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Citations sur Un fou ordinaire (20)

« Au-delà du mur de la ville irréelle, au-delà des enceintes de sécurité coiffées de fil de fer barbelé et de tessons de bouteille, au-delà des périphériques d’asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières temporairement barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l’atmosphère, il est un autre monde qui vous attend. C’est l’antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages et des plaines. Allez-y. Vivez-y. Marchez doucement et sans bruit jusqu’en son cœur. Alors… Puissent vos sentes être légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses et seulement un peu en pente contraire. Puisse le vent apporter de la pluie pour remplir les marmites de grès lisse qui se trouvent à quatorze miles derrière la crête bleue que vous apercevez au loin. Puisse le chien de Dieu chanter sa sérénade à votre feu de camp, puisse le serpent à sonnette et la chouette effraie vous distraire dans votre rêverie, puis le Grand Soleil éblouir vos yeux le jour et la Grande Ourse vous bercer la nuit. » « Je me souviens du vent sec et brûlant. De l’odeur de la sauge et du genévrier, du sable et de la lave noire et dure cuisant sous le soleil. Je me souviens de la vue d’un hogan navajo au pied d’un à-pic, de la poussière rouge, d’un cheval solitaire broutant dans le lointain au creux d’un lit à sec, d’une éolienne et d’un réservoir d’eau au croisement de pistes de bétail irradiant vers l’horizon dans une douzaine de directions différentes, et du vert suave des saule, des tamaris et des peupliers de Virginie au fond d’un canyon minéral. »
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Au-delà du mur de la ville irréelle... au-delà des périphériques d'asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières...barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l'atmosphère, il est un autre monde qui vous attend.

C'est l'antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages, et des plaines.

Allez-y. Vivez-y.

Marchez doucement et sans bruit jusqu'en son coeur.
Alors...

Puissent vos sentes être légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses et, seulement un peu en pente contraire.

Puisse le vent apporter de la pluie pour remplir les marmites de grès lisse qui se trouvent à quatorze miles derrière la crête bleue que vous apercevez au loin.

Puisse le chien de Dieu chanter sa sérénade à votre feu de camp.

Puissent le serpent à sonnette et la chouette effraie vous distraire dans votre rêverie ...

Puis le Grand Soleil éblouir vos yeux le jour.
Et la Grande Ours vous bercer la nuit.


Edward Abbey - Oracle ( Arizona ) Octobre 1983
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Trois loups nous observent depuis un autre banc de gravier au bord de la rivière, à moins de cent pieds de distance.
Trois grands loups gris hirsutes, en contre-jour dans le soleil bas, nous fixent des yeux.
Le courant nous rapproche d'eux en silence...
Les loups nous regardent, les appareils photo sortent, les loups commencent à s'éloigner vers les fourrés de saule et la toundra.
Un sifflement fait s'arrêter le dernier alors qu'il gravit le talus de la berge.
Je fixe le loup aux jumelles, le loup me fixe; le temps se fige en un instant de grâce et d'immobilité, en un instant sacré où je vois le feu émeraude sauvage qui brûle dans ses yeux.
Puis, il hausse les épaules, tourne la tête et s'en va.
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Nous nous préparons à repartir mais jetons d'abord un dernier coup d'oeil à notre petit trou d'eau.
Les rasades que nous avons bues et la gourde que nous avons remplie ont clairement fait baisser le niveau d'encore deux pouces...

Les abeilles trottinent sur le bord humide de le cuvette, mystifiées et trempées.
Même les cris des oiseaux semblent désespérés.

Tapis dans les rochers,sous les buissons, quelque part à bonne distance de nous, d'autres petits animaux attendent notre départ, attendent leur tour pour aller boire un coup.

Nous ne les voyons pas,ne les entendons pas, mais nous sentons leur présence.

Nous savons qu'ils sont là.
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Nous pensons aux oiseaux et aux abeilles et aux petits mammifères, à l'injustice de la vie, à la cruauté générale de l'existence.
Je sais, c'est dur pour tout le monde, mais ce n'est nulle part aussi dur que sur les pentes noircies du Pinacrate, sous le soleil sans merci du Sonora.
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Corvées de survie. Rude vie ? Certainement. Mais, moi qui l'ai vécue durant toute ma jeunesse, je connais des choses pires. Par exemple passer toutes ses journées les yeux sur un écran d'ordinateur, dans le ventre climatisé et éclairé au néon d'un centre de traitement de données de verre et d'acier quelque part à Houston, ou Tucson, ou Moscou. Avec des fenêtres qui ne s'ouvrent pas et de collègues robots en cravate sombre sur une chemise blanche. Ca, ça serait intolérablement pire.
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Comme la plupart des spécialistes de la faune sauvage, elle n'a guère de sympathie pour l'animal humain, et ses problèmes actuels, dont elle estime que, pour la plupart, il se les crée et se les inflige lui-même.
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Un seul acte de bravoure vaut un millier de livres. Sentiment sans action n'est que ruine de l'âme. Ou, comme un vieil ami à moi l'a dit un jour:
S'il est une chose que je regrette, c'est de m'être bien tenu.
Quel diable a pu me prendre que je me tienne si bien ?
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"Le peu commun rat du désert de l'Ouest américain n'est qu'un pauvre bipède aux pieds nus et sans plumes comme vous et moi, mais il a quelques caractéristiques particulières : une myopie permanente, un corps intensivement soigné à l'acupuncture des cactus, deux gros orteils pourpres et morts à force de donner des coups de pied dans les pierres, et un cerveau semi-misanthropique rôti par le solei. Et il est heureux.
Le rat du désert adore l'eau, mais préfère vivre, comme son cousin quadrupède le rat-kangourou, dans des lieux où l'eau est aussi rare que le radium. La rareté la rend précieuse, donc délectable. la plus douce es musiques, pour ce rat, est le plic ploc de l'eau qui sourd du roc et tombe danbs un quart en alu, le tintement rythmique de gouttes invisibles éclatant dans la pénombre contre une roche tympanique.
Il est tolérablement adapté à la chaleur intense, à l'éclat continu du soleil, au sable sur ses oeufs, aux scorpions dans ses bottes, aux punaises piqueuses au fond de son duvet. Il ne crache pas sur un paysage essentiellement constitué de roches nues et de quelques plantes rachitiques rampant précautionneusement hors des fissures de la pierre; en fait, il a tendance à trouver les verts pâturages et les prairies herbues anxiogènes. ce qui nous amène à l'espace, espace interne et espace externe, et aux fétiches spécifiques du rat du désert.
Il aime toutes les formes de vie, même l'humaine. Mais bien qu'il apprécie (avec modération) les humains, il les préfère, comme les arbres et les buissons, bien espacés les uns des autres. A distance de crachat confortable - disons deux miles - avec entre eux un monoclinal lisse de cinq cents pieds de haut en guise de barrière.
Cela ne veut pas dire que le rat du désert soit nécessairement plus résistant que les autres rats. par exemeple, il n'est assurément pas aussi résistant que le rattus rattus urbanus, cette race hautement spécialisée qui prospère, ou tout du moins survit, sur le ciment et l'acier, dans le f
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L'amour c'est la générosité du cœur, il ne connaît pas l'apparence physique, ni l'argent, c'est le fait de penser à quelqu'un malgré la distance ; ce qui fait le plus souffrir c'est le mensonge et les faux espoirs.
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