fond de mes pensées, mais je fus brusquement ramené à la réalité...
    Le micro du président se coupa dans un grand "CRAC" sonore et l'écran géant s'éteignit. Tout de suite, les techniciens et les agents de sécurité s'agitèrent dans tous les sens pour savoir quelle était l'origine du problème. Ils n'eurent pas à chercher très longtemps puisque l'écran se ralluma. Mais au lieu de la retransmission des images de la cérémonie, il y avait un type dont la tête était dissimulée par un masque "Anonymous". Un grand "OH !" à la fois de stupéfaction et d'indignation traversa la foule. Avant que l'homme ne commence à parler, j'eus le temps d'activer le mode dictaphone de mon smartphone (vu les circonstances, je trouvais ça quand même plus discret qu'une vidéo) ; je vous retranscris donc ci-dessous le discours qui changea littéralement la face du monde...

    "Citoyens du monde,
    je me permets d'interrompre vos activités afin de vous faire part d'un message de la plus haute importance.
    Il est temps pour l'humanité de découvrir la vérité sur ceux qui dirigent la planète : les présidents, les ministres, les hauts-fonctionnaires, les grands patrons et beaucoup de personnes haut placées ne sont pas ceux qu'ils prétendent être.
    Vous avez sans doute déjà entendu parler de nombreuses théories du complot qui vous ont certainement parues absurdes et farfelues. Pourtant, certaines étaient vraies. Vous allez sûrement rire si je vous dis que vos dirigeants sont en réalité des reptiliens dont l'unique but est d'asservir définitivement l'humanité. Pourquoi croyez-vous qu'il y a, d'un côté, les puissants, et de l'autre, les faibles qui se battent pour leur survie ?
    Vous ne rirez plus en découvrant les images qui suivront cette allocution mais avant, j'ai d'autres choses à vous dire...
    Les reptiliens, qui viennent d'une lointaine planète bien au-delà de notre galaxie, sont arrivés sur Terre il y a un peu plus de 2000 ans ; ils se sont tout de suite fondus dans la masse en prenant une apparence humaine. Ce sont eux qui sont responsables de la mort de Jésus. Oui, Jésus a bien existé, il a bel et bien fait des miracles et il a été crucifié car il représentait un danger pour certains... Les reptiliens se sont débarrassés de lui car il était véritablement leur adversaire. Le Bien face au Mal. Les reptiliens sont le mal. Dès leur arrivée, ils se sont infiltrés dans les hauts-rangs des différentes sociétés et, à travers les siècles, ils ont commis de très nombreuses atrocités. Evidemment, ce sont EUX qui sont responsables des différents conflits, des guerres, et même des épidémies qui ont marqué l'histoire de l'humanité. Ce sont EUX qui ont corrompu l'Homme et qui ont fait de lui un être parfois abjecte. Dans la Bible, il est question d'un antéchrist mais en réalité il a de nombreux visages. Les reptiliens sont partout, depuis plusieurs centaines d'années ils contrôlent l'homme, l'utilisent, le trompent et le broient. Ils sont légion.
    Peuples de la Terre, l'heure est venue pour vous de vous révolter ! Regardez attentivement la vidéo qui suit, elle est accompagnée par des commentaires dans lesquels sont cités les noms de très nombreuses personnes célèbres : politiciens, hommes ou femmes d'affaires, personnalités du showbiz... Les images n'ont aucunement été truquées. Vous serez certainement choqués et horrifiés par ce que vous allez voir mais s'il-vous-plaît, regardez jusqu'au bout !
    Vous vous demandez sans doute qui nous sommes. Nous sommes un petit groupe de personnes qui tenons à rétablir la vérité d'autant plus que nos dirigeants avaient prévu des actions afin de mieux asseoir leur pouvoir. C'est pourquoi nous avons décidé d'agir pour mettre fin à tout ça. Il y a vingt ans, les attentats ont été organisés afin de créer une immende onde de choc sur la planète et d'instaurer un climat de peur. Ce 11 septembre 2021 sera donc marqué par la fin de tout un système instauré pour mieux nous contrôler.
    Mesdames et Messieurs, l'heure de l'Apocalypse a sonné ! Préparez-vous à affronter le pire, dites au revoir à vos proches car beaucoup d'entre vous périront. Humains, battez-vous pour votre liberté et surtout, battez-vous pour la réelle définition du mot HUMANITÉ !
    En attendant, bon visionnage !"

    Juste après le discours de l'Anonymous, les gens commençèrent à s'agiter que ce soit du côté du public ou du côté des grosses têtes. Mais dans les haut-parleurs, la voix hurla un "SILENCE !" tonitruant qui figea tout le monde. "MAINTENANT, REGARDEZ ET JUGEZ !".
    Les images qui défilèrent étaient toutes aussi ahurissantes les unes que les autres. Ça commença avec des trucs assez softs comme des échanges entre des personnes importantes, des discussions, des réunions secrètes... Puis on passa la cran au-dessus avec des séances de lavage de cerveaux, des scènes de tortures et des exécutions de personnes qui ne ressemblaient pas à de dangereux criminels. Ensuite, les images devenaient insoutenables car elles impliquaient des enfants qui étaient l'objet de nombreuses atrocités perpétrées par des célébrités. Des cris s'élevèrent en de multiples endroits de la foule en reconnaissant des politiciens ou des stars en train de violer un nombre incalculable de pauvres petits garçons et petites filles en pleurs. Une voix d'homme s'éleva de la foule, sur ma droite, en hauteur : "Bande d'enculés !". A côté de moi, Gary, livide, lâcha dans un souffle : "Putain c'est dégueulasse...". Parmi les victimes de ces sévices, nous fûmes plusieurs à reconnaître des enfants disparus dont les avis de recherche avaient inondé les médias. Mais nous ne fûmes pas au bout de nos peines... S'ensuivirent des scènes innommables de sacrifices humains... Les victimes, de tout âge et des deux sexes, étaient massacrées, découpées en morceaux et dévorées lors de banquets durant lesquels les grosses têtes prenaient un réel plaisir à perpétrer le Mal... Les dernières images révélèrent aux spectateurs le vrai visage des reptiliens, des êtres bipèdes semblables par leurs silhouettes aux humains mais dont la peau était recouverte d'écailles. Les reptiliens avaient une sorte de déguisement humain, très sophistiqué, qu'ils gardaient quasiment en permanence pour éviter de se faire démasquer.
    Le message de l'Anonymous retransmis durant la cérémonie de commémoration du vingtième anniversaire des attentats fut directement diffusé via tous les médias et tous les réseaux sociaux. Une onde de choc et de révolte secoua la planète. Saturés par toutes ces horribles images, les peuples se soulevèrent.

    Sur la place, dès que l'écran fut éteint, le chaos éclata. Pendant que le public était absorbé par les images édifiantes qui défilaient devant leurs yeux horrifiés, les grosses têtes en avaient profité pour commencer à filer en douce. Sauf que certains spectateurs remarquèrent ce petit manège et, dès que la vidéo fut terminée, ils se mirent à hurler : "ATTRAPEZ-LES !". C'est à ce moment précis que la colère des gens commença à se déchaîner. Une improbable et gigantesque bousculade fit trembler les gradins sous les pas précipités de personnes qui voulaient descendre vite, très vite, soit pour s'échapper de ce merdier, ou soit pour essayer de se venger des horreurs vues en choppant "l'un d'eux". Dans la cohue et au milieu des cris, nous entendîmes le fracas de plusieurs cadres brisés.
    Je fus moi-même violemment percuté par une armoire à glace qui dévalait les gradins quatre à quatre avec un flingue à la main (merci le deuxième amendement !) en hurlant : "C'était ma fille !!! C'était mon bébé !!! Bande de salauds !!! Je vais vous tuer bande d'enfoirés !!!". Apparemment, l'homme, écarlate de colère et les yeux exorbités par la haine, avait reconnu son enfant sur les images... J'éprouvai une immense peine pour lui. Malgré sa carrure imposante, il se déplaçait avec une incroyable souplesse et rapidité. Mais il fut stoppé dans son élan par plus
    delphineleroy63 le 07 mars 2020
    PARTIE 3 DE LA NOUVELLE

    Mais il fut stoppé dans son élan par plusieurs coups de feu qui le firent s'écrouler sur un amoncellement de verre brisé de cadres... Le colosse, en passant, m'avait presque déboîté l'épaule mais je ne lui en voulais absolument pas. J'avais également laissé tomber mon cadre ; celui-ci s'étant brisé, je récupérai la photo d'Anna, la pliai et la rangeai dans ma veste. Gary me sortit de ma léthargie en me tirant par le bras : "Faut se tirer d'ici, et vite !".
    La situation avait clairement dégénéré : beaucoup de gens qui n'avaient plus rien à perdre et qui étaient désormais emplis d'une fureur sans nom, tentaient de se frayer un passage pour aller régler leurs comptes aux monstres qui régnaient sur le monde il y a encore quelques minutes et qui avaient été démasqués. Les images que nous avions vues étaient malheureusement bien réelles et désormais, chacun allait devoir se battre pour sa survie car les pouvoirs en place depuis des lustres étaient tombés, les sociétés hiérarchisées en classes sociales s'étaient effondrées laissant chacun se démerder. Parmi ceux qui voulaient en découdre avec les grosses têtes, beaucoup furent tués par des agents de sécurité en costards alors que, étonnamment, aucun coup de feu ne fut tiré sur ces gens par la police ou l'armée. Les policiers et les militaires semblaient dépasser par les évènements ; ils échangèrent quelques paroles puis commencèrent à tirer... en direction des agents de sécurité, des grosses têtes et leurs véhicules ! La révolte avait sonné !
    Je courais avec Gary sur la place et nous tentions tant bien que mal d'éviter les obstacles qui se présentaient devant nous : de nombreu cadres brisés avec les photos abandonnées des victimes d'il y a vingt ans, une sorte de deuxième mort pour eux, des cadavres, des débris en tout genre... Pendant le trajet qui devait nous mener jusqu'à la voiture de Gary, celui-ci m'expliqua qu'on devait passer chez lui pour récupérer des trucs essentiels et se tirer vers un endroit qu'il connaissait et où il pensait qu'on serait en sécurité.
    Sauf que le plan de Gary ne se passa pas comme prévu puisqu'il prit une balle en pleine poitrine au moment où il ouvrit sa portière. Il s'écroula ; je me précipitai vers lui. L'homme qui avait tiré sur lui (ou du moins, si c'était un homme) était un de ces "agents de sécurité" qui tiraient sur tout ce qui bougeait. Mais deux secondes plus tard, un militaire lui fit sauter la cervelle ; des débris organiques verdâtres volèrent en éclats... Avant de mourir, Gary me confia son trousseau de clés, me dit de continuer sans lui, que tout était fini pour lui ; et il me souhaita bonne chance. Toutefois, je ne laissai pas son corps sur le trottoir et l'embarquai à l'arrière de sa voiture.
    Arrivé chez lui, difficilement avec la bazar dans les rues, je déposai mon ami dans son lit et pleurai quelques instants. Puis je me mis au travail car je devais très rapidement mettre la main sur les trucs dont Gary m'avait parlé : nourriture lyophilisée, eau, boussole, cartes, kit médical d'urgence, radio-transistor... Il m'avait également dit qu'il voulait prendre une capsule temporelle qui traînait dans un tiroir de son bureau, que ça pourrait servir... Je mis tout ça dans un grand sac à dos et m'affalai quelques instants sur le canapé. Dehors, on aurait dit qu'il y avait la guerre, et c'était effectivement le cas, avec tous ces bruits : tirs, explosions, hurlements, pleurs... Etant temporairement en sécurité dans l'appartement de Gary (porte blindée et immeuble sécurisé), je décidai de prendre un moment pour remettre mes idées en place. J'allumai la télé et je vis avec effarement les images et les gros titres qui annonçaient la fin du monde. Toutes les grandes villes baignaient dans le chaos, les gens étaient sortis dans les rues, ils cassaient et brûlaient tout et surtout, ils s'en prenaient aux symboles du pouvoir. Ainsi, avec l'aide de ceux qui, auparavant, servaient le pouvoir, les flics et les militaires, ils détruisirent un grand nombre de bâtiments officiels qui abritaient les institutions en place jusqu'à aujourd'hui. Dans plusieurs pays, des grosses têtes furent capturées et lynchées sur les places publiques, à l'ancienne. Ils étaient ensuite exécutés. Mais les reptiliens ne comptaient pas se laisser faire ; vous verrez ça un peu plus loin...
    J'étais prêt à partir mais avant, je vérifiai sur les cartes l'itinéraire que je devais prendre pour rejoindre ma destination. Avant de mourir, Gary m'avait parlé de l'endroit où on devait se rendre ensemble mais malheureusement le destin en avait décidé autrement... Ensuite, je quittai l'appartement, montai dans la voiture et démarrai. Je n'ai jamais quitté New-York.
    Je roulais tant bien que mal comme tant d'autres qui cherchaient à fuir mais je fus stoppé dans mon élan par un bus rempli de connards. Arrivé à une intersection, le feu étant vert, je passai mais fus violemment percuté par la gauche par un bus qui avait été volé sans doute par une bande de jeunes venus du Bronx. La voiture de Gary fit plusieurs tonneaux, je fus secoué dans tous les sens, heureusement que j'avais mis ma ceinture. Le bus, dont le conducteur avait perdu le contrôle, alla terminer sa course dans une station-service et tout explosa. Pour ma part, je réussis à m'extirper de la voiture. J'avais mal partout mais j'étais en vie et apparemment je n'avais rien de cassé. Je récupérai mon sac à dos et je repris ma route à pied, à la recherche d'une solution. En marchant, je m'aperçus que New-York était en train de devenir très rapidement une ruine... Beaucoup de bâtiments avaient explosé, il y avait des morts partout. D'autre part, les reptiliens avaient commencé à répliquer...

    Le chaos était devenu tel qu'il fallait absolument que je trouve un endroit pour m'abriter. La solution se présenta sous la forme d'une jeune femme qui courait et qui trébucha devant moi. Je l'aidai à se relever, elle leva les yeux vers moi et me dit : "Il faut se cacher, dans un endroit sûr, ils vont tout faire péter ! Je connais un endroit, vous voulez venir avec moi ?". Etonné de cette proposition, j'acceptai tout de même. Du coup je la suivis en courant, moi aussi, même si j'avais mal et que je me sentais tout cabossé ; la perspective d'être en sécurité me donnait de la force pour avancer. Durant le trajet, elle me dit : "Nous aurons tout le temps de faire connaissance une fois que nous serons à l'abri, dépêchons-nous !".
    Après plusieurs centaines de mètres de course, nous arrivâmes devant un bâtiment plutôt ancien et qui semblait abandonné. Elle sortit un trousseau de clés et ouvrit la porte d'entrée. En pénétrant dans l'immeuble, je vis avec étonnement que le contraste avec la façade extérieure était saisissant. Vu de dehors, le bâtiment semblait totalement désaffecté tandis que l'intérieur n'était pas en si mauvais état que ça, au contraire, c'était même entretenu d'après ce que je pouvais voir. Cependant, nous ne nous attardâmes pas et nous descendîmes rapidement au sous-sol. Ma compagne de fortune alluma une lumière ; une cave plutôt classique se présenta à nous. Celle-ci était encombrée de vieux meubles et de vieilles affaires. La femme se dirigea vers une vieille armoire, en ouvrit la porte de gauche, s'abaissa et actionna une sorte de levier dissimulé qui provoqua un grand "CLAC !". A mon grand étonnement, l'armoire coulissa sur la droite et révéla une porte. Elle sortit ensuite une carte magnétique et l'inséra dans une fente située sur le côté ; la porte s'ouvrit. J'étais stupéfait et je commençais à être franchement inquiet. Je lui demandai qui elle était et où on était. Voyant mon hésitation, elle me dit qu'elle s'appelait Andrea, qu'elle ne me voulait aucun mal, au contraire, et que le reste des explications viendrait très bientôt. Je la suivis donc.
    Derrière nous, la porte se referma et nous entendîmes le bruit de l'armoire qui se remettait en place. Face à nous, un immense couloir s'étendait sur une cinquantaine de mètres ; nous le traversâmes. Au bout, un virage à angle droit tournait sur la droite. Le couloir continuait comme ça une fois à droite, une fois à gauche ; le sol était légèrement en pente. Tout au bout, une nouvelle porte ; l'inconnue y inséra la carte dans la fente sur le côté. La porte s'ouvrit et nous entrâmes dans une sorte de sas.
    Arrivés là, elle commença à parler. Elle s'appelait Andrea Carlson, elle avait 33 ans, et elle me dit que l'endroit où nous nous trouvions appartenait à son grand-père. Celui-ci faisait partie du groupuscule qui avait participé à la grande révélation. Elle rajouta que nous allions dans un bunker anti-atomique situé plusieurs centaines de mètres plus bas. Et en effet, le sas donnait sur un ascenseur qui nous descendit vers notre destination finale. Je me présentai à mon tour et remerciai cette femme grâce à qui j'avais sans doute échappé à une mort certaine. L'ascenseur arrivé, un nouveau couloir mais cette fois, beaucoup moins long que le précédent ; en face, une porte de sous-marin. Andrea l'ouvrit et nous pénétrâmes dans ce qui allait devenir notre demeure pour pas mal de temps. Il était très bien équipé et disposait d'un stock de nourriture qui pouvait permettre à quatre personnes de survivre pendant dix ans ! Je demandai à Andrea pourquoi elle n'avait pas emmené d'autres personnes, sa famille, ses amis ; elle me répondit que sa seule famille c'était son grand-père et qu'il était décédé il y a peu...
    Après avoir discuté un moment, Andrea sortit son smartphone et alla... sur Facebook ! "Ça marche encore à une profondeur pareille ?" lui demandai-je. Elle m'assura que son téléphone, qui fonctionnait par satellite, avait des capacités bien au-dessus de la moyenne... Elle m'invita à m'asseoir à côté d'elle pour que je puisse voir. Le logo du célèbre réseau social avait changé et s'était transformé en tête de mort sur fond noir. Le fil d'actualité était blindé de photos de morts, an
    delphineleroy63 le 07 mars 2020
    PARTIE 4 DE LA NOUVELLE

    Le fil d'actualité était blindé de photos de morts, annonçait la destruction de tel ou tel bâtiment, une explosion à tel endroit ; puis des gros titres rouges clignotants annonçaient que les reptiliens avaient envoyé les premières bombes atomiques sur les grandes villes. Paris, Londres, Moscou, Tokyo, Berlin et bien d'autres avaient été anéanties. La prochaine était pour notre pomme, elle n'allait pas tarder à atterrir selon les infos.
    Une dizaine de secondes plus tard, le bunker trembla. La secousse dura plusieurs minutes mais rien ne bougea là où nous étions. Toutefois, Andrea et moi-même restâmes silencieux un moment car nous pensions à tout ce qui était en train de se passer au-dessus de nos têtes. Notre planète et ses habitants vivaient leurs derniers instants et nous, pour le moment, étions encore vivants.

    Au bout d'un moment, je relevai la tête et m'aperçus qu'Andrea pleurait. Je posai ma main sur son épaule. Elle se redressa, sécha ses larmes et reprit son téléphone. Elle déclara simplement : "Il est temps de constater les dégâts !". Elle ouvrit une application qui permettait d'obtenir des images satellites de la Terre. Ainsi, nous découvrîmes New-York complètement détruite. Andrea zooma sur l'immeuble dans lequel nous étions entré un peu plus tôt ; celui-ci n'existait plus. Elle voulut voir d'autres endroits et à chaque fois c'était les mêmes images de désolation. Des champignons atomiques avaient poussé un peu partout sur la planète semant l'Enfer sur Terre. La probabilité qu'il y ait d'autres survivants était très faible ; à part si certains avaient eu la bonne idée de se réfugier dans leurs bunkers, ce que nous espérions...

    Il était 21h30 et malgré les circonstances, je commençais à avoir faim. J'en faisais part à Andrea qui m'avoua qu'elle aussi mangerait bien quelque chose. Je déversai alors le contenu de mon sac sur la table pour lui montrer ce que j'avais avec moi. Andrea fut tout de suite attirée par le vieux transistor que j'avais embarqué. Elle tourna les boutons et un grésillement retentit dans le bunker. Elle commença à parler sur l'inutilité de cet objet et s'apprêtait à l'éteindre quand, tout-à-coup, des voix se firent entendre. "Ça alors !" s'exclama Andrea. Les paroles qui suivirent nous glacèrent le sang :
    - Tom, on fait quoi maintenant ? Tu crois qu'ils sont tous morts ?
    - Peut-être pas... Sans doute quelques-uns ont réussi à se réfugier dans les nombreux bunkers qu'il y a... Pour le moment, notre mission ici est terminée. Il faut prendre nos vaisseaux et retourner sur notre planète. Ceci dit il serait intéressant de revenir d'ici quelques centaines d'années pour relancer un nouveau processus. L'humain est un être extrêmement malléable, on peut en faire ce qu'on veut ! De plus, sa chair se révèle délicieuse ! On attend que les survivants refassent surface, se reproduisent et reconstruisent. Ensuite, on tente une réintégration dans leur système.
    Ce fut la dernière phrase que nous pûmes entendre ; avec Andrea on se regarda. Il fallait faire quelque chose pour prévenir les éventuelles générations futures. C'est pourquoi j'écris cette longue lettre pour raconter ce qui s'est passé en ce funeste jour.
    Si jamais quelqu'un trouve cette lettre, prenez garde à vous et à ceux que vous aimez car un danger guette de nouveau l'espèce humaine. Faites attention à ceux qui voudraient vous faire croire qu'ils veulent votre bien en vous gouvernant car le pouvoir qu'ils vont tenter d'utiliser pour vous asservir est puissant et néfaste...
    Avec Andrea, nous n'avons pas d'autre choix que de rester ici en attendant que l'atmosphère soit de nouveau respirable à la surface. Dès que le moment sera venu, nous sortirons et tenterons de trouver d'autres survivants... En attendant, nous prions pour tous ceux qui ont péri aujourd'hui, nous prions pour notre survie, nous prions pour qu'il y en ait d'autres comme nous, dans des bunkers, dans l'attente de jours meilleurs...

    David COLEMAN
    un survivant


    L'Ancien Monde, automne de l'an 2784

    Devant les ruines d'une ville qui s'appelait jadis New-York, il y avait un groupe d'une vingtaine de personnes, adultes et enfants. Auparavant, là où ils se trouvaient, il y avait eu un grand océan mais celui-ci avait disparu suite au cataclysme qui avait quasiment éradiqué leur espèce. Ils savaient peu de choses sur ce qui s'était réellement passé ; les anciens leur avaient parlé de gigantesques explosions qui avaient anéanti le monde que l'humanité avait mis des millénaires à construire.
    Après la catastrophe, il se trouve qu'un certain nombre de personnes avaient trouvé refuge dans des bunkers. Trois ans après, les premiers survivants avaient commencé à sortir ; certains petits groupes s'étaient rassemblés et avaient ainsi fondé des petits clans qui, peu à peu, s'étaient agrandis.
    Le groupe qui était affecté à la mission de récupération appartenait au clan de Damien qui était installé dans la plaine située à environ une semaine de marche de l'ancienne ville de New-York. Leur mission était simple : récupérer ce qui pourrait s'avérer utile pour leur communauté. Equipés de grands sacs, les membres de l'expédition parcouraient les décombres à la recherche de vieux trésors.
    C'est ainsi que la jeune Alice, qui n'avait sans doute pas 12 ans, dénicha un objet singulier métallique en forme de tube ; en le secouant, elle s'aperçut que celui-ci semblait contenir quelque chose. Durant les trois jours de recherches, de nombreux objets furent récupérés et l'expédition reprit la route du retour.
    A leur arrivée, Alice alla voir son grand-père, le patriarche, et lui montra sa trouvaille. Le vieil homme ouvrit grand les yeux et s'extasia : "Une capsule temporelle ! J'en ai beaucoup entendu parler mais je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir une pour de vrai !". Il essaya de l'ouvrir mais il dût prendre une pince pour arriver à ses fins. Il regarda à l'intérieur et vit une liasse de feuilles enroulées qu'il fit glisser dans sa main.
    Il lut la très longue lettre de David Coleman qui racontait avec précision la manière dont le monde d'avant avait disparu. Il prit très au sérieux les avertissements de celui qui s'avérait être son ancêtre puisqu'il s'appelait lui-même Coleman, Damien Coleman.
    Il convoqua ses trois fils, leur lut la lettre et leur demanda une chose... Il y a peu de temps, un petit groupe d'individus (trois hommes et deux femmes)avait intégré leur communauté. Ceci dit, le comportement de ces derniers commençait à poser problème puisqu'ils cherchaient indubitablement à s'imposer face aux autres ; ils se montraient également être beaux parleurs et étaient arrivés à créer des conflits entre les membres du clan qui, d'habitude, connaissait un climat assez serein. Le patriarche demanda donc à ses fils de surveiller les nouveaux venus... L'ancien avait un mauvais pressentiment concernant ces individus qui semblaient être sortis de nulle part... S'il le fallait, il agirait...


    FIN

    franceflamboyant le 08 mars 2020
    Merci pour cette indication de lecture, cathye !
    Glegat : le budget militaire affecté à la culture....A suivre....





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