La République des Provinces-Unies se trouvait donc dans une situation exceptionnelle. L’Église Réformée avait été reconnue par l’État comme l’Église publique alors qu’elle ne comptait parmi ses membres guère plus que la moitié de la population. Une minorité considérable était restée et resterait catholique, les autres non-réformés étaient mennonites, luthériens, arminiens ou appartenaient à des groupes radicaux isolés et tous ces groupes différents bénéficiaient de la tolérance pratique de la part de l’État.
À travers ce pluralisme confessionnel se formaient au cours du XVIIe siècle des mouvements de piété, qui cherchaient tous à intérioriser la vie spirituelle dans les contextes spécifiques de ces divers groupes religieux et qui s’inséraient dans un même courant spirituel répandu dans toute l’Europe.