L'amour est épistolaire,
Barbara Auzou l'affirme au cours d'une cinquantaine de lettres, d'à peine une page, souvent, qu'elle écrit tout au long d'une année.
“Je t'écris” devient le refrain qui caracole de pages en pages comme la preuve de l'amour célébré. Quelques fois, un “je t'aime” ! Mais, peut-être celui-ci, devenu trop impudique, se cache au fur et à mesure. Sans ponctuation, juste le repère de la date, la puissance des mots se projette avec, encore, plus de force !
Écrire pour un amour, présent ou absent,
Barbara Auzou assemble les mots pour contempler l'étendue de leur impact et s'en faire des copeaux qui virevoltent au gré des émotions qu'ils suscitent.
Les mots sont assemblés pour un témoignage de la beauté du monde, car la nature y est célébrée. La singularité de l'ancolie révèle l'amour mélancolique des fables d'un autre âge où le sentiment d'aimer était sanctifié pour mieux idéaliser l'état d'absence au monde qu'il sous-tendait.
Qu'importe celui ou celle à qui s'adressent ses lettres, cela semble être le sentiment d'aimer qui donne à
Barbara Auzou la conscience du présent. Peut-être, ces missives permettent de retrouver le silence, loin de la colère, de l'injustice et du poids du quotidien, comme une sorte de conjuration à la lourdeur des jours ! D'ailleurs, à partir de février 2022, toute la famille du mot guerre apparaît, même si l'espoir de l'amour infuse toujours en transparence…
Et, si l'objet de cet amour était, tout simplement, la poésie, elle-même ! Celle qui décuple la force d'apprécier, au fil des saisons, du temps qui passe, de la vie quoi, le monde pour affirmer que sa beauté est dans un souffle, une caresse ou les yeux de l'être aimé…
En tout cas, qu'importe ! Les mots de
Barbara Auzou m'ont cueillie dans “ un espace entrebâillé qui va d'un coeur comblé à un coeur sans feinte” pour apprécier la beauté du monde et s'en délecter encore et encore !
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